Abe, personnage principal du jeu vidéo Oddworld: Soulstorm, paru le mardi 5 avril sur PC, PS4 et PS5 (il est offert aux abonnés PlayStation Plus), n’est vraiment pas un héros comme les autres. Il ne rentre dans absolument aucun poncif. Il n’a rien de badass et n’est pas particulièrement charismatique. Il n’est pas mignon non plus, comme le seraient certains héros attachants (par exemple, Ori). Il n’a pas beaucoup d’allure non plus, entre ses bras ballants et sa démarche hésitante. On pourrait même affirmer qu’il est un peu effrayant, entre sa bouche littéralement cousue et son apparence squelettique rappelant Gollum du Seigneur des anneaux. Pourtant, cela fait plus de vingt ans qu’Abe existe.
Abe est né en 1997 dans le jeu vidéo baptisé Oddworld : L’Odyssée d’Abe (qui a eu droit à un remake Oddworld: New ‘n’ Tasty!). Ses aventures ont connu une suite en 1998, Oddworld : L’Exode d’Abe, dont Oddworld: Soulstorm est en fait une réinvention. C’est un peu difficile à suivre, mais force est de constater qu’Abe, malgré son look atypique et ses épaules a priori trop fragiles pour devenir une icône, est toujours là.
Étrange, Abe donne envie de le suivre
Abe est un Mudokon, une race de créatures très proches de la nature de sa planète. Dans Oddworld : L’Odyssée d’Abe, il démarre l’aventure en tant qu’ouvrier esclave de l’usine RuptureFarms. Il y organise une rébellion après avoir appris que son peuple allait servir de matière première pour produire de la viande. Aux yeux des siens, il est considéré — contre son gré — comme un messie. Son nom fait d’ailleurs référence au patriarche Abraham, comme l’a confirmé le créateur Lorne Lanning dans une session Q&A organisée sur Reddit en 2013. De prime abord, il n’a strictement rien d’un sauveur : pétomane à ses heures perdues (oui, on pouvait lâcher des flatulences dans le premier jeu), il est plutôt simplet et gaffeur.
Oddworld Soulstorm est parfois un jeu très cruel
Dans Oddworld: Soulstorm, considéré comme la suite directe d’Oddworld: New ‘n’ Tasty!, Abe doit encore une fois enfiler son costume de héros. Pensant goûter à un repos bien mérité après s’être échappé de RuptureFarms, les Mukodons vont être poursuivis par les infâmes Glukkons. Bien évidemment, il n’y a qu’Abe pour sauver ses congénères d’un destin tragique grâce à ses capacités spéciales, son aptitude à prendre possession des ennemis en tête.
Car, oui, sous ses airs d’extraterrestre un peu fragile, Abe est capable de faire beaucoup de choses pour se sortir de situations périlleuses. Un double saut pour se hisser facilement, une roulade pour aller plus vite, des pas délicats pour ne pas se faire repérer… S’y ajoutent des objets à lancer (comme une bouteille d’alcool qui propage le feu) et un peu d’artisanat pour offrir une belle panoplie à Abe. Pour la joueuse ou le joueur, c’est autant d’outils à disposition pour résoudre les puzzles qui nourrissent les niveaux en 2,5D. Oddworld: Soulstorm est une expérience qui nous met en face de situations avec des pièges (satanées mines…) et des ennemis à éviter. Il faut alors trouver la solution à chacune d’entre elles, sachant qu’on ne pourra pas toujours prendre le contrôle d’un adversaire pour faire le ménage et s’en sortir.
Oddworld: Soulstorm est parfois un jeu très cruel. Abe meurt beaucoup (la difficulté est élevée et certaines expérimentations peuvent vite mal tourner) et, pour parvenir à ses fins, il n’hésite pas à employer la manière forte (même si on peut choisir une approche moins létale). Certaines séquences ressemblent aussi à un massacre des Mudokons, le but étant d’en sauver un maximum. Quand il y a des pertes dans le lot, c’est forcément un crève-cœur — surtout pour Abe, qui n’avait rien demandé à la base.
C’est peut-être parce qu’il est attachant, malgré lui, qu’on a envie de suivre Abe dans cet Oddworld: Soulstorm, titre aux mécaniques old-school qu’apprécieront les fans de la première heure. Le gameplay est un peu lourd, en raison des déplacements quelque peu approximatifs, des sauts à la trajectoire qu’on a du mal à apprécier et de certaines actions un peu fastidieuses (réclamant une combinaison de plusieurs touches, lancer des objets prend un peu trop de temps). L’argument Die&Retry, qui consiste à enchaîner les échecs avant de réussir, pourra en rebuter plus d’un. Pour le grand retour d’Abe, Oddworld Inhabitants n’a ni voulu trahir sa formule acceptant peu les erreurs ni ériger son héros au rang de nouvelle gloire. Il reste le même, en un peu plus moderne.
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