Sur la plage de sable fin, l’ambiance est au beau fixe. Le soleil est radieux et inonde de ses rayons les vacanciers installés sur une bouée en forme de licorne. Soudain, le turquoise de l’eau laisse sa place au rouge du sang. Le paradis est devenu une boucherie à cause d’un requin agressif qui passait par là. Ce requin n’est autre que le héros de Maneater, jeu vidéo offert aux abonnés PlayStation Plus pendant tout le mois de janvier (version PlayStation 5 uniquement).
L’animal aquatique a des raisons d’être énervé : sa mère a été éventrée par un chasseur spécialiste des requins, héros d’une télé-réalité confrontant les mondes aquatique et terrestre. Le poisson sanguinaire doit alors grimper dans la chaîne alimentaire afin d’être suffisamment évolué pour se venger de l’homme qui déteste son espèce. En bref, Maneater est plus proche de l’horreur du film culte Les Dents de la mer que de la joie communicative de la chanson Baby Shark (le plus gros carton YouTube de l’Histoire).
Mais il ne faut pas y voir une intrigue premier degré.
Maneater est un jeu crétin, doublé d’un plaisir coupable
Maneater n’est pas une exclusivité PS5. Il est également disponible sur PS4, Xbox One, Xbox Series S, Xbox Series X et PC.
Maneater parvient à captiver grâce à sa narration crétine. Pendant toute la durée de l’aventure (comptez 5 à 6 heures en ligne droite), une voix off nous gratifie de quelques commentaires bien sentis. Maneater est une satyre qui se moque du monde, mais surtout de lui-même. Il est aussi un pot-pourri de références, qu’elles soient évidentes (Les Dents de la mer, forcément) ou beaucoup moins (on apprend que des monstres à la Godzilla viennent parfois s’entraîner). Preuve que l’humour est présent partout : on est tombé sur une mission intitulée ‘Je s’appelle Grotte’, en hommage au héros des Gardiens de la galaxie.
Une expérience en monde ouvert assez old-school
Derrière son univers excentrique en adéquation avec le concept, Maneater cache une expérience en monde ouvert assez old-school dans son approche. La carte, composée de cavernes, d’un bayou, de plages ou encore d’eaux profondes, est divisée en zones servant chacune un chapitre du jeu. Pour faire avancer l’histoire, il est nécessaire de remplir plusieurs objectifs qui se répètent d’un décor à l’autre. Tuer plusieurs membres d’une même espèce sous-marine, semer la pagaille parmi les humains (au point d’attirer des chasseurs), attaquer une cible puissante… : une routine se met vite en place. À l’arrivée, Maneater finit par ressembler à un GTA qui aurait été excellent il y a plus de dix ans. L’écriture permet de casser la répétition, tout comme la progression.
Un (vieux) GTA avec un requin
En effet, notre requin améliore petit à petit ses statistiques défensives et offensives jusqu’à devenir une vraie terreur des mers. Les développeurs offrent en prime la possibilité d’équiper le squale d’évolutions physiques pour le spécialiser et le rendre toujours plus puissant. Cet accent, inspiré des jeux de rôle, vient donner un peu plus de profondeur à l’aventure.
Il faudra veiller à bien s’armer pour affronter les ennemis : tandis que les humains restent inoffensifs malgré leur arsenal et leurs bateaux blindés, les autres prédateurs — crocodiles, orques, requins — présentent une opposition bien plus menaçante. Quant aux petits phoques et autres tortues mignonnes, ils ne seront que des entremets faciles à digérer. Eh oui, la nature est cruelle.
Un rendu graphique en 4K
Pour se défendre, le requin dispose de plusieurs mouvements plus ou moins réalistes. Son meilleur allié reste bien évidemment sa mâchoire, capable de déchiqueter tout ce qui passe par sa gueule. Mais il peut également donner un coup de queue voire, pourquoi pas, envoyer une petite victime piégée dans ses gencives façon balle de baseball. La prise en main est globalement convaincante, pour peu que l’on ferme les yeux sur les quelques soucis de caméra, les attaques qui tapent à côté par manque de précision ou encore l’esquive très permissive. Attention, matraquer la gâchette R2 pour donner des coups de dents peut occasionner des crampes — c’est du vécu. Sur ce point, heureusement que Maneater ne tire pas profit des gâchettes adaptatives de la DualSense, sans quoi la fatigue aurait été encore plus grande pour l’index.
À noter que Maneater profite de la puissance de la PlayStation 5 pour offrir un rendu graphique en 4K, nanti d’un framerate à 60 fps (taux d’images par seconde). La fluidité est au rendez-vous. Mais puisque le jeu n’est pas une grosse production, la partie visuelle demeure, au mieux, plaisante.
Le verdict
Maneater
Voir la ficheOn a aimé
- Concept rigolo
- Humour bien référencé
- Un vrai monde ouvert...
On a moins aimé
- ... mais un monde ouvert d'un autre temps
- Caméra un peu capricieuse
- Le gameplay donne des crampes
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