Le 19 novembre 2020, Microsoft lance sa quatrième génération de consoles. On met cette année un ‘s’ à « consoles », car il y en aura deux : la Xbox Series X et la Xbox Series S. D’un côté, nous avons une console très puissante à 500 euros, de l’autre un modèle plus abordable à 300 euros. La Xbox Series X fut dévoilée en premier, il y a bientôt un an. C’est le produit porte-étendard de Microsoft, celui qui est pensé pour ne faire aucune concession.
Après plusieurs semaines passées en compagnie de la Xbox Series X, force est de reconnaître que nous sommes séduits par la proposition de Microsoft. La multinationale a soigné le hardware et peaufiné le software pour inscrire la Xbox Series X dans une continuité qui ne dépaysera pas les amoureux de la marque. Cette force est aussi une faiblesse, et même le plus gros défaut de la Xbox Series X : l’absence d’un vrai catalogue pour l’accompagner et montrer ce qu’elle a dans le ventre. Un défaut qui devrait finir par disparaître dans les mois à venir.
Une mini tour PC élégante
On a déjà beaucoup parlé du design de la Xbox Series X, que Microsoft a très vite dévoilé. La firme de Redmond a opté pour un format plus pratique qu’esthétique : son parallélépipède à base carrée est pensé pour dissiper au mieux la chaleur. Toutefois, malgré des photos promotionnelles qui montrent un bloc noir compliqué à assumer, la Xbox Series X parvient à être élégante. Elle reste plus à son aise à la verticale — le socle est fixe et le logo lumineux orienté pour ce positionnement.
Couchée, elle n’est pas facile à placer dans un meuble, sauf s’il dispose de tablettes réglables en hauteur (à l’horizontale, la Xbox Series X mesure 15 centimètres de haut). Silencieuse, contrairement à la Xbox One X à qui il arrive de souffler avec un jeu gourmand, elle parvient à maîtriser sa température (spoiler : de l’air chaud est expulsé par tous ses trous… mais c’est normal). Autant de preuves que le design est d’abord une réussite technique.
La Xbox Series X est livrée avec une manette qui s’inscrit dans la continuité de la précédente. Ce n’est pas un défaut : le pad de la Xbox One est considéré comme l’un des meilleurs du marché, d’un point de vue ergonomie. Microsoft n’avait donc aucune raison d’opter pour un changement radical. La firme de Redmond s’est contentée de peaufiner sa formule avec des petites touches inspirées de la manette Elite Series 2 — vendue 180 euros. On pense notamment au grip ajouté sur les deux gâchettes. Seul défaut de cette manette qui a par ailleurs gagné un bouton Share ? La batterie proposée en option. Elle rajoute une vingtaine d’euros à la facture.
Une puissance à exploiter
Gare au stockageAnnoncée avec un SSD d’un To, la Xbox Series X offre en réalité 818 Go d’espace libre pour installer des jeux et des applications, ce qui pourrait s’avérer vite insuffisant si le poids des futurs jeux s’envole. Sur PC, un Flight Simulator pèse 150 Go.
La Xbox Series X est autoproclamée console la plus puissante jamais conçue. En termes de performance graphique brute, elle l’est : ses 12,16 téraflops la placent au-dessus de la PlayStation 5 (10,28 téraflops), la rivale japonaise qui mise sur son SSD ultra rapide pour compenser (une vitesse de transferts de 5,5 Go/s, contre 2,4 Go/s). Avec ses caractéristiques ronflantes (processeur 8 cœurs AMD Zen 2, 16 Go de GDDR6), la Xbox Series X promet de la 4K native, un framerate jusqu’à 120 fps et du ray tracing. Bien sûr, il y a les ambitions et la réalité : on entrevoit déjà la nécessité de faire des choix entre la fidélité graphique et la fluidité de l’image dans certains cas. Lire : la 4K native à 60 images par seconde avec le ray tracing activé est un doux rêve que la console ne réalise pas. Des exemples sont déjà là pour le démontrer : Devil May Cry 5: Special Edition et Watch Dogs: Legion, pourtant lancés sur la génération précédente, n’offrent pas toutes les options en même temps.
En revanche, la Xbox Series X est une formidable console pour la rétrocompatibilité. Il suffit de relancer certains jeux anciens pour constater quelques améliorations bienvenues, sans besoin de télécharger un quelconque patch. Par exemple, Sekiro: Shadows Die Twice s’appuie sur un framerate plus élevé et solide que sur Xbox One X. Si vous avez loupé des jeux sur Xbox One, ce sera l’occasion de les faire dans de meilleures conditions sur la Xbox Series X — avec upscale et HDR au programme (à désactiver si vous jugez que cela dénature trop le rendu). En parallèle, certains studios proposeront des mises à jour permettant d’optimiser certains jeux et de garantir des améliorations plus visibles.
