Au mois d’août 2019, Bandai Namco proposait quelques frissons aux joueurs avec Man of Medan. À l’époque, l’ambition était de proposer une collection de jeux d’horreur, développés par Supermassive Games. Il s’agit d’expériences narratives pensées, avant tout, pour plonger les joueurs et joueuses dans une atmosphère lugubre. En 2020, le deuxième opus, qui n’a strictement aucun lien avec le premier d’un point de vue du récit, est sorti. Il s’appelle Little Hope et il nous aura permis de vivre une soirée d’Halloween bien confinée.
Little Hope reprend bien évidemment les bases de son prédécesseur, l’idée étant d’assurer une continuité sur la forme — puisque le fond est différent. L’histoire est simple : après un accident de bus, cinq personnages se retrouvent bloqués sur une route, perdus dans une brume qui les empêche de faire demi-tour. Les voilà obligés de se rendre dans la ville la plus proche, qui semble touchée par une malédiction liée à une histoire de sorcières. Brrr.
Quelques améliorations, mais pas d’évolution
Pour convaincre, Supermassive Games s’en remet clairement à sa mise en scène cinématographique, très soignée, avec certains plans bien pensés. Les graphismes sont jolis, avec une mention spéciale pour les visages très bien modélisés. On s’y croit vraiment et c’est un gros plus pour l’immersion. On soulignera par ailleurs la bande-son, avec des bruitages bien évidemment pensés pour appuyer les scènes jump-scare — qui ne feront pas sursauter les férus de films d’horreur. En termes de réalisation, il y a de vrais efforts réalisés par rapport à Man of Medan, très décevant sur ce point. Elle porte une histoire qui tient en haleine grâce à ses mystères qu’on a envie de découvrir.
Dans Little Hope, la narration est partout. Elle est dans les dialogues, qui laissent la liberté de choisir certaines réponses. Elle est dans les pièces de collection que l’on peut ramasser. Mais elle est finalement loin d’être surprenante. Celles et ceux qui connaîtraient les précédentes productions de Supermassive Games ne seront pas dépaysés d’un iota. Le studio ne cherche pas à révolutionner sa formule, toujours basée sur un mix entre exploration, choix cruciaux (qui n’ont qu’une faible incidence sur un final très décevant et n’encouragent pas à recommencer avec d’autres décisions…), QTE (moments où il faut appuyer sur le bon bouton rapidement) et cinématiques plus longues que la moyenne. On se laisse alors porter tranquillement, pendant les quatre à cinq heures de jeu promises par l’histoire.
Une partition qu’on a déjà lue et entendue plusieurs fois ces dernières années
Tout l’intérêt de Little Hope, au fond, tient dans sa propension à pouvoir réunir du monde devant un même écran. À l’instar de Man of Medan, il dispose d’un mode multi « canapé », qui permet à jusqu’à cinq joueurs de se passer la manette pour incarner un ou plusieurs personnages. L’objectif est connu d’avance : un maximum d’entre eux doit rester en vie et, sur ce point, Little Hope réserve quelques pièges difficiles à deviner (même avec les indices dénichés dans le jeu). Ce sont peut-être les seules surprises à attendre de l’expérience, puisque le reste s’appuie sur une partition qu’on a déjà lue et entendue plusieurs fois ces dernières années. D’autant que les poncifs de l’horreur sont là, avec des personnages aux traits parfois très forcés.
On terminera par cette phrase sortie de la bouche d’une des héroïnes : « Les films d’horreur, c’est naze ». Une sorte de mise en abîme qui assène une cruelle vérité sur un genre cinématographique que l’on peut, effectivement, moquer. Il faudrait simplement rappeler à Supermassive Games que sans ces films, qu’il semble vouloir mettre aux oubliettes, son jeu n’existerait pas. S’inspirer, c’est bien. Respecter, c’est quand même beaucoup mieux.
Le verdict
The Dark Pictures: Little Hope
Voir la ficheOn a aimé
- Des efforts sur la mise en scène
- Quelques améliorations visuelles
- L'histoire a suffisamment de mystères
On a moins aimé
- Le jeu fait du surplace
- Des clichés inévitables
- Une fin qui tue le concept
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