Le 18 mars 2021, Zack Snyder’s Justice League est sorti sur les plateformes de SVOD (iTunes, Canal VOD, Amazon…). Il s’agit d’un événement pour Warner Bros., qui a donc permis à Zack Snyder de terminer son film Justice League et de redorer le blason du blockbuster repris, à l’époque, par Joss Whedon.
Les deux films partagent bien évidemment beaucoup : Zack Snyder n’a pas tout refait en intégralité. Néanmoins, le réalisateur s’est quand même attaché à affirmer sa vision, ce qui passe par de nombreux changements par rapport à la copie originale (qui fut un désastre). On fait le point sur les principales modifications apportées par Zack Snyder’s Justice League, long métrage beaucoup plus cohérent.
Le format 4:3 et la nouvelle bande son
Zack Snyder est un réalisateur connu pour ses obsessions artistiques. Elles lui permettent de créer des images souvent impressionnantes, quand bien même il a tendance à tomber dans l’excès. Pour Zack Snyder’s Justice League, il a carrément opté pour un format 4:3 (1.33:1). À l’origine, ce ratio était pensé pour une diffusion IMAX dans les salles obscures. À cela s’ajoute une explication moins claire. Obsédé par ce format carré, Zack Snyder estime qu’il permettrait de mieux mettre en avant les personnages, en les centrant dans le cadre. « Les super-héros, en tant que silhouettes, sont moins horizontaux. Peut-être Superman quand il vole. Mais quand il est debout, il est plus vertical », explique Zack Snyder dans les colonnes d’IGN.
Dans les autres changements liés à la forme, on notera une toute nouvelle bande son composée par Junkie XL (qui remplace Danny Elfman), une photographie plus froide, un ton plus sombre et une violence graphique plus assumée (il y a du sang).
https://www.youtube.com/watch?v=oJLu_nNV1Jg
La séquence d’introduction
Les premières minutes de Justice League et de Zack Snyder’s Justice League n’ont pas grand-chose à voir. La version de Joss Whedon ouvre sur une séquence où Superman s’improvise un petit moment sur les réseaux sociaux avec des jeunes fans. Elle enchaîne sur un combat nocturne, où Batman effraie un malfrat afin d’attirer un Paradémon (des soldats qui ressentent la peur, un élément totalement abandonné par Zack Snyder). Une introduction étrange, qui augurait le pire pour la suite.
Zack Snyder, lui, appuie directement sur le curseur de l’émotion en reprenant les images de la mort de Superman — survenue à la fin de Batman v Superman : L’Aube de la Justice. Son ultime souffle provoque un écho immense qui ne va pas échapper aux ennemis. Avec la mort de Superman, la Terre perd son plus grand défenseur et devient une cible facile pour de potentiels envahisseurs. En plus de tirer sur la corde sensible, cette introduction s’apparente à un meilleur point d’ancrage pour la suite des événements. Pour la cohérence, c’est beaucoup mieux.
Les motivations (et le look) de Steppenwolf
Dans Justice League, Steppenwolf — qui apparaît dans l’Ultimate Edition de Batman v Superman : L’Aube de la Justice — est présenté comme le grand méchant, celui qui veut se venger après avoir essuyé une lourde défaite il y a plusieurs millénaires. Dans Zack Snyder’s Justice League, il n’est qu’un pion qui cherche à se racheter auprès de Darkseid, le vrai super-vilain de l’histoire (et celui qui a perdu cette fameuse bataille face aux anciens héros). En résulte un développement beaucoup plus nuancé de Steppenwolf, qui n’est plus un simple envahisseur sans âme. On gagne en profondeur avec un récit toujours simpliste — la récupération de boîtes de puissance — mais désormais articulé autour d’un antagoniste avec des motivations mieux travaillées et plus intimes.
Au passage, Steppenwolf en a profité pour changer de look. Peu impressionnant dans Justice League, il gagne indéniablement en charisme avec Zack Snyder (il faut un peu fermer les yeux sur les incrustations 3D). Il apparaît sous des traits beaucoup moins humains, avec une armure composée de multiples petits pics. Pour l’anecdote, il s’agit en réalité du design original de Steppenwolf, jugé trop effrayant pour le Justice League de 2017. Dans une interview publiée en novembre sur la chaîne VERO, Zack Snyder confie à ce sujet : « Il y a eu beaucoup de discussions et d’hésitations sur le nouveau design et la création de ce nouveau design. Beaucoup pensaient qu’il était trop effrayant, trop extraterrestre et trop extrême. Personnellement, je pensais qu’il était incroyable et qu’il représentait une vraie menace, une vraie menace pour la Ligue des Justiciers mais aussi pour la planète entière. »
La place de Cyborg
Comme tant d’autres personnages, Cyborg fait de la figuration dans le Justice League de Joss Whedon, long métrage dont la durée — deux heures — ne permet pas d’approfondir grand-chose. Dans le cas de Cyborg, c’est un vrai problème puisqu’il est lié à l’une des Boîtes recherchées par Steppenwolf. C’est pourquoi Zack Snyder lui accorde une vraie place dans l’histoire, avec plus de séquences fortes (notamment avec son père). C’est, au passage, une belle revanche pour l’acteur Ray Fisher, qui a dénoncé le comportement douteux de Joss Whedon pendant le tournage du premier Justice League.
Les deux heures supplémentaires profitent aussi aux autres super-héros, comme Flash (mieux introduit), Aquaman (meilleure mise en avant de ses relations compliquées avec les Atlantes) ou encore Wonder Woman (sa place parmi les Amazones). Mais de tous les membres de la réunion de super-héros, c’est clairement Cyborg qui en ressort le plus grandi.
Superman a un costume noir
Justice League et Zack Snyder’s Justice League font tous les deux revivre Superman, vu comme le seul espoir pour battre Steppenwolf. Toutefois, dans la version de Zack Snyder, Superman enfile un costume noir, une tenue qui n’a rien à voir avec un éventuel penchant pour le mal. Comme l’explique Zack Snyder dans une vidéo publiée par I Minutemen, le costume noir est un rappel de ses origines et de sa famille kryptonienne, « Le costume bleu est son costume de héros. Le costume de sa destinée. Le noir est plus personnel, de bien des manières. »
La dernière portion
Zack Snyder a copieusement modifié la fin de Justice League. En plus d’une bataille qui ne se déroule pas tout à fait de la même manière (mais qui se conclut par la défaite de Steppenwolf), la Snyder Cut nous gratifie d’un épilogue semant des graines pour d’éventuelles suites. Il intègre la scène post-générique de Justice League (la rencontre entre Lex Luthor et Deathstroke) et un nouveau Knightmare (un cauchemar de Batman qui pourrait bien être un rêve prémonitoire). Sans oublier l’apparition de Martian Manhunter, normalement membre de l’alliance des super-héros.
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