Resident Evil 4 fait partie des rares jeux qui m’ont fait acheter une console — une GameCube collector, séduisante avec sa robe argent et son capot décoré. Pour aller un peu plus loin dans l’anecdote, Resident Evil 5 m’a également poussé à acquérir une Xbox 360 — elle aussi collector (beaucoup moins jolie avec son coloris rouge sang) –, bien des années plus tard. Il va sans dire que j’apprécie particulièrement la saga Resident Evil, malgré quelques errements. Et en voyant la première présentation de Resident Evil Village, huitième opus canonique, j’ai tout de suite pensé à Resident Evil 4. Naturellement, j’ai eu envie d’y rejouer.
Sorti à l’époque en exclusivité sur GameCube, Resident Evil 4 est aujourd’hui disponible sur PC, PS4, Xbox One ou encore Switch. Il s’agit du jeu original, avec des graphismes un peu lissés. Contrairement à Resident Evil 2 et Resident Evil 3, il n’a pas encore eu droit à un remake (il y a des rumeurs à ce sujet). Il bénéficiera cette année d’une déclinaison en réalité virtuelle, fruit d’un partenariat entre Capcom et Facebook.
Resident Evil 4 est un Resident Evil excellent
Resident Evil 4 est le dernier opus de la franchise supervisé par Shinji Mikami, père de la franchise qui a depuis donné naissance à The Evil Within et The Evil Within 2 — deux jeux très axés sur l’horreur qui ressemblent beaucoup à Resident Evil 4. Par rapport aux trois premiers épisodes, il abandonne la ville de Raccoon City pour nous emmener en Europe, où Leon S. Kennedy — l’un des héros du 2 — doit retrouver la fille du président des États-Unis. Une fois arrivé dans un village espagnol, il va vite découvrir que quelque chose ne tourne pas rond : les habitants sont hyper agressifs et n’hésitent pas à l’attaquer. On retrouve une base narrative similaire dans Resident Evil Village, qui situe ses événements en Europe de l’Est et s’articule autour d’un père qui part à la recherche de sa fille.
Si Resident Evil 4 a vieilli, on ressent encore très bien l’ambiance lourde qui pèse sur les épaules de Leon S. Kennedy, envoyé vers l’inconnu alors qu’il a déjà vécu l’horreur de près. L’expérience n’a même pas besoin de décors sombres pour être oppressante : le joueur ou la joueuse ne verra plus l’Espagne comme avant.
Visuellement, Resident Evil 4 n’a plus rien de flamboyant aujourd’hui, mais l’atmosphère qui s’en dégage continue d’être cauchemardesque. Par exemple, quand on a croisé à nouveau l’ennemi équipé d’une tronçonneuse (une plaie à tuer) ou le troll géant, on n’était vraiment pas très sereins. Un sacré gage de réussite, qui rappelle pourquoi il a obtenu des plébiscites à son lancement (96/100 sur Metacritic).
Resident Evil 4 est par ailleurs l’épisode qui a amorcé l’orientation plus action, affirmée par le 5 et le 6 — et avant le retour aux sources opéré par Resident Evil 7: Biohazard. Mais y rejouer en 2021 revient à accepter des lourdeurs obligatoires, comme l’impossibilité de tirer en visant ou de changer son arme à la volée (il faut passer par l’inventaire, ce qui peut briser le rythme des affrontements). Il y a aussi ces QTE (quick time event) d’un autre temps, soit des interactions à valider dans un timing serré pour ne pas subir un game over. Parmi les bonnes idées, on citera l’introduction d’un marchand ambulant pour troquer ses richesses contre des armes et des améliorations — un élément qui sera repris dans Resident Evil Village.
Malgré ces défauts (contre lesquels on ne pestait pas à l’époque), Resident Evil 4 reste une production phare de la célèbre saga. Si Resident Evil Village s’apparente à une version 2.0 avec une vue à la première personne et les technologies d’aujourd’hui (on peut déjà affirmer que la partie graphique est flamboyante), alors le futur jeu de Capcom s’annonce sous les meilleures auspices — et non pas hospices puisqu’il sera peut-être question de phénomènes occultes.
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