Quand on regarde les images et les vidéos de Bugsnax, on ne s’imagine pas qu’il est disponible sur PlayStation 5. Graphiquement, il n’a strictement rien de next-gen. C’est pourtant le premier jeu que Sony a décidé d’offrir aux propriétaires de la console, dans le cadre de l’abonnement PlayStation Plus. Le choix est d’autant plus étonnant que Bugsnax repose sur un pitch un peu fou : un journaliste en quête du scoop de sa carrière décide de partir sur une île où vivent d’étranges créatures mi-insectes mi-aliments. Mais pour signer l’article de sa vie, il devra retrouver une aventurière portée disparue dans un village devenu l’ombre de lui-même.
Bugsnax a des allures d’OVNI : c’est une expérience qui ne ressemble à aucune autre. Son concept, qui consiste à attraper des drôles de bestioles pour nourrir des autochtones perdus et affamés, pourra aussi bien faire mouche que provoquer un sérieux dégoût. La gratuité, dont peuvent profiter les abonnés PlayStation Plus jusqu’au 4 janvier 2021 sur PS5, permet au moins de lui donner une chance. Sinon, ce sera 19,99 euros sur PS4 ou PC.
Bugsnax est un jeu zinzin
Derrière Bugsnax, on retrouve Young Horses, studio habitué des expériences loufoques qui peuvent pourtant finir par hypnotiser. Sur la génération précédente, il nous avait gratifiés d’Octodad: Dadliest Catch, un jeu dans lequel on devait incarner un poulpe persuadé qu’il est le père d’une famille en tout point normale. Autant dire qu’une simili chasse où les Pokémon seraient remplacés par des fourmis avec une tête de fraise ne nous étonne même plus. Dans ce pitch saugrenu, Bugsnax déploie un univers bizarroïde, où des bruitages rigolos côtoient des créatures mignonnes et… des scènes de cruauté (puisque les créatures sont mangées).
Un univers bizarroïde
Il y a un aspect communautaire fort qui émane de Bugsnax. Le maire, dépassé par les événements, demande au héros de rassembler les habitants qui ont préféré fuir. Ils ont chacun une personnalité bien trempée et ne sont pas tous sur la même longueur d’onde. Certains sont tellement fascinés par les insectes-snacks qu’ils en perdent la raison. Pour Young Horses, c’est l’occasion de peaufiner sa narration, en imaginant des scènes de retrouvailles un peu houleuses. Au fur et à mesure de l’aventure, le village se repeuple et les interactions lui redonnent un peu de vie. Cela permet à Bugsnax de changer un peu, partant d’un simple jeu de chasse pour devenir un voyage loufoque un peu plus ambitieux, mêlant exploration et enquête. Il y a même quelques quêtes annexes pour percer des mystères, même si on ne comprend toujours pas pourquoi le membre d’un personnage (son bras, sa jambe…) se transforme en saucisse quand il ingurgite un hot-dog vivant.
Pour capturer les Bugsnax, qui finissent donc en encas pour la population locale, on dispose de plusieurs outils (dont un pistolet pouvant tirer du ketchup, du chocolat, de la sauce pimentée…). Naturellement, les premières prises sont simples : on scanne la créature pour identifier le chemin qu’elle emprunte, on pose le piège, on se cache et le tour est joué. Puis, petit à petit, la partie de chasse se complexifie, avec des Bugsnax qui ne se laissent plus prendre si facilement. Il faudra parfois employer la ruse pour les capturer, sachant que certaines mécaniques manquent d’un soupçon de logique pour être convaincantes. D’ailleurs, si le jeu semble viser un public plus jeune, le gameplay alambiqué et approximatif peut poser problème sans une aide extérieure.
Bugsnax est bien évidemment un jeu qui plaira aux collectionneurs, vu tout ce qu’il y a à attraper. L’île est découpée en petites zones aux thématiques classiques (une plage, une montagne, un canyon…), créant ainsi un mini monde ouvert à parcourir. Sur ce point, il est dommage que la progression soit ralentie par des temps de chargements. C’est étonnant dans la mesure où Bugsnax n’a rien de flamboyant à montrer d’un point de vue visuel. On aurait préféré plus de fluidité et une meilleure assise technique pour un titre qu’on n’a pas envie de montrer sur sa PS5 flambant neuve. Mais nul doute que certains n’hésiteront pas à le dévorer d’une seule traite, ne serait-ce que pour la force de sa proposition. Après tout, on assume pas toujours d’avoir ingurgité un gros hamburger.
Le verdict
Bugsnax
Voir la ficheOn a aimé
- Au moins, c'est original
- La chasse, pas si simple
- Gros efforts sur la narration
On a moins aimé
- Gameplay loin d'être irréprochable
- Ces temps de chargement
- Un concept loin d'être universel
On ne change pas une équipe qui gagne. Après le zinzin Octodad: Dadliest Catch, Young Horses nous propose le tout aussi zinzin Bugsnax. Sa partie de chasse géante, à la recherche d’insectes comestibles, n’est jamais meilleure que quand elle s’appuie sur la narration pour nourrir un univers à la fois étrange et attachant.
On conseillera plus volontiers Bugsnax à un public jeune, malgré les quelques errements liés à un gameplay loin d’être irréprochable. Car il y a forcément de quoi rire devant la galerie de bestioles imaginées par les développeurs. Du scarabée burger à la fourmi fraise, en passant par l’araignée ananas, entre autres mets succulents.
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