Tout fan de la saga Star Wars a toujours rêvé d’une chose : devenir un pilote émérite pour défendre l’Alliance ou assurer le joug de l’Empire. Les sensations à bord d’un cockpit ont tout pour être grisantes, tandis que l’on effleure un astéroïde pour échapper au missile envoyé par un Tie-Fighter venu pourchasser notre X-Wing. C’est l’expérience que l’on a envie de vivre, avec des technologies qui, en 2020, permettent normalement d’associer fidélité graphique et sensations de pilotage précises. Et c’est justement ce que cherche à offrir Star Wars Squadrons, nouvelle adaptation éditée par Electronic Arts, disponible sur PS4, Xbox One et PC.
Cette année, la firme américaine a moins d’ambitions qu’en 2019, au terme de laquelle Star Wars Jedi: Fallen Order a marqué les esprits. Pour 2020, il faudra se contenter de ce jeu de vaisseaux, petit apéro signé Motive et vendu sous la barre des 40 euros. Il ne s’agit pas d’un jeu service, amené à évoluer avec le temps, encore moins d’un puit de microtransactions honteuses (merci la jurisprudence Star Wars Battlefront II). D’après la communication officielle, il s’agit ni plus ni moins que de « l’expérience de pilote Star Wars ultime ». Pas de Force, pas de sabre laser, simplement des pew-pew dans l’espace.
Un mix entre arcade et simulation
Motive a fait un premier choix osé avec ce Star Wars Squadrons, inspiré des illustres jeux de vaisseaux hérités des films cultes. Le studio impose la vue à la première personne, susceptible de donner le tournis, qu’il maquille avec une modélisation très détaillée du poste de pilotage. On comprend l’idée derrière cette limitation : offrir une expérience authentique et immersive, en permettant aux joueurs de vraiment se sentir dans la peau d’un pilote.
Sitôt les premiers mètres parcourus dans l’espace, on peut affirmer que le pari est réussi. Alors qu’on s’attendait à un gameplay typé arcade, Star Wars Squadrons s’appuie sur un pilotage plus fin, précis et satisfaisant qu’il n’y paraît — tout du moins sur la partie trajectoire. Il faut savoir gérer constamment sa direction et sa vitesse pour se faufiler parmi les tirs et les obstacles. C’est un coup à prendre et le premier quart d’heure s’avère déstabilisant pour celles et ceux qui ne seraient pas habitués à voler. À l’arrivée, se mettre en chasse d’un Y-Wing sans jamais lâcher la prise ne sera pas une tâche aisée.
Un pilotage plus fin, précis et satisfaisant qu’il n’y paraît
Sur PC, il est tout à fait possible de jouer en HOTAS, avec un joystick et une manette des gaz. Mais si le jeu détecte bien tous les boutons, la configuration par défaut est très mauvaise : rien n’est assigné à votre manette des gaz nommée « Joy 2 » et les axes choisis sur le joystick sont absurdes. Une vingtaine de minutes dans les réglages seront nécessaires.
Pour pimenter un peu plus le gameplay, Motive intègre une subtilité liée à la répartition de la puissance entre trois axes (moteur, armes et bouclier) — classique dans les jeux de vaisseaux. Cette gestion ajoute un peu plus de profondeur aux joutes spatiales, à partir du moment où l’on comprend comment optimiser au mieux ce paramètre aidant à mieux s’y croire. Et la courbe d’apprentissage est de plus en plus complexe, dans la mesure où chaque paramètre a ses spécificités (le boost sur la vitesse, le renforcement d’une partie spécifique du vaisseau sur les boucliers, etc.)
Néanmoins, Star Wars Squadrons n’est pas une simulation pure et dure : foncer tête baissée sur un astéroïde ne vous fera pas exploser illico tandis que la possibilité de faire des dérapages contrôlés dans le vide spatial à la Poe Dameron calme un peu le caractère réaliste au profit de l’argument ludique. Même s’il est difficile à prendre en main, Star Wars Squadrons reste un jeu accessible pensé pour convenir à un public très large.
