Après une petite quinzaine de jours en compagnie de la Xbox Series X, on peut affirmer que Microsoft est en train de réussir son approche articulée autour d’un écosystème. On retrouve rapidement ses marques et c’est un vrai confort pour l’utilisateur.

Il y a quelque chose de vraiment familier avec la Xbox Series X, future console de Microsoft attendue pour le 10 novembre en France. Pour cette nouvelle génération, la firme de Redmond prend le pari de l’écosystème, qu’il a commencé à bâtir pendant l’ère Xbox One. On se souvient encore des débuts très laborieux, avec une interface chaotique car pensée pour des ambitions abandonnées à la dernière minute (exemple : l’emphase sur le numérique). Pendant de longs mois après la sortie de la Xbox One, Microsoft a essuyé les plâtres, et les joueurs avec. Certains doivent encore avoir le douloureux souvenir des installations qui dépassaient parfois les dix heures (même en partant d’un disque) ou des onglets mal rangés (‘Paramètres’ dans ‘Mes jeux et applications’).

Il aura fallu plusieurs mises à jour — et l’abandon de la caméra Kinect — pour que la Xbox One offre une expérience satisfaisante. Aujourd’hui, à quelques détails près, Microsoft a rectifié le tir. Aujourd’hui, à quelques détails près, Microsoft a rectifié le tir. Avec tous ces efforts, on comprend pourquoi il n’a pas voulu repartir d’une feuille blanche pour la Xbox Series X — et la Xbox Series S (contrairement à la PS5, qui devrait tout changer). Il y a une vraie philosophie centrée sur l’utilisateur : comme un féru d’Apple s’y retrouverait en changeant d’iPhone, le joueur Xbox navigue en terrain connu en passant d’une Xbox à l’autre.

La Xbox Series X peut dire merci à la Xbox One

Preview

Nous avons testé une Xbox Series X, mais il faut garder en tête qu’il s’agit d’une version preview. En ce sens, l’interface est encore amenée à évoluer d’ici le lancement.

Cette volonté de bâtir un écosystème réunissant un maximum d’appareils (de la Xbox One à la Xbox Series X en passant par Windows 10 et Android) est incarnée à merveille par la rétrocompatibilité. La Xbox Series X couvre quatre catalogues, en comptant le sien, et l’utilisateur Xbox peut s’assurer d’une chose : il retrouvera ses anciens jeux sans avoir à chercher. Il retrouvera aussi ses sauvegardes, qui se chargeront automatiquement grâce à la magie du cloud (pas besoin de faire un transfert manuel avec un disque dur). Toutes ces petites choses dont l’utilisateur n’a pas à se soucier sont une vraie force pour la Xbox Series X. Microsoft arrive avec une interface beaucoup plus maîtrisée, à force d’améliorations.

Une transition ultra douce

Tout n’est pas encore parfait quand on navigue dans la Xbox Series X. Mais il y a cette impression de fluidité, garantie par la puissance supérieure. Finis, ces petits gels d’écran qui ralentissaient la navigation. Exit, ce store qui commençait à être très fouillis, à mesure que le nombre de contenus à disposition grandissait. La nouvelle interface Xbox n’a pas été conçue pour bousculer les habitudes, mais davantage pour apporter un peu plus de confort. Il y a encore des manques, dans le sillage d’une option pour pouvoir gérer le Quick Resume (exemple : offrir la possibilité d’épingler un ou deux jeux dans la file d’attente). On aimerait pouvoir tirer mieux profit de cette fonctionnalité permettant de mettre en mémoire plusieurs titres pour retrouver sa partie presque instantanément (en les immortalisant sur le SSD).

Simple à utiliser, la Xbox Series X l’est tout autant à installer. Armé de ses identifiants Xbox et, éventuellement, d’un smartphone doté de l’application compagnon, le joueur ne mettra que quelques minutes à retrouver son profil, ses Succès, sa bibliothèque, ses applications… Dans cette volonté d’assurer une transition ultra douce, la Xbox Series X constitue un vrai porte-étendard. D’aucuns auraient sans doute préféré une rupture totale pour marquer le début d’une nouvelle ère. Mais Microsoft voit sa nouvelle console comme un élément intégré dans un ensemble plus grand — dont le noyau est le Xbox Game Pass.

