Avec la PS5, Sony a décidé d’abandonner le format DualShock, lancé depuis la première PlayStation. Et il a eu raison : la DualSense est une excellente manette, qui ne demande qu’à être exploitée.

Le 7 avril 2020, on ne le savait pas encore, mais Sony a dévoilé l’un des meilleurs arguments de la PlayStation 5 : la manette DualSense. Depuis sa toute première console, génération après génération, la firme nippone a peaufiné la DualShock jusqu’à atteindre une forme de lassitude. La DualShock 4, pourtant ultra complète, donnait un peu trop un sentiment de déjà-vu, d’autant que ses fonctionnalités inédites (le haut-parleur et le pavé tactile) n’ont pas connu un suivi assidu de la part des développeurs. Pour la PS5, Sony a opté pour la révolution symbolisée, d’abord, par un changement de nom : l’illustre DualShock fait donc place à la DualSense.

La DualSense embarque deux technologies à la pointe : un retour haptique, qui remplace les traditionnelles vibrations, et des gâchettes adaptatives, pour des sensations plus proches de la réalité sous l’index. Dès les premières minutes, nous avons été conquis par ces deux technologies. Elles ne doivent pas non plus faire oublier les vrais efforts consentis pour améliorer l’ergonomie et faire de la DualSense la meilleure manette imaginée par Sony.

La DualSense de la PS5 // Source : Louise Audry pour Numerama

La DualSense de la PS5

Source : Louise Audry pour Numerama

Une DualShock avec de l’embonpoint

Croyez-le ou non : si on n’aime pas le design de la PS5, trop grosse et futuriste pour faire l’unanimité, force est de reconnaître que celui de la DualSense est beaucoup plus réussi. L’alliance du blanc et du noir revêt ici un intérêt visuel, permettant de mieux différencier les portions de la manette (exemple : le pavé tactile blanc est parfaitement découpé et ressort beaucoup mieux).

D’apparence, la DualSense est robuste, même s’il faudra attendre plusieurs mois pour être affirmatif sur ce point (les premières DualShock 4 accusaient des soucis de finition sur les sticks). Sur les deux manches allongés, on retrouve un grip très léger — moins prononcé que celui de la manette Xbox. Petit détail : il est constitué des fameuses touches PlayStation en format très miniaturisé. Il faut sortir la loupe pour les voir.

On se rapproche un peu plus de l’expérience Xbox

Pour améliorer le confort, Sony a joué sur les volumes et les textures. Ainsi, le plastique des gâchettes et des boutons de tranche n’offre pas tout à fait le même ressenti sous l’index (plus doux pour les gâchettes) tandis que les sticks sont creusés. On trouvera simplement à redire sur la croix directionnelle, qui souffre de la comparaison avec celle du pad Xbox. En pratique, la course manque d’un peu de profondeur pour fournir de bonnes sensations quand on appuie sur les différentes directions. Le bouton PlayStation, qui permet de lancer le centre de contrôle, gagnerait aussi à être en blanc. En noir, il se fond un peu trop dans la partie inférieure de la manette.

La croix de la DualSense // Source : Louise Audry pour Numerama

La croix de la DualSense

Source : Louise Audry pour Numerama

Par rapport à la DualShock 4, la DualSense a gagné en embonpoint. Une évolution bienvenue pour celles et ceux qui trouvaient la manette de la PS4 trop étroite, jusqu’à provoquer des crampes lors de longues sessions. Avec la DualSense, on se rapproche un peu plus de l’expérience Xbox, en l’occurrence une manette ni trop large ni pas assez. Il s’agit d’un format idéal pour contenter un maximum de mains. La DualSense est également plus lourde et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est une autre qualité. On sent mieux la manette, sachant que la répartition du poids est idéale. La balance affiche 282 grammes, contre 288 pour une manette Xbox (avec piles) et 210 pour une DualShock 4.

À noter que la DualSense s’appuie sur deux sticks symétriques, une disposition qui n’a pas forcément nos faveurs.

