Blizzard Entertainment a tenu, le week-end des 20 et 21 février, un événement virtuel baptisé BlizzConline. Il a remplacé l’habituelle BlizzCon, immense fête organisée chaque année pour célébrer — physiquement — avec les fans et faire de grandes annonces. Pandémie de coronavirus oblige, l’entreprise a dû revoir ses plans, en cette année 2021 où elle fête ses 30 ans d’existence. À l’occasion de cet anniversaire pourtant très important, Blizzard est loin d’avoir répondu aux attentes, en termes de contenus présentés.
Aucune officialisation n’a eu pour effet de nous faire bondir de notre siège et Blizzard semble s’épanouir dans le recyclage : une compilation de vieux jeux obscurs, une extension loin d’être inédite pour World of Warcraft Classic et une remasterisation, qui était attendue, de l’excellent Diablo 2 — alors qu’on aurait aimé en voir beaucoup plus au sujet de Diablo 4. Blizzard maîtrise cet art consistant à faire du neuf avec du vieux, une stratégie qui fonctionne auprès de fans ultras fidèles, mais un peu moins avec des joueurs et joueuses moins passionnés.
Blizzard fête ses 30 ans sans réel panache
La cérémonie d’ouverture de la BlizzConline, qui concentre l’essentiel des informations à connaître, aura donné cette impression que Blizzard a perdu un peu de sa magie. Aujourd’hui, la multinationale donne le sentiment de tenir grâce à ses marques fortes, qui continuent d’en faire rêver certains, mais dont la créativité semble désormais appartenir à un autre temps. Il suffit de regarder les dernières sorties de Blizzard pour appuyer ce constat : depuis 2016 et le lancement, à l’époque en fanfare, d’Overwatch, l’entreprise a commercialisé deux extensions de World of Warcraft (2016 et 2018), StarCraft: Remastered (2017), World of Warcraft Classic (2019) et Warcraft III: Reforged (2020). Soit trois rééditions. Diablo II Resurrected va venir boucler la boucle en 2021.
Il faudra d’ailleurs espérer que Diablo II Resurrected ne subira pas le même destin que Warcraft III: Reforged, qui s’est davantage illustré pour sa campagne de remboursement que pour le retour de joyeux souvenirs qu’il était censé apporter. Une preuve que Blizzard peut aussi se louper dans ce qu’il sait faire de mieux et que l’on peut attendre Diablo II Resurrected avec impatience ou inquiétude.
Où est passée la magie de la création ?
On peut pousser le constat jusqu’à Diablo 4, dont la nouveauté — l’ajout du Voleur dans le casting des personnages jouables — n’a rien de profondément inédite (on pouvait déjà incarner cette classe dans le tout premier épisode, certes dans une version plus limitée). Longtemps confortablement installé sur un trône, Blizzard ne peut plus se contenter de si peu, d’autant que ses développements prennent à chaque fois beaucoup de temps. Diablo Immortal, simple adaptation mobile de la saga, a été officialisé en 2018 et n’est toujours pas disponible. On n’attend donc pas de sitôt Overwatch 2 et Diablo 4, les deux gros projets actuels de Blizzard basés sur des licences déjà en place. Sur ce point, la crise liée à la Covid-19 ne va pas arranger les choses, les développeurs devant se soumettre au télétravail forcé. « Je ne savais pas si Blizzard était compatible avec le télétravail », a d’ailleurs confié J. Allen Brack, président de l’entreprise, lors de l’événement. Mais il estime que « 2020 a prouvé que la magie de la création chez Blizzard n’est pas rattachée à un lieu physique, mais aux personnes qui y travaillent ». On se demande simplement où est passée la magie de la création dont il parle.
Bien sûr, Blizzard Entertainment n’est pas le seul acteur du marché des jeux vidéo à multiplier les rééditions pour gonfler artificiellement son catalogue. Nintendo est également très fort dans cet exercice et ne manque jamais de fêter les anniversaires de ses différentes marques en proposant à nouveau des titres plus anciens. Par exemple, les propriétaires de la Switch vont avoir l’occasion de (re)découvrir The Legend of Zelda: Skyward Sword, pour les 35 ans de Zelda. Néanmoins, on peut difficilement mettre Blizzard et Nintendo dans le même panier : le constructeur nippon s’efforce de faire briller son imagination avec des concepts forts (la Switch en est un), et recycle uniquement dans le but de remplir son catalogue.
Par conséquent, on ne peut pas faire le même procès à Nintendo, qui sait mener plusieurs danses à la fois — quand Blizzard n’a plus que la nostalgie pour pousser la chansonnette.
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