Bien avant que l’humanité ne se sédentarise, chaque nouvelle journée apportait son lot d’épreuves à relever. Trouver de la nourriture, survivre aux dangers de la nature hostile, affronter les éléments. Ce n’est qu’en agissant ensemble que les membres de la tribu parviendront à laisser des traces de leur histoire pour les générations futures.
Paleo est un jeu coopératif : tout le monde joue ensemble, dans la même tribu, pour battre le jeu. Mais chacun dirige son propre groupe, composé de deux membres en début de partie. Il peut s’agir de guerrières, de chasseurs, de cueilleuses, d’inventrices, etc. Chaque membre possède une compétence (force, perception ou habileté) et éventuellement un outil.
Une partie se déroule en une succession de deux phases : le jour puis la nuit.
Durant la journée, la tribu vaque à ses occupations. Chasser, récupérer des ressources (bois et pierre essentiellement), accueillir de nouveaux membres, inventer des outils, en fabriquer, etc. Concrètement, chaque joueur reçoit un paquet de cartes à chaque nouvelle journée. Simultanément, tout le monde en choisit une parmi les trois premières de son tas. On ne peut pas les retourner avant de choisir, mais leur verso donne quelques indications sur le contenu du recto, qui lui précise les actions possibles. En forêt, on trouve principalement du bois et de la nourriture, en montagne plutôt des peaux et des pierres, etc. Mais des surprises nous attendent parfois. Bonnes ou mauvaises (souvent).
Dans le pire des cas, un personnage peut être blessé, voire mourir. Heureusement, la plupart des cartes permettent aux joueurs de s’entraider, en ajoutant les compétences de leurs groupes et leurs outils.
La nuit tombe quand tous les joueurs ont vidé leur paquet de cartes. Il faut alors nourrir tous les membres de la tribu, puis accomplir les tâches requises par le scénario en cours.
En effet, le jeu vient avec plusieurs paquets de cartes, combinables entre eux, et formant un nouveau scénario à chaque fois, avec différents types d’actions, différentes rencontres, etc. Nous ne détaillons pas plus cet aspect, pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte.
Les tours s’enchaînent ainsi, chaque journée étant suivie d’une nuit. La partie s’arrête, la plupart du temps, par la défaite de la tribu, quand elle accumule cinq crânes, obtenus quand un membre meurt, qu’il n’a pas été nourri, qu’une tâche requise par le scénario n’a pas été remplie, etc. Et, parfois, quand tout se goupille bien, et que les joueurs coordonnent correctement leur choix, ils parviennent à peindre entièrement les cinq morceaux de la fresque rupestre, synonyme de victoire.
Pourquoi jouer à Paleo ?
Paleo est une franche réussite. Le jeu est très joliment illustré, dans un style collant parfaitement au thème, et le matériel est abondant et de qualité.
Mais surtout, la mécanique est en adéquation avec la thématique. Il faut nourrir sa tribu, et donc aller chasser, avec tous les risques que cela comporte. Mais il faut aussi trouver des ressources pour construire des outils, indispensables à la survie. Et avant ça, les inventer, en restant au village. Et aider un autre groupe, qui doit faire face à un danger inattendu. Et… bref, il faudrait être sur tous les fronts, et comme c’est impossible, chaque choix et chaque action doivent être murement réfléchis. C’est un dilemme permanent, et il nous manque toujours quelque chose : un bout de bois pour construire une torche, une peau de bête pour construire une tente, et ainsi de suite.
Pour encore ajouter au plaisir de jeu, chaque partie raconte une histoire. Sans trop entrer dans les détails, certaines cartes retournées par les joueurs leur font rencontrer des animaux par exemple. S’ils les tuent, ils récupèrent viande et fourrure, mais la carte est écartée, et n’est pas remélangée au paquet du lendemain. Logique, puisque l’animal est mort. Au contraire, les plantes et baies, elles, repoussent. De la même façon, s’ils disposent d’une torche en découvrant une grotte, ils peuvent l’explorer et écarter la carte, sinon ils tomberont à nouveau dessus les jours suivants. Il ne s’agit là que d’exemples basiques. Comme le paquet de cartes est remélangé à chaque nouvelle journée, les joueurs acquièrent de l’expérience et apprennent les dangers qui les attendent, pouvant donc se préparer à les affronter.
Même si les règles ne sont pas compliquées, la première partie est assez chaotique, avec quelques hésitations et allers-retours vers le livret de règles. Puisqu’on ne peut pas regarder le recto des cartes avant, on les découvre en jouant. Mais après une partie d’initiation, et une relecture des règles à l’issue de cette première expérience, tout devient limpide. L’iconographie est très réussie et fluidifie le tout.
Un cadeau idéal pour toute la famille
Cette fin d’année est décidément riche en surprises. Après MicroMacro Crime City, voici encore un cadeau idéal pour toute la famille. Car même si les possibilités sont nombreuses, les parties sont fluides et le jeu facile à prendre en main. Mais attention, Paleo est un jeu difficile, et les défaites nettement plus fréquentes que les victoires. Et c’est très bien ainsi, c’est ce qu’on demande à un jeu coopératif. Rien de plus frustrant que de réussir chaque scénario du premier coup, sans obstacle.
Avec ses multiples scénarios, ses dilemmes constants, ses possibilités nombreuses, son matériel foisonnant, son thème en adéquation avec ses mécaniques, et l’histoire racontée à chaque partie, Paleo fait partie de nos jeux préférés de cette année, et rentre directement dans le top des jeux coopératifs pour toute la famille.
Enfin, si vous préférez la confrontation à la coopération préhistorique, allez plutôt voir du côté de L’Aube des Tribus.
- Paleo est un jeu de Peter Rustemeyer
- Illustré par Dominik Mayer
- Édité par Z-Man Games
- Pour 2 à 4 joueurs à partir de 10 ans
- Pour des parties d’environ 45 à 60 minutes
- Au prix de 40,50 € chez Philibert
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