Comment s’abonner à Disney+ pour voir la nouvelle saison de The Mandalorian
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Depuis que The Mandalorian est diffusée, la série ne s’est pas montrée avare en clins d’œil plus ou moins appuyés au reste de la saga Star Wars. Certaines références étaient si évidentes qu’elles ne semblaient pas nécessiter d’explications particulières. D’autres, plus fines, s’adressaient à un public expert, maîtrisant parfaitement ou presque l’œuvre cinématographique et son univers étendu.
Le dernier épisode de la saison 2 de The Mandalorian ne déroge pas à cette règle. Ici aussi, les fans ont de quoi décortiquer et discuter. Mais, une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les œillades des scénaristes en direction de l’audience qui retiennent l’attention. C’est la décision de faire intervenir un personnage majeur de l’univers dans la série télévisée et, surtout, la façon de le mettre en scène à l’écran.
Comme toujours, nous prenons ici un maximum de précaution pour ne rien révéler par mégarde.
Si vous n’avez pas vu cet épisode final et que vous ne voulez rien savoir de toute cette affaire, suspendez immédiatement la lecture et prenez les dispositions qui s’imposent pour ne pas vous faire spoiler. Mais si vous êtes à jour ou que la série vous indiffère, nous vous invitons à poursuivre après l’image de mise en garde. Idem d’ailleurs si le spoil n’a pas de prise sur vous.
L’ultime épisode de The Mandalorian, fait défiler pour ce grand final tout une galerie de personnages : le Mandalorien, bien sûr, mais aussi ses alliés, de Boba Fett à Bo-Katan Kryze, en passant par Cara Dune, Fennec Shand, Koska Reeves et Grogu (« Bébé Yoda », ou plus sobrement « l’Enfant »). Même du côté des méchants, le moff Gideon est là. En fait, il ne manquait à l’appel que Ahsoka Tano et Greef Karga.
Luke Skywalker entre en scène
Mais la vraie surprise, c’est le retour d’un jedi. Et pas n’importe lequel : il s’agit de Luke Skywalker ! Le célèbre jedi a de toute évidence entendu l’appel de Grogu à travers la Force dans l’épisode précédent et s’est porté à son secours. Bien sûr, pour d’évidentes raisons de cohérence scénaristique, c’est une version rajeunie de Luke qui apparaît à l’écran et non pas celle du personnage âgé des épisodes VII, VIII et IX.
En effet, The Mandalorian se passe cinq ans après les évènements de l’épisode VI. Or à ce moment-là, Luke Skywalker a 28 ans. Il a donc fallu utiliser des effets spéciaux pour ajuster son visage à celui d’un jeune trentenaire — de la même façon d’ailleurs que les visages plus juvéniles de Leia et Luke ont été recréés en images de synthèse pour les besoins du récit dans Rogue One (pour Leia) et l’épisode IX (pour les deux).
À aucun moment, Luke Skywalker ne décline son identité aux autres personnages dans la pièce. Mais il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner de qui il s’agit. Il y a assez d’indices visuels pour que l’on comprenne que l’on se trouve avec le héros de Yavin IV, de Hoth et d’Endor : le X-Wing, le sabre laser à lame verte, la présence d’un droïde astromécano blanc et bleu, la maîtrise de la Force, la main droite gantée…
Et pour achever d’être convaincu, le générique mentionne Mark Hamill, l’acteur qui se charge d’incarner depuis plus de quarante ans maintenant Luke Skywalker.
Malheureusement, Luke Skywalker ne reste pas. Il n’est là que pour Grogu. Son arrivée dans la série signe dès lors le départ du « Bébé Yoda » de la série et, à court terme, de Star Wars (à moins que Disney n’ait dans ses cartons quelque projet encore secret, ce qui ne nous étonnerait en aucune façon). Après un bref échange avec le Mandalorien, afin de lui expliquer les enjeux, le maître jedi récupère la garde du petit.
Le petit bonhomme vert se résout donc à suivre le maître jedi pour finir son entraînement, qu’il n’avait pas pu compléter au temple jedi, sur Coruscant, à cause de la guerre des clones et de l’ordre 66. Cette scène ouvre d’ailleurs une hypothèse : Grogu est peut-être l’élément déclencheur qui a convaincu Luke Skywalker de refonder l’ordre Jedi. Ou alors, Grogu est son premier disciple — peut-être tué sauvagement par Kylo Ren et ses chevaliers.
