The Legend of Zelda aurait peut-être pu s’appeler The Legend of Link. Mais à la suite d’une discussion avec une personne du marketing, Shigeru Miyamoto a préféré mettre la princesse en avant. La licence a ainsi pu trouver son nom définitif.

Ça y est : après des années d’attente, la suite de Breath of the Wild arrive. Une toute nouvelle aventure attend les joueurs et les joueuses avec The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom, qui sort sur Nintendo Switch le 12 mai. L’occasion de retrouver les deux protagonistes de l’histoire : le héros Link et la princesse Zelda, qui vont affronter de nouveaux périls.

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom // Source : Capture YouTube
Zelda, dans Tears of the Kingdom. // Source : Capture YouTube

La sortie de ce jeu très attendu — qui apparaît déjà comme l’un des plus gros succès de l’année et un possible moteur pour relancer les ventes de la Nintendo Switch — est l’occasion de s’intéresser à une question dont la réponse est ignorée par une partie du public : pourquoi diable l’héroïne du jeu s’appelle-t-elle Zelda ? Et surtout, d’où provient ce nom ?

Ces interrogations sont d’autant plus compréhensibles que la princesse Zelda tient un rôle relativement secondaire dans les jeux vidéo de la franchise. Le personnage central, c’est Link. C’est lui que l’on dirige à la manette, épisode après épisode. C’est lui qui répond à l’appel de l’aventure. Il aurait été logique de baptiser la saga The Legend of Link.

Les réponses à ces questions figurent dans un ouvrage officiel de Nintendo, paru au Japon en 2011 et en France en 2016 aux éditions Soleil Manga. Le livre, baptisé The Legend of Zelda – Hyrule Historia, contient en effet une préface signée par Shigeru Miyamoto, le célèbre créateur et producteur de jeu vidéo — on lui doit Zelda, mais aussi Mario, Donkey Kong, Pikmin, ou encore Star Fox.

L’influence d’une écrivaine américaine

Celui qui est devenu le responsable créatif chez Nintendo dévoile dans Hyrule Historia que le choix du nom du jeu vidéo a été influencé par une romancière américaine, Zelda Fitzgerald, qui a vécu durant la première moitié du 20e siècle. Séduit par les sonorités de Zelda, Miyamoto a complété le titre qu’il avait imaginé avec « The Legend of … » ( « … no Densetsu », en japonais).

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Zelda Fitzgerald, en 1919. // Source : Domaine public

« Le titre du jeu […] n’a pas été trouvé tout de suite. Certes, j’avais dès le départ l’envie d’un jeu commençant par The Legend of…, mais j’éprouvais de nombreuses difficultés à trouver quoi mettre à la place de ces trois points de suspension », raconte-t-il. Or, c’est au cours d’un échange avec une personne au marketing, qui lui suggérait d’accompagner le jeu d’un livre d’histoires, que le nom de Zelda est arrivé sur la table.

Ce n’est d’ailleurs pas Shigeru Miyamoto qui a évoqué le nom de l’écrivaine au départ, mais son interlocuteur : « aux États-Unis, il y a une femme très connue, épouse d’un écrivain, qui porte le nom Zelda. Que pensez-vous de ce nom pour nommer cette jeune princesse à la beauté éternelle ? ». Si ce livre d’histoires n’a pas retenu son attention, le nom de l’autrice, lui, a fait mouche.

Shigeru Miyamoto admet avoir été « immédiatement séduit » par Zelda et a demandé, dans une courtoisie toute japonaise, s’il lui était possible de garder ce nom pour baptiser son héroïne. La réponse, bien sûr, a été positive. « Voilà donc comment est né le titre ‘The Legend of Zelda’ », conclut l’intéressé : par une discussion improbable autour d’un ouvrage qui n’a jamais vu le jour.

Pour la petite histoire, la notoriété de cette licence a été telle que des parents ont parfois été influencés par ce jeu, plus que par l’écrivaine, pour baptiser leur enfant Zelda. Le cas le plus célèbre est la fille de Robin Williams, Zelda. Les deux se sont d’ailleurs prêtés au jeu dans une publicité annonçant la sortie du remake de The Legend of Zelda : Ocarina of Time sur Nintendo 3DS, en 2011.

L’acteur américain avait de l’intérêt pour les jeux et l’informatique. Dans une vidéo montrant les coulisses de cette publicité, il a expliqué que lorsque sa première femme était enceinte de Zelda, qui est née en 1989, il lui arrivait de jouer à Zelda. À cette époque, deux jeux étaient déjà sortis, avec The Legend of Zelda (juillet 1987 aux USA) et Zelda II: The Adventure of Link (fin 1988 aux USA).

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