Jusqu’à présent, c’était par petites touches que le concept de multivers était évoqué dans le Marvel Cinematic Universe (MCU). Une simple ligne de dialogue, en apparence anodine, dans un film. L’apparition d’un personnage inattendu dans une série télévisée. Ou le titre d’un prochain long-métrage au cinéma. Autant de signaux qui n’échappent pas à celui ou celle qui connaît bien l’univers Marvel.
Mais avec la diffusion de Loki, troisième série télévisée produite par Marvel Studios pour la plateforme de SVOD Disney+, il semble que l’on assiste à un changement d’échelle. En l’espace de deux épisodes, la série, qui en comptera six en tout, a semblé donner un coup d’accélérateur à cette notion, comme pour préparer un peu plus à ce qui pourrait se passer durant la phase 4 du MCU.
Pour qui n’a pas encore vu les deux premiers épisodes de Loki, il est recommandé de ne pas poursuivre la lecture, car il va être justement question de l’intrigue de la série et de ce qui est montré à l’écran. Si par contre, vous n’avez que faire de vous faire spoiler le récit, ou que vous avez déjà vu les deux premiers épisodes, alors la suite de l’article vous tend les bras, après l’image ci-dessous.
Un flux temporel au bord de l’éclatement
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Toute l’intrigue de Loki tourne autour d’une agence dont la mission est de maintenir le flux du temps cohérent et unique, en chassant et fermant les variations causées par des altérations survenant dans le passé, le présent ou le futur. Cet organisme, appelé TVA (pour Tribunal des Variations Anachroniques) voyage donc sur la ligne du temps pour remettre de l’ordre dans le flux temporel.
Dès l’épisode 1, on apprend que le TVA a été installé par les « omniscients gardiens du temps », trois entités cosmiques suprêmes qui ont réorganisé le multivers autour d’un unique flux temporel. Leur intervention a mis fin à ce qui est décrit comme une « immense guerre multiverselle », où des « myriades de flux temporels uniques se disputaient la suprématie », qui risquaient de conduire tout le multivers à l’abîme.
Le TVA chasse donc tout ce qui s’éloigne de « l’éternel flux temporel ». Il s’avère que Loki a été justement attrapé par le TVA, parce qu’il était en train de créer une variation temporelle dans la suite directe des événements de Avengers : End Game. Il est ainsi devenu un « variant », le nom donné aux êtres s’éloignent du chemin tracé par les omniscients gardiens du temps. Alors que Loki s’apprête à suivre le chemin administratif imposé à tous les variants, un officier du TVA, Mobius, s’attache ses services pour une mission particulière. Il veut que Loki l’aide à arrêter une autre version de Loki, qui échappe sans cesse à l’autorité temporelle.
Voilà donc le cadre général dans lequel on se trouve avec l’épisode 1. Mais dès l’épisode 2, les choses, évidemment, dégénèrent. L’autre variant Loki — déclinaison féminine du dieu de la Malice — active un dispositif qui provoque une explosion de flux temporels divergents. Alerte rouge au sein du TVA : si ces flux divergents continuent à se développer, ils pourraient casser l’éternel flux temporel et relancer une guerre multiverselle.
Cet évènement pourrait être la justification nécessaire à Marvel pour installer une bonne fois pour toutes le multivers et, par la même occasion, avoir un prétexte commode pour intégrer l’arrivée de nouvelles franchises Marvel dans l’escarcelle de Disney, que ce soit les X-Men et Les Quatre Fantastiques — le géant du divertissement a, en rachetant la 20th Century Fox, récupéré ces licences.
Il est évidemment impossible de savoir actuellement ce qui va se passer dans les quatre épisodes suivants de Loki, mais la péripétie survenant dans l’épisode 2 pourrait être l’élément déclencheur d’une réouverture du multivers. Il justifierait ainsi les clins d’œil de ce concept que l’on a pu voir notamment dans Spider-Man: Far From Home et dans WandaVision.