La grandeur restaurée d’un jedi ?
Si la scène ravira les fans, ou bien sera le point de départ de discussions contrariées, toute cette séquence — qui est considérée comme « canon », c’est-à-dire officielle — est peut-être aussi l’occasion pour Disney et Lucasfilm de redonner ses lettres de noblesse à Luke Skywalker, après un traitement discutable du personnage (et de l’acteur) dans la postlogie, c’est-à-dire dans les épisodes VII, VIII et IX.
Quasiment absent de l’épisode VII (il n’apparait qu’à la toute fin, pour quelques secondes à l’écran), largement mis de côté dans l’épisode IX (sauf pour une discussion en tête à tête avec Rey, alors en plein doute), c’est surtout dans l’épisode VIII que Luke Skywalker a un vrai rôle. Or, nombreux ont été celles et ceux déçus par la façon dont le maître jedi a été dépeint à l’écran.
Plutôt que de participer à la bataille générale contre le Premier Ordre, le maître jedi a préféré se réfugier sur une planète lointaine, vivre une vie d’ermite, tourner le dos à ses amis et à son devoir, et laisser la couardise le gagner. Quand Rey le retrouve et lui tend le sabre laser de son père, il préfère le jeter. Il refuse, au départ, de lui donner une formation digne de ce nom, craignant d’échouer comme avec Ben Solo.
Même Mark Hamill a dit regretter l’évolution narrative de son personnage. Dans une interview au site espagnol SensaCine mise en ligne le 15 décembre 2017, l’acteur avait déclaré, avant de se rétracter, qu’il ne se retrouvait pas dans son héros : « J’ai presque dû concevoir Luke comme un autre personnage. Il s’agit peut-être de Jake Skywalker — ce n’est pas mon Luke Skywalker. »
Il ajoutait alors que « les Jedi ne baissent pas les bras. Même si [Luke] rencontrait un problème, il s’accorderait peut-être un an pour se ressaisir, mais s’il commettait une erreur, il tenterait de la corriger. C’était la différence fondamentale entre [Rian Johnson, le réalisateur de l’épisode VIII] et moi, mais il ne s’agit plus de mon histoire, c’est celle de quelqu’un d’autre ».
Parmi les observateurs, d’autres étaient plus conciliants, trouvant au contraire très rafraichissant de mettre en scène un héros tombé de son piédestal, qui lutte contre ses démons et l’image qu’on lui renvoie, mais qui à la fin retrouve toute sa grandeur. C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que l’épisode VIII, très controversé chez les fans, a ses adeptes. Il y est beaucoup question d’échec.
À la fin de l’épisode VIII, il est vrai que Luke Skywalker est bien plus à son avantage. Il a droit à quelques beaux moments, notamment avec Leia, dont l’échange sonne comme un adieu, et s’il ne se bat pas réellement contre Kylo Ren, on découvre qu’il est capable de faire une projection astrale capable de berner tout le monde. Et le tout, avec une grande élégance, loin de l’image de reclus paumé et craintif qu’il avait au début du film.
Or justement, beaucoup de fans auraient aimé voir Luke Skywalker arme à la main dans la postlogie. Disney, les soucis de production et les changements de cinéaste d’un film à l’autre en ont décidé autrement, ainsi que les aléas de la vie — le décès de Carrie Fisher, fin 2016, a nécessité un gros travail de réécriture. Tout comme le départ de Colin Trevorrow, remplacé au pied levé par J. J. Abrams.
Aussi, la séquence dont nous gratifie The Mandalorian est peut-être une façon discrète de rattraper le coup auprès du public, en proposant un maître jedi flamboyant, qui décime les rangs ennemis — tout un peloton de dark troopers, des droïdes de combat extrêmement létaux, excusez du peu –, à grands coups de sabre laser et en usant d’un large attirail de pouvoirs de la Force.
Bien sûr, tout cela respire aussi le fan service. Mais cet écart n’est-il pas pardonnable s’il permet de profiter une fois, juste une fois, de Luke Skywalker tel que beaucoup le rêvait et l’imaginait et qui était parfois présenté ainsi dans l’Univers Étendu, exactement comme Rogue One a mis en scène d’une façon magistrale Dark Vador ? Rien que pourcela, cela valait le coup que Disney reprenne Star Wars.
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