On peut passer plus de 1 000 heures sur un immense projet et le voir être effacé en quelques clics. C’est ce qui est arrivé à Krollywood, un joueur passionné par l’adaptation culte du film GoldenEye 2007 — parue en 1997 sur Nintendo 64. Avec son meilleur ami, il s’était mis en tête de reproduire chacun des niveaux du jeu grâce aux outils fournis dans la version PS4 de Far Cry 5 (qui intègre un mode permettant de concevoir des décors de A à Z). Comme le rapporte l’intéressé dans un tweet publié le 24 juin, tout son travail a été retiré sous fond de violation de la propriété intellectuelle.
Apparemment, ce n’est pas Ubisoft — éditeur de Far Cry 5 — qui est à l’origine de la décision, mais la MGM — détentrice des droits de James Bond. « Ubisoft m’a envoyé un mail parce qu’ils en ont reçu un de la MGM. Je pense que le projet est devenu trop populaire ces trois dernières années et, à cause des articles publiés sur IGN ou encore Kotaku, de plus en plus de gens ont été mis au courant. Que puis-je dire ? C’est vraiment triste mais mon travail n’est pas effacé, car j’ai sauvegardé les niveaux sur ma PS4/PS5, mes fichiers cloud PS+ et une clé USB », indique Krollywood.
Il cherche actuellement un moyen — légal — de proposer ses niveaux aux joueuses et joueurs PC, mais se sait désormais sous les radars.
On ne plaisante jamais avec la propriété intellectuelle
« Je ne suis pas triste pour moi ou par rapport au travail que j’ai fourni ces trois dernières années, mais pour les gens qui veulent y jouer ou ont acheté Far Cry 5 simplement pour accéder à mes niveaux », se lamente Krollywood dans les colonnes de Kotaku.
Joint par le média, Ubisoft a mis en avant un projet en inadéquation avec les règles qu’il a mises en place. Tout porte à croire, surtout, que l’entreprise s’est fait tirer les oreilles par la MGM et qu’elle aurait laissé faire si cet ayant droit ne l’avait pas contactée. « Nous respectons la propriété intellectuelle des autres et nous tenons à ce que nos utilisateurs en fassent de même », justifie Ubisoft.
La MGM fait ici montre d’une intransigeance qui rappelle celle de Nintendo, constructeur qui n’hésite jamais à protéger ses marques (exemple : les nombreuses modifications, pourtant positives, apportées à Super Mario 64). C’est d’autant plus vrai que Krollywood a tout recréé de A à Z. Sur le papier, en procédant à un immense travail de reproduction, il n’a rien enfreint du tout. Mais la ressemblance serait suffisante pour sévir aux yeux de la MGM, pour qui James Bond représente un joyau de la couronne. On en tient pour preuve l’annulation du remake — officiel — de GoldenEye 007 ayant faire dire à Phil Spencer (patron de la branche Xbox chez Microsoft) : « GoldenEye 007 a toujours été un problème de droits ».
Ce n’est pas la première fois que la MGM fait interdire un projet de fan. Dans un article publié en août 2020, Eurogamer rapportait qu’un remake, qui devait paraître pour les 25 ans du jeu, a été annulé par un fan à la demande de la société.
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