Ne parlez surtout pas de Dead Space aux joueuses et aux joueurs les plus peureux, ils et elles risqueraient de retomber dans les cauchemars qu’ils ont tant voulu éviter en 2008. Cette année-là, Visceral Games proposait un jeu d’horreur teinté de science-fiction, qui allait devenir une trilogie conclue par un échec (les fans n’ont jamais pardonné l’orientation prise par le troisième opus vers davantage d’action). Mais cette ultime fausse note ne doit pas faire oublier l’excellente partition de ses prédécesseurs, à une époque où Outlast, qui a redéfini les règles du genre, n’existait pas encore et où Resident Evil, devenu un cirque spectaculaire, ne faisait plus peur à grand monde.
Un reboot ou un remake pourrait être annoncé lors de la future conférence d’Electronic Arts, prévue pour le 22 juillet 2021. Alors qu’il se murmure un possible retour de la franchise au premier plan, on a relancé le Dead Space original — disponible via EA Play dans le Xbox Game Pass Ultimate. L’occasion, certes, de se remémorer quelques mauvais souvenirs de sueurs froides, mais surtout, de se rendre compte à quel point le jeu de feu Visceral Games mérite de renaître avec les standards d’aujourd’hui. Car, malgré son âge, Dead Space conserve cet indéniable cachet d’horreur, comme peu de productions peuvent s’en targuer.
13 ans après, Dead Space peut toujours faire peur
L’univers de Dead Space rappelle indéniablement les ténors de la science-fiction. Il est en effet difficile de ne pas penser aux films Alien, lesquels ont donné le ton en matière de SF mâtinée d’horreur. Il y a aussi ce côté perdu dans l’espace : Isaac Clarke, dont le nom et prénom sont des références à des auteurs réputés (Isaac Asimov et Arthur Charles Clarke), n’est qu’un simple ingénieur, volontaire pour porter secours à un vaisseau (où se trouve sa chère et tendre). Une fois sur place, il va être confronté à des créatures — les nécromorphes — loin d’être accueillantes, ainsi qu’à un étrange Monolithe (énième référence à la culture SF). Dans Dead Space 2, c’est la démence qui finira par s’emparer de lui.
Derrière ces inspirations multiples se cache un véritable récit infernal, poussant toujours plus Isaac Clarke — et la joueuse ou le joueur — dans ses retranchements. Un véritable saut dans l’inconnu, où les moindres changements de respiration du héros font froid dans le dos, où la moindre lumière qui s’éteint s’apparente à un pas de plus vers la mort. En termes d’ambiance, Dead Space place la barre très haut et sait y faire pour instiller un sentiment de malaise, grâce à un travail ahurissant sur le design sonore (n’y jouez pas dans le noir avec un casque vissé sur la tête). Alors on avance prudemment, on sursaute au gré des cris perçants des bestioles et on peste contre ces couloirs qui peuvent emmener dans deux directions — toujours la peur au ventre et avec cette crainte de choisir la mauvaise.
Dead Space devrait aussi plaire aux amatrices et amateurs de gore. Tout part d’une spécificité du gameplay qui, là encore, participe à la réussite du titre. Pour se débarrasser efficacement des nécromorphes, il est préférable de les démembrer jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que de vulgaires troncs. C’est une manière complètement inédite d’appréhender les combats, où il ne suffit plus de tirer bêtement, mais de viser correctement pour échapper plus vite aux menaces (qui sont là pour vous déchiqueter, littéralement). Pour s’adapter à cette contrainte, Isaac dispose d’un arsenal composé, en majorité, d’armes pour trancher bras et jambes (spoiler : celle de base est très, très efficace). Il peut aussi faire appel à quelques pouvoirs pour ralentir les ennemis ou envoyer des objets, si possibles tranchants, sur eux.
Deux modes de tir pour trancher plus efficacement :
Alors, bien sûr, Dead Space a vieilli : ses graphismes, impressionnants à l’époque, font aujourd’hui peine à voir. Voilà pourquoi on aimerait voir Electronic Arts remettre une pièce dans la machine afin d’offrir une nouvelle jeunesse à une licence qui le mérite. Selon les rumeurs, c’est le studio Motive qui s’occuperait du futur épisode dont les contours sont encore flous. Pour le moment, ce développeur n’a que deux projets à son actif : la campagne solo de Star Wars Battlefront II (en collaboration avec DICE) et Star Wars: Squadrons. Un nouveau Dead Space lui ferait franchir un sacré palier, en espérant que la réussite soit à la hauteur des attentes. Car il y a l’affront Dead Space 3, encore bien ancré dans l’esprit des fans, à laver.
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