Microsoft fait les yeux doux aux studios de jeu. L’éditeur de Windows a en effet discrètement annoncé le 29 avril 2020 des changements concernant le modèle économique de son magasin d’application.
« À partir du 1er août, la part des recettes des ventes de jeux PC du Microsoft Store passera de 70 % à 88 % en faveur des développeurs », a annoncé Sarah Bond, vice-présidente et responsable de l’écosystème vidéoludique chez Microsoft. Une manière d’offrir « un partage des revenus clair et sans condition » aux développeurs et développeuses de jeu.
Le Windows Store veut devenir une référence
Cette baisse de la commission prélevée par Redmond ne concerne que les jeux PC listés sur le Microsoft Store, le partage des revenus reste le même pour les jeux Xbox. Avec ce changement de politique, Microsoft cherche à accomplir deux choses.
Premièrement, rendre sa plateforme plus attractive. Si énormément de gens jouent sur Windows, peu passent par le magasin Microsoft pour acheter leurs jeux. Il faut dire que pendant des années, le magasin virtuel rendait la distribution via ce canal compliquée en obligeant les studios à adopter une plateforme de développement spécifique plutôt que de les distribuer en Win32, le format qui s’est imposé depuis presque 30 ans.
Le but était de pousser les équipes de développement à créer des applications universelles capables de tourner sur Windows 10, Windows 10 Mobile, Xbox et Hololens. La tendance n’a cependant jamais pris et en 2016 Microsoft a abandonné ces restrictions. Avec cette décision et l’assouplissement économique récemment annoncé, l’entreprise espère attirer plus de titres sur sa plateforme.
Steam en ligne de mire
En ne prélevant que 12 % de commission, Microsoft espère aussi voler des parts de marché à Steam, le magasin de jeu développé par Valve qui domine encore largement le secteur. Malgré des polémiques récentes, Steam continue de prélever 30 % sur les ventes de jeu effectuées sur sa plateforme (excepté quand le jeu atteint les 10 millions de dollars de recette auquel cas, la commission baisse à 25 % puis à 20 % après 50 millions).
La fronde contre Steam avait d’abord été ouverte par Epic Games (le studio derrière Fortnite entre autres) qui avait annoncé lors de l’ouverture de sa plateforme de distribution qu’il ne prélèverait que 12 % de commission. Une nouveauté dans un marché où les 30 % étaient jusque-là la norme. Microsoft ne va donc pas tarder à rejoindre Epic dans ce camp pour tenter de séduire les développeurs et développeuses de jeu et mettre un coup de pied dans la fourmilière.
Cette annonce arrive à un moment délicat où cette répartition des revenus est largement remise en question. Google et Apple ont baissé ou vont baisser leurs commissions sur leur magasin mobile pour les entreprises générant moins d’un certain montant, et de plus en plus de studios critiquent cette répartition. Selon un récent sondage mené par la Game Developers Conference (l’un des plus grands salons de jeux vidéo au monde), seuls 3 % des studios estiment cette taxe justifiée.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.