Star Wars Squadrons permet de s’installer dans quatre vaisseaux différents, répondant chacun à une classe bien précise (chasseur, bombardier, intercepteur et soutien) et à un metagame à considérer (exemple : les intercepteurs sont forts contre les chasseurs). On perçoit de vraies différences entre chacun des engins, que ce soit en termes de puissance de feu ou de maniabilité. Ainsi, la polyvalence d’un X-Wing n’a rien à voir avec la spécialisation d’un Y-Wing, conçu pour faire de lourds dégâts. À noter aussi que les véhicules de l’Empire ne disposent d’aucun bouclier et qu’il sera autorisé, après quelques heures de vol au compteur, de personnaliser son garage (aussi bien l’arsenal, avec quelques modifications bien senties, que le look).
Un vrai mode histoire
Star Wars Squadrons encourage d’abord à vivre le mode histoire, réparti entre quatorze missions faisant le yo-yo entre les méchants et les gentils. Il ne s’agit pas d’un récit au rabais ou simplement prétexte. Les événements ont lieu après l’épisode 6 et la destruction de la seconde Étoile de la Mort. Grâce à sa réalisation d’orfèvre, le titre de Motive est un bon produit Star Wars, avec ce qu’il faut de respect et de têtes connues pour titiller l’interêt de l’aficionado.
Néanmoins, dans la lignée du film Rogue One, Squadrons s’intéresse plus aux seconds couteaux, en plus d’ériger les vaisseaux au rang de têtes d’affiche. Seule la narration apparaît un tantinet maladroite lors des scènes de briefing, avec des dialogues très longs ayant tendance à briser le rythme. À trop vouloir humaniser son jeu, Motive est tombé dans l’excès de zèle. Et dans ces scènes, toutes les interactions semblent lourdes, comme dans un mauvais jeu d’aventure point and click.
Un bon produit Star Wars
Si visuellement et musicalement réussi soit-il, Star Wars Squadrons pêche un peu dans la finition. Il n’est pas rare de tomber sur un bug de script, qui empêchera le bon déroulement d’une mission après un objectif pourtant atteint. On devine un peu trop vite le manque de moyens face au plus léché Star Wars Jedi: Fallen Order. Les ressources limitées se lisent aussi dans la variété somme toute relative des différents chapitres. Escorte, destruction, protection… On navigue vite dans le connu et heureusement que l’histoire impose le vaisseau et s’appuie sur plusieurs décors pour livrer des frissons inédits. Malgré tout, on ne s’enivre jamais de ce souffle épique propre au genre space opera (on aurait adoré la détruire nous-même, l’Étoile de la Mort). Le mode solo demeure avant tout un tutoriel géant bien enrobé pour préparer les joueurs aux joutes en ligne.
Malheureusement, il n’est pas certain que Star Wars Squadrons donne envie de se jeter à corps perdu dans le multijoueur, réduit à deux modes. Le premier prend simplement la forme d’un affrontement à dix participants. Une fois le niveau cinq atteint, on sera beaucoup plus motivé par les batailles de flotte, gros morceau découpé en plusieurs étapes et qui mélangent joueurs et vaisseaux contrôlés par l’IA dans un ramdam plus tactique, perdu dans les étoiles. Le but ? Détruire le bâtiment amiral adverse, non sans avoir fait suffisamment avancer sa ligne de front au préalable.
C’est l’argument principal de Star Wars Squadrons mais il faudra que la communauté soit suffisamment fidèle pour tenir sur la longueur. Hélas, on sait déjà qu’il n’y aura aucun contenu après le lancement, que ce soit par le biais d’une mise à jour (gratuite) ou d’un DLC (payant). Là, hormis la possibilité de faire l’acquisition de modifications pour son équipement, rien ne pourra faire rester les joueuses et les joueurs après la première vague.
Le verdict
Star Wars: Squadrons
Voir la ficheOn a aimé
- Pur produit Star Wars
- De bonnes sensations de pilotage
- Le mode histoire, pas ridicule
On a moins aimé
- Un mix arcade/simu parfois étrange
- Contenu à la peine
- La narration qui en fait des caisses
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