Si les Britanniques sont les premiers concernés par le Brexit, puisque ce sont eux qui ont quitté l’Union européenne, il serait inexact de croire que ce sera indolore pour les Européens. Des effets sur les données personnelles (les règles du RGPD s’appliquent encore, mais cela pourrait changer) comme sur les frais téléphoniques (qui pour l’instant ne sont pas rétablis) sont attendus.
Pour les expatriés, le Brexit a également comme conséquence de mettre un terme à la portabilité des services de contenu en ligne. C’est ce que montre une annonce diffusée le 5 janvier par Canal+, qui opère le service de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD) MyCanal. La plateforme n’est plus accessible depuis quatre nations : l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galle.
« Nous vous informons que suite au Brexit, la portabilité européenne ne s’applique plus au Royaume-Uni. […] L’accès à myCANAL lors de vos déplacements reste possible en Irlande, ainsi que dans l’ensemble des pays de l’Union européenne », confirme un autre message d’un employé de Canal+ le 5 janvier, cette fois publié dans la rubrique dédiée à l’assistance clientèle.
Cette situation peut techniquement être surmontée en passant par un service de VPN (un réseau privé virtuel). De cette façon, sa connexion Internet transite par un pays de l’Union européenne et fait croire au service de SVOD que tout est en ordre. Le contournement du filtrage géographique est d’ailleurs un argument souvent mis en avant par les services de VPN, par exemple pour accéder à d’autres catalogues.
Plus de marché unique, plus de portabilité
Par ricochet, l’annonce faite par Canal+ début janvier préfigure sans doute ce qu’il va se passer ou se passe déjà pour d’autres plateformes de streaming, que ce soit dans la vidéo ou dans l’audio. Potentiellement, de nombreux services sont susceptibles d’être impactés par le divorce entre Londres et Bruxelles, puisque le premier n’est plus membre du marché unique.
En la matière, la situation est incertaine en ce début de mois de janvier 2020. Une visite dans les pages d’aide de Netflix, OCS, Deezer ou Spotify n’a pas permis de constater des précisions sur les conséquences du Brexit. La même incertitude demeure d’ailleurs en ce qui concerne l’itinérance mobile. Pour l’instant, rien ne change, mais rien ne dit que cette situation perdurera très longtemps.
Dans le cadre du marché unique, les internautes européens ont la possibilité d’accéder depuis 2018 à leurs services de streaming quand ils voyagent au sein de l’Union. Voilà en effet deux ans qu’est appliqué règlement relatif à la portabilité des services de contenu en ligne. Avec un bémol : cette levée du blocage géographique concerne des déplacements temporaires, de quelques jours à quelques semaines.
« L’objectif du règlement […] est de faire en sorte que les Européens qui achètent des films, des émissions sportives, de la musique, des livres électroniques et des jeux ou qui s’abonnent à ce type de produits dans leur État membre d’origine puissent y accéder lors de leurs déplacements ou de leurs séjours temporaires dans d’autres pays de l’UE », rappelait Bruxelles. Mais pour ça, il faut être membre de l’UE.
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