40 000 tests PCR, 150 distributeurs de gel hydroalcoolique, « bulle » : le tournage du nouveau Jurassic World a dû s’adapter à la crise sanitaire.

Lors de l’émergence de la pandémie et les premiers confinements, l’industrie audiovisuelle a été obligée de mettre tous les tournages de films et séries en pause, causant énormément de reports. Dorénavant, et malgré la deuxième vague qui touche l’Europe ou même la troisième vague qui touche les États-Unis, cette industrie essaye surtout de poursuivre ses tournages tout en s’adaptant à ce contexte très particulier.

Pour les blockbusters comme pour les productions indépendantes, l’encadrement sanitaire est un défi humain et une contrainte économique. Étant donné le nombre de personnes impliquées dans un tel tournage — des milliers de personnes dans différents corps de métier pour les grosses productions — ce sont de véritables « villages » temporaires qui s’installent. Les mesures prises peuvent alors s’avérer particulièrement massives, et Jurassic World : Dominion semble en être un cas d’école en ayant redémarré sa production, en Angleterre, en juin 2020. La phase du tournage vient d’être bouclée, en ce début novembre.

Comme le révèle Deadline, le studio Universal a dépensé 6 à 8 millions de dollars pour la mise en place de protocoles sanitaires. C’est ce qui a permis d’arriver au bout de 100 jours de tournage durant lesquels la majorité de l’équipe a vécu dans une bulle : « Nous étions tous loin de ceux que nous aimions, à une époque où l’on veut être le plus proche d’eux. Ma famille m’a beaucoup manqué. J’ai été éloigné d’eux pendant quatre mois. Mais l’équipe qui était dans notre bulle est devenue une autre famille », raconte Colin Trevorrow à Deadline.

Un dépistage massif sur le tournage

Dans les lieux de tournage, principalement situés à Pinewood (Angleterre), une « greenzone » contrôlée a été mise en place. Une prise de température était obligatoire pour entrer et sortir de la zone, avec du personnel médical à ces checkpoints. Au moins 150 distributeurs de gel hydroalcoolique ont été installés pour la désinfection des mains, ainsi que 60 éviers supplémentaires. Les moyens mis dans le nettoyage ont été doublés et, chaque soir, les lieux partagés étaient vaporisés aux antiviraux. À l’hôtel, une « bulle » a été créée : tout le monde — casting comme équipe technique — vivait reclus, ensemble, sans contacts avec l’extérieur, afin de limiter les contacts à risque.

Les protocoles sanitaires ont métamorphosé le tournage du film. // Source : Universal Pictures

Les protocoles sanitaires ont métamorphosé le tournage du film.

Source : Universal Pictures

Au cours de ces 100 jours de tournage, 40 000 tests RT-PCR ont par ailleurs été conduits. Un chiffre impressionnant, qui peut interroger face à la saturation des capacités de dépistage ayant longtemps touché le Royaume-Uni autant que la France. Ce chiffre est toutefois à lire avec la nécessité de permettre à cette industrie culturelle de fonctionner. Mais, plus simplement encore, le chiffre est à mettre en perspective sur près de 100 jours de tournage : cela correspondrait à environ 400 tests par jour. L’Angleterre réalisant maintenant des dizaines puis des centaines de milliers de tests par jour, cela représente une faible proportion.

Deadline révèle que sur 40 000 tests réalisés sur place pour Jurassic World : Dominion, environ un millier de tests se sont avérés être positifs, ce qui a occasionné des pauses dans le tournage ainsi qu’une réduction drastique de l’équipe. Beaucoup de ces tests ont en fait été réalisés en amont du tournage ; la venue des personnes concernées a donc été annulée ou repoussée. Sur place, la « bulle » semble avoir évité une survenue trop importante de cas positifs.

Les informations de Deadline montrent donc que s’adapter à la crise sanitaire est possible, dans une certaine mesure. La mise en place de protocoles sanitaires et de dépistages massifs permet aux productions de se maintenir et à des emplois d’être sauvegardés. Avec des limites : nombre d’emplois ne peuvent pas être sauvés, étant donné que ces protocoles impliquent des équipes réduites, parfois même en cours de route ; ce à quoi il faut ajouter le coût supplémentaire pour les studios (qui provoque aussi ces coupes dans les emplois).

Dans la communication autour du film, Colin Trevorrow essaye de son côté de mettre l’accent sur la façon dont les distances habituelles ont été supprimées par cette bulle. « Je n’ai jamais été aussi immergé dans un processus de réalisation de film. Avec les protocoles, les acteurs ne se sont pas éloignés du plateau. La distance a été supprimée. Il s’est passé des choses sur ce film que j’espère pouvoir continuer sur de futures productions. »

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