Source : Louise Audry pour Numerama

Source : Louise Audry pour Numerama

Une console tout-en-un

Bonne nouvelle, la Xbox Series X n’a rien perdu d’essentiel par rapport à la Xbox One. On se passera volontiers de la caméra Kinect, que Microsoft a fini par lâcher, et de l’entrée HDMI. En 2020, l’éventuelle envie de brancher une box TV à sa console pour regarder ses programmes a été remplacée par des applications à télécharger. Exceptés ces deux arguments qui font maintenant partie du passé, la Xbox Series X a tout ce qu’il faut pour faire autre chose que du gaming.

On retrouve par exemple ce lecteur Blu-ray UHD, introduit dès la Xbox One S. Il permet à la Xbox Series X de lire films et séries dans le meilleur format physique du moment, avec, en prime, les technologies du moment (HDR10, Dolby Vision pour l’image ; DTS:X et Dolby Atmos pour le son). On ne déplore que l’absence de la norme HDR10+ (certes peu répandue) et l’impossibilité de jouer sur les paramètres d’image. Pour un traitement plus fin, les puristes se tourneront plus volontiers vers un lecteur dédié.

En matière d’applications, il y a l’embarras du choix : Netflix, Amazon Prime Video, Disney+, RMC Sport, MyCanal… Microsoft aurait simplement dû penser à commercialiser une nouvelle télécommande, lui qui est pourtant connu pour sa gamme d’accessoires variés et réussis.

Source : Louise Audry pour Numerama

Source : Louise Audry pour Numerama

Des performances que l’on jugera plus tard

Une console se juge à ses jeux et la manière dont elle les affiche. À ce jour, notre expérience avec la Xbox Series X ne nous permet pas de promettre une claque graphique phénoménale à ses futurs propriétaires. Nous n’avons pu jouer qu’à deux jeux optimisés : Dirt 5 et Gears Tactics. Dans les deux cas, le rendu visuel est d’excellente facture, avec une image à la fois belle et fluide, tandis que les temps de chargement sont courts (30 secondes pour Dirt 5). Mais on n’a pas pris cet uppercut susceptible de nous faire bondir de notre siège. On peut aisément expliquer ce manque d’entrain : ni Dirt 5 ni Gears Tactics ne sont des jeux purement dédiés à la nouvelle génération. Également attendus sur Xbox One, ils sont juste plus fins et aboutis sur Xbox Series X.

En début de génération, il faudra visiblement faire un choix entre la fidélité d’image (la résolution) et la fluidité (le framerate). Dirt 5 propose ainsi trois modes d’affichage : un premier axé sur la qualité graphique et deux autres sur le framerate (le deuxième, qui grimpe à 120 fps, nécessite un téléviseur compatible). L’option centrée sur la résolution est la plus convaincante du lot, malgré quelques désagréments (phénomène de tearing, ou déchirures d’écran). On attendra encore un peu avant d’être ébloui avec un jeu 100 % pensé pour la Xbox Series X.

On attendra encore un peu avant d’être ébloui

En revanche, la Xbox Series X s’en sort très bien en matière de rétrocompatibilité. On comprend pourquoi Microsoft n’a cessé de mettre en avant cette fonctionnalité qui permet aux joueurs d’accéder facilement à des titres plus anciens. Sur la future console, ils profitent de la puissance et du SSD pour s’afficher encore mieux que dans nos souvenirs. C’est du cas par cas, et les améliorations sont parfois subtiles, mais elles sont appréciables. Gears of War 2, pépite de la Xbox 360, est plus fluide. Sekiro: Shadows Die Twice, l’un des meilleurs jeux de la Xbox One ? Il profite enfin d’un framerate plus élevé et stable.

Si on devait faire un parallèle avec le monde du PC, on pourrait affirmer qu’acquérir une Xbox Series X revient à changer sa configuration pour quelque chose de plus récent. Microsoft mise sur la continuité totale — y compris avec les accessoires — pour permettre à ses utilisateurs de choisir en fonction de leurs besoins. À court terme, la Xbox Series X n’est pas une nécessité absolue, simplement une option parmi tant d’autres pour s’immiscer dans l’environnement Xbox. On attend maintenant que son potentiel soit exploité.

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