Dissocier la saga Star Wars de ses effets spéciaux est assurément mission impossible. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que Georges Lucas a fondé sa société d’effets spéciaux ILM en 1975, alors même qu’il était en train de peaufiner le concept de sa franchise légendaire. Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, sorti en 1977, est le premier film sur lequel a planché Industrial Light & Magic.
La suite appartient à l’histoire, de l’explosion de la maquette de l’Étoile noire aux incrustations sur fonds verts ayant permis à Georges Lucas de matérialiser sa vision de sa prélogie, en passant par les effets spéciaux d’E.T., L’Histoire sans fin, Indiana Jones ou encore Retour vers le Futur. En 2012, ILM change de main : le studio est racheté par Disney en même temps que LucasFilm. Mais son savoir-faire, lui, continue de s’étoffer.
L’arrivée de la seconde saison de The Mandalorian sur Disney+ est une belle occasion de rappeler qu’en ce qui concerne les effets spéciaux, Sky is the limit, même dans une galaxie lointaine, très lointaine. En matière de mise en scène et d’effets visuels, Star Wars a souvent balancé entre deux écoles. Les décors naturels d’un côté : une recette inaugurée avec les épisodes VI, V et VI, et reprise pour la dernière trilogie cinématographique en date (épisodes VII, VIII et IX). Et les écrans verts de l’autre, associés à tout jamais à la prélogie (épisodes I, II et III).
S’affranchir des écrans verts
Pour The Mandalorian, Richard Bluff, le superviseur des effets spéciaux, est rapidement tombé d’accord avec le reste de l’équipe de production : « nous voulions nous affranchir des écrans verts et trouver une alternative qui fonctionnerait à l’échelle d’une série télévisée », explique-t-il. Problème : la série doit être tournée entièrement à Los Angeles, et en studio. Malgré un budget de 15 millions de dollars par épisode, impossible d’imaginer de reconstituer des décors réels pour tous les lieux visités dans la série.
« Nous savions que nous avions besoin d’une innovation technologique pour repousser les limites, et résoudre les problématiques de production », ajoute Bluff. Et c’est à peu près six mois avant le début du tournage que l’équipe de tête de la série, notamment composée du showrunner et réalisateur Jon Favreau, du producteur exécutif Dave Filoni et du directeur de la photographie Greig Fraser, a commencé à travailler de concert avec ILM, mais aussi avec le studio Epic Games, pour adapter la technologie StageCraft d’Industrial Light & Magic à leurs ambitions. Ce système avait déjà été utilisé sous des formes diverses, notamment dans la postproduction de films Star Wars, dont Rogue One. Mais là, il fallait passer à l’étape supérieure.
StageCraft, l’écran géant qui bluffe le spectateur
The Mandalorian est une série qui prend place dans bien des environnements différents, de la planète glaciaire du début la saison une aux contrées désertiques de Nevarro et Arvala-7, en passant par la marécageuse planète Sorgan. Des décors convaincants dont on a du mal à croire qu’ils sont en grande partie composés de projections totalement virtuelles.
Mais attention : ici, pas d’écrans verts, mais un gigantesque écran LED de 6 mètres de haut et de 22 mètres de long, incurvé, qui englobe la scène en formant un arc de cercle à 270 degrés. L’incrustation d’effets visuels laisse ainsi la place à une diffusion en temps réel d’un décor photoréaliste autour du plateau de tournage, avec une synchronisation des mouvements de l’environnement avec les déplacements de la caméra, pour créer une sensation d’immersion réaliste. Placez les acteurs au cœur de la scène et l’illusion est totale : la magie de StageCraft opère.
Si les décors de The Mandalorian semblent si réels alors qu’ils sont totalement virtuels, c’est parce qu’ils sont constitués de véritables prises de vues modifiées et remodélisées à l’aide du moteur 3D Unreal Engine d’Epic Games, avec la touche Star Wars en plus. StageCraft a été utilisé dans 50% des prises de vues de la première saison de The Mandalorian, et peut-être plus encore dans la saison deux : pour le savoir, il va falloir attendre que Disney dévoile l’envers du décor.
Parce qu’il combine le meilleur des technologies d’imagerie et de la modélisation 3D, et qu’il existe des machines suffisamment puissantes pour calculer, en temps réel, les mouvements d’une image aussi grande, le système StageCraft offre un potentiel quasiment infini. La dimension virtuelle des décors qu’il permet de reconstituer donne l’opportunité aux créateurs de repousser les limites de l’imagination, sans avoir à réfléchir à la manière de construire un décor dans un espace restreint.
Néanmoins, ce procédé est tout de même livré avec son lot de défis : il reste à ce jour encore coûteux à mettre en place et à utiliser, ce qui le réserve aux productions ambitieuses comme The Mandalorian. Par ailleurs, la mise en scène doit être adaptée : les plans ne peuvent pas être trop larges, et les acteurs doivent se déplacer de manière maîtrisée pour ne pas trahir les mouvements du décor de synthèse. Comme toute technologie naissante, StageCraft présente des contraintes à améliorer, mais la voie est tracée vers un usage étendu dans un futur sans doute très proche.
Découvrez StageCraft dans The Mandalorian, sur Disney+
Découvrir ou redécouvrir The Mandalorian en ayant connaissance de StageCraft est une expérience plutôt surprenante, et on se rend vite compte qu’il est souvent difficile de savoir où s’arrête le décor réel et où commence le virtuel. Les huit épisodes de la première saison, ainsi que les premiers épisodes de la seconde saison, sont disponibles en exclusivité sur la plateforme de SVOD Disney+.
Disney+ est disponible sur tous les écrans, soit via son site Internet, soit via les applications iOS et Android, ainsi que sur les TV connectées sous Android TV, Tizen et WebOS ou encore les consoles de jeux PS4 et Xbox One.
L’abonnement à Disney+ coûte 6,99 euros par mois sans engagement, ou 69,99 euros pour un an, et permet de profiter du service sur quatre écrans en simultané et en HD, voire en UHD. En plus des programmes de la franchise Star Wars, des centaines de films, séries et documentaires issus des studios Disney, Pixar, Marvel et National Geographic sont accessibles en permanence. Telle est la voie vers un divertissement sans limites.
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