Il manque cette vraie exclusivité qui permettrait à la console d’en mettre plein la vue
On est également bluffé par la manière avec laquelle la Xbox Series X exécute la moindre tâche. Le SSD fait un bien fou à l’expérience utilisateur, avec une rapidité appréciable — que ce soit pour naviguer dans l’interface ou pour lancer un jeu. Microsoft propose également la fonctionnalité Quick Resume, qui garde plusieurs titres en mémoire afin de retrouver sa partie instantanément (comme vous le feriez sur un smartphone en lançant plusieurs applications en même temps). Appréciable, Quick Resume reste pour le moment limité : on ne peut pas choisir les jeux mis en cache et on ne peut pas le désactiver totalement (ce qui permettrait pourtant de libérer l’espace de stockage prévu pour la fonctionnalité).
Au moment de la publication de ce test, on aimerait écrire que nous avons été bluffés par un jeu Xbox Series X. Sauf qu’il manque cette vraie exclusivité qui permettrait à la console d’en mettre plein la vue (à l’instar de Marvel’s Spider-Man: Miles Morales sur PS5). Il faudra patienter encore un peu, ou (re)lancer Gears 5 — certes déjà magnifique sur Xbox One X.
Un vrai centre de divertissement
La Xbox Series X s’inscrit dans un écosystème complet, dont on n’a pas hésité à vanter les mérites. Microsoft a tiré de vraies leçons de la génération Xbox One, pendant laquelle beaucoup d’erreurs ont été commises. Et, aujourd’hui, c’est le fan Xbox qui en profite. Il sera ravi de tout retrouver, simplement en renseignant ses identifiants. Jeux, applications, sauvegardes, Succès… Rien ne manque dans une interface familière et beaucoup plus maitrisée. Elle continuera simplement de recevoir des mises à jour pour améliorer l’ergonomie, un chantier démarré dès la Xbox One (ce ne fut pas une sinécure).
La console de Microsoft saura parfaitement s’intégrer dans votre installation dernier cri
En plus d’être une console de jeux vidéo, la Xbox Series X est un centre de divertissement complet et polyvalent — susceptible de renvoyer votre box TV dans un carton. Depuis le marché des applications, on trouve tout ce qu’il faut, de Netflix à Disney+, en passant par MyCanal, RMC Sport, Amazon Prime Video ou encore Apple TV. La Xbox Series X est par ailleurs pourvue d’un lecteur Blu-ray UHD pour profiter du meilleur format physique pour les films et les séries. On pouvait déjà le faire sur la Xbox One S.
En prime, la Xbox Series X ne fait l’impasse sur aucune technologie en train de devenir de nouveaux standards dans le monde de la tech’. On pense au Dolby Vision pour l’image (sauf pour les Blu-ray UHD…) et aux formats 3D DTS:X (casque) et Dolby Atmos pour le son. Si vous êtes équipés en conséquence, la console de Microsoft saura parfaitement s’intégrer dans votre installation dernier cri. À noter que de premiers jeux en Dolby Vision sont normalement attendus pour 2021.
Heureusement qu’il y a le GamePass
Dans un monde idéal, la Xbox Series X aurait pu compter sur Halo Infinite pour mettre tout le monde d’accord, comme la toute première Xbox l’avait fait en son temps avec Halo: Combat Evolve. Hélas, le jeu de tir à la première personne de 343 Industries a été repoussé après une présentation ayant essuyé beaucoup trop de critiques. Par conséquent, la Xbox Series X se retrouve orpheline d’une vitrine mettant en avant sa puissance et ses fonctionnalités.
La console doit se contenter d’un line-up mélangeant des blockbusters de fin d’année (Assassin’s Creed Valhalla), des jeux anciens très bien optimisés (Gears 5, Forza Horizon 4) et des remasterisations (Devil May Cry 5: Special Edition). Il y a parfois un sentiment de déjà-vu, malgré une qualité évidente dans la sélection. Si vous n’avez joué à rien ces cinq dernières années, nul doute que le line-up de lancement sera satisfaisant.
Pour pallier ce catalogue un peu décevant, la Xbox Series X mise sur deux choses. En premier lieu, il y a la technologie Smart Delivery, qui permet d’obtenir les versions Xbox One et Xbox Series X d’un même jeu, sans avoir à payer deux fois. Plus important, la Xbox Series X est compatible avec le Xbox Game Pass, catalogue de jeux par abonnement qui est le principal argument gaming de Microsoft en 2020. Pour 9,99 euros par mois, vous avez accès à plus de 200 titres couvrant quatre générations (de la Xbox à la Xbox Series X). Certains accusent leur âge, mais le Xbox Game Pass est l’assurance de profiter de quelques nouveautés le jour de leur sortie — à commencer par les exclusivités Xbox. Dans sa formule Ultimate à 12,99 euros, il offre le package complet avec notamment du cloud gaming sur les terminaux Android. À terme, on devrait retrouver le Xbox Game Pass sur un maximum d’appareils, Microsoft voulant multiplier les points d’entrée.
Photos de la console
Le verdict
Xbox Series X
On a aimé
- Design sobre et efficace
- Toutes les technologies du moment
- Le Xbox Game Pass
On a moins aimé
- Il manque ce jeu de lancement ébouriffant
- Stockage un peu faible
- Déjà des concessions graphiques à faire
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