Les fans de football, particulièrement les amateurs du championnat de France, sont dans le flou. Il y a quelques semaines, la LFP (Ligue de Football Professionnel) a trouvé un accord avec le groupe Mediapro pour récupérer les droits TV (80 % de la Ligue 1 et de la Ligue 2, entre 2020 et 2024) afin de les revendre à un autre diffuseur. Canal+, principal candidat à la récupération, a enfin réagi par l’intermédiaire de Maxime Saada.
Dans un entretien accordé au Figaro et publié le 12 janvier, le président du directoire a annoncé que Canal+ allait rendre ses droits lui aussi pour favoriser un nouvel appel d’offres. Il a aussi évoqué la solution pay-per-view.
« Pour en terminer avec cette situation, nous allons proposer à la LFP une solution technique universelle qui permettra à tous les Français, abonnés ou non à Canal+, de suivre les matchs en pay-per-view », confie Maxime Saada. Il pourrait s’agir d’une solution provisoire, en attendant que le nouvel appel d’offres arrive à terme — s’il arrive à terme. Le pay-per-view permettrait d’empêcher l’écran noir total à partir des échéances à venir : Mediapro ne devrait plus diffuser à partir du 31 janvier, Canal+ à partir du 5 février.
Canal+ est en position de force pour la diffusion du foot français
Le pay-per-view, très populaire aux États-Unis, peut se traduire comme de la télévision à la carte. Il s’agit d’un modèle qui permet à l’utilisateur de payer uniquement pour ce qu’il veut voir, soit les matches qu’il souhaite dans le monde du foot. C’est une option intéressante pour celles et ceux qui regardent une affiche de temps en temps. En revanche, elle peut s’avérer très coûteuse pour les fans qui ne loupent rien. Par exemple, l’application NBA League Pass, dédiée à la NBA, facture 5,99 euros le match (alors que l’abonnement mensuel coûte 24,99 euros). Ce tarif serait acceptable pour un PSG-OM, un peu moins pour un Lens-Nîmes.
« Ce système, ça veut dire favoriser les gros », déplore un président de club, cité par Le Parisien. « Canal+ reverserait l’essentiel des recettes à la LFP, et donc aux clubs », répond Maxime Saada, qui sait le groupe Canal en position de force sur ce dossier épineux. Son recours à un nouvel appel d’offres est une preuve qu’il n’a pas peur de tout perdre face à un autre candidat. Dans le meilleur des cas, il lui permettra de renégocier le montant des droits à la baisse.
Dans le pire, un concurrent qu’il n’avait pas vu venir empochera la mise. Les GAFA pourraient par exemple signer un plus gros chèque. Sauf que l’on a eu vent d’aucune prise de position de la part de Netflix ou d’Amazon. Les deux géants du streaming n’auraient a priori rien à gagner à diffuser du football sur leur plateforme (ils ne vont clairement pas augmenter leur nombre d’abonnés du simple au double avec du sport en direct). Amazon propose quelques matches anglais dans certains pays, mais l’attractivité de la Ligue 1 n’est pas celle de la Premier League.
En prime, l’échec de Mediapro, qui a cessé de payer ce qu’il devait en raison d’un nombre trop faible d’abonnés, a prouvé que la diffusion du foot français était loin d’être facile à rentabiliser.
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