Souvenez-vous : dans une base secrète du SHIELD, Peter Parker évoque ouvertement la théorie d’un multivers avec Quentin Beck, alias Mystério. Le (faux) Nick Fury explique au jeune homme que son interlocuteur vient d’une Terre, mais différente (un concept largement utilisé dans les comics, notamment avec la célèbre Earth-616). Si par la suite, on se rend compte qu’il s’agit d’un mensonge, le cadre a été posé.
Dans WandaVision, un pas de plus a été franchi en introduisant une autre version du frère de Wanda Maximoff, qui est incarné non pas par Aaron Taylor-Johnson, qui était la version du MCU, mais par Evan Peters, qui est l’acteur incarnant ce frère (Quicksilver / Vif-Argent) dans la version dans les films X-Men. Or, cet univers est normalement séparé du MCU, sauf si l’on se place dans une logique de multivers. Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué, Aaron Taylor-Johnson va réapparaître dans le MCU, cette fois dans le rôle du anti-héros Kraven le chasseur.
Le point de départ idéal du multivers
Ce qui se passe dans Loki permettrait ainsi de justifier pourquoi Evan Peters a été choisi — car ce ne peut être le fruit du hasard — pour incarner Quicksilver, même s’il s’agissait d’une projection mentale de Wanda Maximoff, et pourquoi Spider-Man est sensible à l’idée d’un multivers — un concept auquel Nick Fury patron du SHIELD, accorde aussi de l’importance, et qui en sait peut-être plus que ce qu’il ne veut bien dire.
Il est vrai que le dernier épisode de WandaVision a semblé revenir en arrière, en laissant entendre que Pietro Maximoff n’était finalement pas vraiment le Quicksilver des X-Men, issu d’une dimension parallèle, mais que c’était en fait un certain Ralph, un « acteur » qui a été contrôlé par Agatha Harkness. Mais la suite du Marvel Cinematic Universe pourrait continuer dans cette voie malgré ce faux pas..
On sait en effet que le prochain film dédié à Docteur Strange s’intitulera Doctor Strange in the Multiverse of Madness. Un titre lourd de sens pour tout fans du MCU. En outre, il y aura au casting Elizabeth Olsen, l’héroïne de WandaVision. Et ce n’est pas tout : le prochain film sur Spider-Man, No Way Home, doit lui aussi mettre en place des éléments d’un multivers… avec les autres acteurs ayant incarné Spider-Man.
Rien n’est confirmé pour l’instant, mais des bruits de couloir laissent entendre que Tobey Maguire et Andrew Garfield enfileraient à nouveau le costume de l’homme-araignée, pour des scènes d’anthologie avec Tom Holland, l’acteur qui joue ce personnage dans le MCU — là encore, ces trois acteurs sont censés évoluer dans des réalités différentes. Des vilains de ces films pourraient aussi faire leur retour.
Il reste évidemment à voir si Marvel Studios n’est pas encore une fois en train de mener l’auditoire vers une fausse piste : après les nuances apportées par Spider-Man: Far From Home et dans WandaVision, où l’on explique qu’il s’agit tantôt d’un mensonge, tantôt d’un hasard, la méfiance est de rigueur. Mais le studio a devant lui une opportunité et il serait incompréhensible qu’il la laisse filer.
En outre, il semble que Kang le Conquérant sera un adversaire très important pour la phase 4 du MCU — on parle de lui notamment dans le cadre du film Ant-Man and the Wasp : Quantumania. Kang est décrit comme un seigneur venant du futur, capable de voyager à travers le temps et de visiter différentes lignes temporelles. De là à dire qu’il peut passer d’un univers à l’autre…
Toutes ces hypothèses sont enthousiasmantes pour les fans qui attendent la suite de la phase 4 du MCU, mais combien se concrétiseront ? Peut-être que le multivers n’existera pas tout à fait, ou alors plutôt du côté de Sony : le studio, qui possède la licence Spider-Man, a exploré ce concept avec l’excellent film d’animation Spider-Man: Into the Spider-Verse. Et une suite est désormais prévue.
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