Au sortir d’une année 2020 de disette à cause de la pandémie de coronavirus, le Marvel Cinematic Universe est de nouveau en marche. Après avoir captivé les spectateurs avec WandaVision, Disney+ accueille, à compter du vendredi 19 mars, Falcon et le Soldat de l’Hiver. Elle est centrée sur les personnages Sam Wilson et Bucky Barnes, liés à Captain America.
Falcon et le Soldat de l’Hiver s’avance avec un double fardeau. Non seulement la série passe après WandaVision, qui a mis la barre très haut en termes de narration mais, en outre, elle met en avant deux héros qui ne sont pas très populaires, ni développés dans les films sortis ces dernières années. Après avoir vu le premier épisode (la série en comptera six), force est de reconnaître que Falcon et le Soldat de l’Hiver dispose peut-être d’un potentiel qu’on ne lui soupçonnait pas.
Attention, cet article contient quelques spoilers.
Vis ma vie de sidekick
« On a besoin de nouveaux héros », lance Sam Wilson, à l’occasion d’une conférence où il finit par rendre le bouclier que lui avait confié Captain America à la fin d’Avengers: Endgame. Il le remet parce qu’il ne s’en estime pas digne, alors que le monde se cherche un nouveau symbole d’héroïsme après la perte de Steve Rogers — et que ce monde ne saurait sans doute accepter un Captain America noir (un sous-entendu rappelé par le créateur dans les colonnes de Polygon).
Sam Wilson, alias Falcon quand il enfile son costume, a pourtant tout ce qu’il faut pour prendre la relève. À ses yeux, Captain America n’est tout simplement pas remplaçable. Cette thématique, qui cache un hommage au super-héros incarné par Chris Evans au cinéma, nourrit Falcon et le Soldat de l’Hiver. Dans ce premier segment très étonnant, on s’intéresse finalement moins aux justiciers qu’aux êtres humains qui se cachent derrière le masque. C’est en étant moins super que héros que la série fait son propre chemin.
On ne pensait pas retrouver l’idée du deuil douloureux dans Falcon et le Soldat de l’Hiver. Elle anime tout autant les motivations de Sam Wilson que celles de Bucky Barnes. Avant de penser à reprendre du service, ils doivent d’abord se recentrer sur des problématiques plus intimes. Entre deux missions, Sam Wilson aide sa sœur à remettre à flots l’affaire familiale, en se battant pour l’obtention d’un prêt bancaire. De son côté, Bucky Barnes s’enferme dans la culpabilité et une profonde crise d’identité, lui qui a perdu son meilleur ami et a connu trop d’époques pour avoir d’autres attaches.
En recentrant son récit sur des à-côtés de la vie de tous les jours, Falcon et le Soldat de l’Hiver offre de l’épaisseur à des personnages qui sont d’abord pensés pour remplir une affiche et faire le nombre à l’écran. Sam Wilson et Bucky Barnes n’ont peut-être pas le charisme d’un Tony Stark ou la stature d’un Thor, mais ils restent des êtres humains qui ont des choses à vivre et des questions à (se) poser quand ils ne doivent pas sauver le monde.
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Outre leur filiation à Captain America, Sam Wilson et Bucky Barnes ont un sacré point commun : ils ont tous deux été victimes du swap (le « blip ») de Thanos à la fin d’Avengers : Infinity War (division par deux de la population). Centré sur des éléments du passé plutôt que sur des pièces d’un puzzle futur, le premier épisode de Falcon et le Soldat de l’Hiver fait souvent référence à cette ellipse de cinq ans, montrant ses conséquences à l’échelle individuelle (Bucky Barnes est vraiment paumé) et collective (le business des Wilson a souffert de la disparition de Sam). C’est une façon intelligente de se raccrocher aux branches du Marvel Cinematic Universe (MCU) et une nouvelle preuve que la fin heureuse d’Avengers: Endgame ne l’a pas été pour tous.
Il n’est pas interdit de penser que Falcon et le Soldat de l’Hiver finira par délaisser cette parenthèse sur un quotidien plus normal pour devenir une sorte de « Captain America 4 » — sans le Captain America original. Il devrait aussi y avoir des séquences empruntant au genre duy buddy movie, une fois que Bucky et Sam seront réunis à l’écran (souvenez-vous de la scène, un peu humoristique, dans la voiture de Captain America: Civil War). En attendant que les codes de l’espionnage, aperçus dans l’introduction virevoltante, reprennent leurs droits, le premier épisode de Falcon et le Soldat de l’Hiver nous fait aimer un peu plus cet improbable duo. Et puisqu’il partait de très loin, c’est déjà une belle réussite.
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