Pleine de technologies qui demandent à être exploitées

On a déjà fait l’éloge des deux technologies phares de la DualSense. En premier lieu, le retour haptique est une vraie plu-value, en termes de précision, par rapport à des vibrations classiques (basées sur des petits moteurs). Elles permettent notamment de mieux faire ressentir les surfaces sur lesquelles notre héros est amené à marcher. À ce titre, Astro’s Playroom constitue une belle démonstration. Dans Marvel’s Spider-Man: Miles Morales, on peut sentir les petits crépitements sous les paumes quand on utilise des pouvoirs bioélectriques. C’est subtil, mais on y prend vite goût. Une fois qu’on a connu ces sensations, on n’a plus envie de retourner en arrière.

Une bonne prise en main // Source : Louise Audry pour Numerama

Une bonne prise en main

Source : Louise Audry pour Numerama

Les gâchettes adaptatives, pour leur part, sont susceptibles d’offrir une expérience beaucoup plus immersive. « Nous avons décidé d’utiliser les gâchettes adaptatives pour la gestion de l’énergie et de la fatigue. Lorsque vous vous déplacez sur le terrain, la commande de sprint opposera de plus en plus de résistance à mesure que l’énergie de votre joueur s’épuise », explique par exemple Mike Wang, directeur du gameplay de la simulation NBA 2K21. Les développeurs peuvent s’amuser à appliquer une tension plus ou moins importante pour mieux matérialiser certaines actions. Exemple ? La gâchette sera de moins en moins souple quand on bandera la corde d’un arc de plus en plus sensible. 

La DualSense peut tenir une petite douzaine d’heures

En plus de ces deux nouveautés majuscules, la DualSense peut toujours compter sur le Touchpad — introduit sur la DualShock 4 — pour ajouter un peu de tactile à un jeu vidéo (exemple : naviguer sur une carte avec le doigt). Elle dispose en outre d’un haut-parleur pour appuyer certains bruitages. Quant au microphone, que l’on peut couper avec un bouton dédié, il offre la possibilité d’utiliser sa bouche pour déclencher des mécanismes. Dans Astro’s Playroom, il est parfois demandé de souffler dans la DualSense pour produire du vent. Cette fonctionnalité existait déjà sur Nintendo DS.

Avec toutes ces caractéristiques qui ne demandent qu’à être exploitées par les développeurs, on pourrait craindre une autonomie décevante. Ce fut d’ailleurs un gros point noir pour la DualShock 4, qui offrait entre 6 et 8 heures de jeu sans besoin d’être branchée. D’après nos quelques tests, la DualSense, qui se recharge par un port USB-C, peut tenir une petite douzaine d’heures — une autonomie encore faible qui peut dépendre des jeux (Astro’s Playroom sollicite beaucoup les technologies embarquées). On est loin des meilleurs représentants du marché, puisque la manette Elite Series 2 de Microsoft et le pad Nintendo Switch atteignent les 40 heures en une seule charge.

Source : Louise Audry pour Numerama

La DualSense // Source : Louise Audry pour Numerama

Source : Louise Audry pour Numerama

La DualSense // Source : Louise Audry pour Numerama

Le verdict

La DualSense est tout simplement la meilleure manette jamais conçue par Sony. Au-delà des fonctionnalités inédites qu’elle embarque, l’ergonomie a profondément été améliorée par rapport à la DualShock 4. Plus lourde mais pas trop lourde, plus large mais pas trop large, la DualSense offre un vrai confort quand elle est entre les mains. Et puis il y a les deux arguments phares brandis par Sony : le retour haptique, d’un côté, et les gâchettes adaptatives de l’autre. Les bénéfices qu’ils apportent sont réels, mais il faudra que les développeurs prennent la peine de vraiment les exploiter. On a aucun doute pour les studios appartenant à Sony, en espérant que les autres se montrent tout autant inspirés.

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