« Elle est immonde » : c’est probablement la phrase qui sortira de la bouche de votre conjoint·e quand vous déballerez la PlayStation 5. Engoncée dans un immense carton, la nouvelle console de Sony risque de faire débat avec ce look articulé autour de mensurations immenses — 390 mm x 104 mm x 260 mm (largeur x hauteur x profondeur). Bien avant de l’avoir entre les mains, on savait déjà qu’elle était la plus grosse PlayStation jamais sortie (devant la PS3) et, pire, la plus grosse console tout court (devant la Xbox One). Il faut le voir pour le croire.
Cette taille pose un vrai problème : au-delà de l’esthétique globale, que l’on peut finir par accepter, il est nécessaire de trouver un meuble susceptible de pouvoir l’accueillir. Ce ne sera pas une sinécure, surtout pour celles et ceux qui voudraient également acquérir une Xbox Series X. Que ce soit à l’horizontale ou à la verticale, la PS5 prend beaucoup de place et, pour certains, un changement de meuble TV pourra s’avérer indispensable (parfois pour quelques centimètres). Bref, si vous comptez changer de mobilier, vérifiez que la PS5 pourra se réfugier sans problème dans vos projets.
Le design de la PS5 est un problème
Trouver le meuble idéal pour la PS5 ne sera pas forcément simple. Pour un positionnement à l’horizontale, deux points nous paraissent importants : une tablette réglable en hauteur et un coffre suffisamment large — 50 centimètres au minimum. Sinon, vous pouvez toujours planquer la PS5 derrière votre téléviseur, à la verticale.
Le design de la PS5 peut donc constituer un vrai problème dans le cadre d’une décoration intérieure. Et ce n’est pas qu’un problème de taille. La forme retenue par Sony n’est pas pratique du tout à cause de ses courbes. Plutôt qu’un parallélépipède rectangle simple et sobre comme celui choisi par Microsoft pour la Xbox Series S et la Xbox Series X, la multinationale a opté pour quelque chose de très futuriste. C’est un parti pris qui tranche avec ce que l’on a l’habitude de voir dans le monde de la tech’, mais c’est surtout un design atypique qui ne fera pas l’unanimité.
La couleur blanche des deux plaques qui enserrent la console en noir brillant ne plaide pas non plus en sa faveur. Par chance, contrairement à ce que laissaient suggérer les images promotionnelles, le blanc est légèrement grisé et mat. Cette finition est un peu plus passe-partout et évite les disgracieuses traces de doigts. La PS5 serait-elle plus belle toute de noir vêtu ? On n’en est même pas sûr.
Tout porte à croire que le design de la PS5 est d’abord une histoire de compromis. Au regard de la puissance embarquée, il est nécessaire d’installer un système de refroidissement efficace. Sony n’a pas voulu concevoir une mini tour de PC — comme l’est la Xbox Series X. Dans les colonnes de Nikkei Xtech, Yasuhiro Otori, ingénieur en charge du design technique et thermique, a désigné le principal coupable : le ventilateur très imposant (12 centimètres de diamètre).
« Il aurait été possible de faire une PS5 plus petite. Par exemple, en implémentant deux ventilateurs de chaque côté, on aurait pu réduire la taille de la console. Cependant, c’est un coût supplémentaire d’avoir deux ventilateurs. En plus, contrôler deux ventilateurs est plus compliqué. En tenant compte de ces contraintes, on a décidé de rafraîchir les deux côtés de la carte mère avec un seul gros ventilateur », justifie-t-il. Nos premiers jours en compagnie de la PS5 tendent à démontrer qu’elle ne chauffe pas beaucoup. Est-elle silencieuse ? Oui, sauf quand on se tient très près d’elle (ce qui n’arrive pas quand on joue).
On a déjà hâte de voir la PS5 Slim
Pour la défense de la PS5, on pourra affirmer que Sony n’a pas toujours été très inspiré en matière de design. Le côté jouet de la première PlayStation (une autre époque, c’est vrai), le dos bombé et ultra brillant de la PlayStation 3, l’aspect gaufrier de la PlayStation 4 Pro… Autant d’exemples qui prouvent que les designers font parfois des fautes de goût. En revanche, la firme japonaise s’en est toujours mieux sortie avec les déclinaisons Slim, démarrées avec la PSOne. En somme, on a déjà hâte de voir la PS5 Slim, si la tendance se poursuit.
Tout n’est pas raté dans le design de la PS5
Bien évidemment, le design de la PS5 est loin d’être un fiasco total. Il y a des choses que Sony a réussies. Par exemple, le socle, fourni dans la boîte, est bien pensé. Il dispose de deux modes d’attache : on le visse pour un positionnement à la verticale ou on le clipse sur la plaque inférieure pour l’option à l’horizontale. C’est astucieux, sachant que Sony a pensé à fournir un cache (pour masquer le trou de la vis) et à intégrer un petit compartiment dans le socle pour dissimuler ce dont on n’a pas besoin (la vis ou le cache, donc). Seul un tournevis spécifique manque à l’appel pour bien fixer le tout.
On apprécie aussi la présence de deux boutons physiques très bien différenciés (un pour l’alimentation, un autre pour éjecter le disque). Sur la PlayStation 4 Pro, ils sont masqués dans le fin liseré lumineux — ce qui n’est pas très pratique à l’usage. En termes de connectique, la PS5 est bien garnie : un port HDMI 2.1, trois ports USB (dont un en façade), un port USB-C (en façade) et un port Ethernet. Comme la Xbox Series S et la Xbox Series X, la console de Sony abandonne le port optique. Tant pis pour les propriétaires d’un amplificateur home cinéma trop ancien.
La PS5 fait également l’impasse sur l’interface permettant de brancher la PlayStation Camera de la PS4, pourtant indispensable au bon fonctionnement du casque PlayStation VR (rétrocompatible) — puisque celle de la PS5 n’est pas compatible. Fort heureusement, on peut obtenir gratuitement un adaptateur, en remplissant un formulaire disponible à cette adresse.
Enfin, on aime la signature lumineuse qui émane de la console (bleue à l’allumage, orange quand elle est en veille, blanche quand elle est en fonctionnement). Elle permet d’habiller la façade très austère de la PS5. Il faut parfois savoir se contenter de peu, face à un design aussi tranché.
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