Alex Kidd in Miracle World est un titre bien connu des joueuses et joueurs qui ont vu Nintendo et Sega se livrer une lutte acharnée, à l’époque où le second commercialisait encore des consoles. Une époque où personne ne se demandait s’il fallait ajouter un mode facile dans les jeux jugés difficiles. En bref, une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. En France, Alex Kidd in Miracle World est sorti sur Master System en 1987. Ce n’est que bien des années plus tard que j’ai découvert ce jeu, disponible avec la Master System II que mes parents m’avaient généreusement offerte.
Et Dieu sait que je me souviens de ces longs après-midi passés à recommencer, recommencer et encore recommencer les niveaux piégeux imaginés par Sega, sans jamais rechigner à la tâche (on rage moins quand on est jeune et naïf). Alex Kidd in Miracle World a été conçu pour concurrencer le plombier moustachu de Nintendo. Dans les années 80, Sonic, la mascotte de Sega, n’existait pas encore. Alors chargé de rivaliser avec un Mario qui n’a jamais pris une ride, Alex, petit héros qui adore taper avec ses poings et raffole des onigiri (boulettes de riz très appréciées au Japon), a fini par tomber dans l’oubli. C’était sans compter le lancement du remake Alex Kidd in Miracle World DX, disponible depuis le 22 juin sur PS4, Xbox, PC et Nintendo Switch.
Alex Kidd in Miracle World DX est un trip nostalgique qui peut être douloureux
Derrière Alex Kidd in Miracle World DX, on ne retrouve pas Sega, mais Jankenteam, un groupe de fans qui s’était fait remarquer avec un projet amateur transpirant la passion. Plutôt que faire valoir sa propriété intellectuelle, Sega a préféré donner le feu vert pour que Alex Kidd in Miracle World DX devienne un jeu officiel — en partenariat avec Merge Games. La philosophie qui se cache derrière est une tendance qui n’est pas près de s’étioler sur le marché du jeu vidéo : faire du neuf, avec du vieux — comme ce fut le cas récemment avec la trilogie Crash Bandicoot. Ici, on parle bien d’un remake de Alex Kidd in Miracle World, à quelques niveaux inédits et bonus près.
Que les fans de la première heure se rassurent, Jankenteam n’a pas voulu adoucir le challenge. Les concernés seront ravis de retrouver ces sensations un peu flottantes. Les manipulations pour contrôler Alex demandent beaucoup de doigté et un peu de chance. Entre la trajectoire très bombée des sauts, les glissades à la réception et l’inertie un tantinet complexe à appréhender, il faut faire preuve de talent pour éviter les obstacles — parfois placés avec beaucoup de fourberie. Si vous découvrez ce jeu, sachez qu’il est possible d’activer un mode vie illimitée, pour ne pas avoir à tout refaire au moindre game over. Et ne soyez pas étonnés de devoir battre des boss au pierre-feuille-ciseaux (oui, oui).
Le travail abattu par Jankenteam est sensationnel. La restauration de Alex Kidd in Miracle World s’appuie sur des graphismes flamboyants, en témoignent ce festival de couleurs, ces effets lumineux bien rendus (les flammes !) et ces animations qui font honneur à la galerie de personnages imaginés à l’époque. On pense notamment aux trois sbires du grand méchant, dont les têtes font référence au Chifoumi. Pour mieux se rendre compte de l’évolution par rapport aux années 80, on peut instantanément revenir aux graphismes du jeu original (avec un switch néo/rétro). Nos images comparatives en attestent : la modernisation offre un tout autre visage aux aventures d’Alex (certains décors n’ont plus rien à voir).
Malgré sa partie visuelle attractive (c’est mignon) et la variété qu’il propose (on peut faire de la moto !), Alex Kidd in Miracle World DX n’est pas un jeu qu’on peut recommander à tout le monde. Le titre propose un challenge difficile et a une durée de vie limitée. La grosse dizaine de niveaux qu’il réunit — dont certains n’excèdent pas les 60 secondes de temps de jeu — occupera au mieux une grosse soirée (voire moins pour les connaisseurs). Mais Alex Kidd in Miracle World DX fait magnifiquement revivre l’héritage de son illustre ancêtre. Alex a fait naître la passion du jeu vidéo chez bien des joueuses et des joueurs, moi le premier.
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