Dans la vie, il y a les jeux vidéo faciles et les jeux vidéo difficiles. Ghosts ‘n Goblins Resurrection, disponible à partir du 25 février sur Nintendo Switch, fait assurément partie de la deuxième catégorie. Il prend la forme d’un hommage ou remake aux oldies Ghosts ‘n Goblins et Ghouls ‘n Ghosts, des productions qui rappelleront des souvenirs — douloureux — à celles et ceux qui ont lâché plusieurs francs dans une borne d’arcade pour passer ne serait-ce qu’un seul niveau (oui, ça date). Pour les 35 ans, Capcom a décidé de redonner ses lettres de noblesse au chevalier Arthur, qui est prêt à littéralement finir en caleçon pour sauver une princesse des griffes du prince Démon.
Le caleçon mentionné en introduction, vous allez le voir souvent en jouant à Ghosts ‘n Goblins Resurrection, surtout si vous n’êtes pas suffisamment préparé au défi — colossal — qui vous attend. En réalité, même en se préparant à une expérience ultra difficile qui vous demanderait des dizaines et des dizaines d’essais au moindre passage retors, vous ne sortirez pas indemne de Ghosts ‘n Goblins Resurrection. Vous allez avoir envie de balancer votre Switch après être mort pour la 15e fois — au moins — face au même ennemi. Vous allez surtout avoir envie de sélectionner un mode de difficulté plus accessible, ce que vous avez sans doute refusé de faire pendant toutes ces années vouées à votre passion vidéoludique.
Même en facile, Ghosts ‘n Goblins Resurrection est difficile
Votre fierté — ne la jugez pas trop, car elle pourrait bien vous aider — vous poussera sans doute à lancer Ghosts ‘n Goblins Resurrection dans la difficulté Chevalier — celle qui correspond à un mode normal. Après tout, vous avez terminé les Dark Souls à 100 % tandis que Cuphead, aussi génial qu’inaccessible, n’a pas offert une résistance aussi grande que ce que vous aviez lu sur internet. Et puis viennent la première mort, puis la deuxième, puis la troisième… Vous n’avez même pas avancé de trois centimètres que, déjà, le compteur de game over est prêt à exploser. Ce n’est que le premier niveau, pourtant, mais les pièges sont nombreux et donnent l’impression que la Terre entière vous en veut.
Le pire ? Le soi-disant mode facile ne fait pas baisser le challenge de manière drastique, et tout juste pourrez-vous profiter d’un droit à l’erreur supplémentaire (matérialisé par une pièce d’armure qui disparaît, jusqu’au caleçon, donc) ou encore baisser la vitesse du jeu. On oubliera en revanche le mode ultra facile, qui confère l’invincibilité, mais ne permet pas de tout voir. Cette mécanique rappelle Cuphead, dont le mode facile est en fait un mode entraînement déguisé.
À noter que le tout premier Ghosts ‘n Goblins ne proposait aucun mode de difficulté. À la fin des années 80, c’était à prendre ou à laisser. Tokuro Fujiwara, l’homme qui a imaginé ce cauchemar, justifie dans les colonnes de Polygon : « Compte tenu du niveau des joueurs de l’époque, je n’aurais certainement pas créé plusieurs modes de difficulté pour Ghosts ’n Goblins. Quand Ghosts ’n Goblins a été lancé, il n’y avait pas vraiment de différence de niveau entre les joueurs, ils étaient donc sur un même pied d’égalité ». Comprenez : le public de l’époque pouvait encaisser, celui d’aujourd’hui, plus étendu, beaucoup moins. On ne négligera pas l’impact émotionnel que peut avoir un jeu comme Ghosts ‘n Goblins Resurrection, tout à la fois capable d’agacer, de frustrer et de provoquer une joie difficile à décrire (quand on voit, enfin, le bout du tunnel).
On vous souhaite bon courage
Derrière Ghosts ‘n Goblins Resurrection, il y a cette volonté de préserver l’essence originale, quitte à brusquer les joueurs moins avertis. Tokuro Fujiwara reprend : « Je propose un défi aux joueurs afin qu’ils puissent ressentir ce sentiment d’accomplissement, mais le défi en lui-même n’est pas l’objectif premier. Les joueurs ressentent ça quand ils peuvent surmonter des obstacles à la sueur de leur front et en faisant preuve de créativité ». Il n’empêche, Ghosts ‘n Goblins Resurrection est un jeu hyper punitif, qui ne laisse aucune place à l’hésitation. Les ennemis ne cessent d’apparaître à l’écran et semblent toujours attirés par vos faits et gestes. À cette menace permanente s’ajoute la nécessité d’être précis dans ses sauts, sachant que les mouvements d’Arthur sont loin d’être fluides et intuitifs (il a la mobilité d’un pantin désarticulé).
Ghosts ‘n Goblins Resurrection est un jeu d’action articulé autour d’un preux chevalier, chargé d’avancer dans des niveaux en 2D semés d’embûches. Pour se défendre, le héros est équipé d’une arme qu’il peut lancer dans quatre directions. Il est également possible de débloquer des pouvoirs magiques, lesquels demandent un peu de temps pour être activés (ce qui peut vous faire perdre). Chaque niveau, découpé en petites sections offrant des points de passage, se termine par un boss dont il faut connaître les attaques pour triompher. Remasterisation oblige, les graphismes ont été retravaillés pour être plus modernes. La direction artistique a également évolué. Toujours inspirée par les attractions d’horreur, elle s’efforce de ressembler à un livre illustré ou un parchemin animé de l’aveu même de son créateur.
Dernier point important : quand vous pensez avoir terminé le jeu, vous devez le recommencer avec des handicaps pour voir la vraie fin. On vous souhaite bon courage.
Le verdict
Ghosts ‘n Goblins Resurrection
Voir la ficheOn a aimé
- Un vrai défi
- Des modes de difficulté qui peuvent aider
- Un hommage appuyé
On a moins aimé
- Très punitif
- Les sauts approximatifs
- Aventure qui peut être vite expédiée
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