Le coupable d’un crime venant d’être commis se cache, juste là, parmi la foule. Mais cette dernière est dense, très dense. Heureusement, la victime peut aider les enquêteurs en leur fournissant des indices… sauf si le malfaiteur parvient à les altérer suffisamment pour les rendre inutilisables.
Last Message est un jeu d’ambiance, de déduction, d’observation et de dessin, dans lequel les joueurs endossent différents rôles : une victime, un coupable, et les enquêteurs. La victime et les enquêteurs coopèrent, et gagnent, ou perdent, ensemble. Le coupable joue tout seul : il gagne si l’autre groupe perd, et vice-versa.
La victime et le coupable se placent d’un côté d’un grand paravent, les enquêteurs de l’autre, pour les empêcher de voir ce qui se trame en face. Ces derniers disposent de visuels cartonnés représentant la scène de crime, dans laquelle quelque 300 personnages vaquent à leurs occupations, à la manière d’Où est Charlie ?. Selon le thème choisi, on se retrouve à la préhistoire, chez les extraterrestres, au Far West, chez les hobbits, etc. Il y a six scènes différentes en tout.
La victime dispose de l’exacte même scène. En début de partie, elle choisit un personnage parmi tous ceux représentés. C’est le coupable. Elle a aussi à sa disposition une ardoise divisée en neuf cases et un feutre. Elle prend son temps pour analyser la situation, l’environnement autour du coupable, puis a ensuite trente secondes pour dessiner ou écrire tous les indices qu’elle juge utiles pour mettre les enquêteurs sur la piste.
Au bout du temps imparti, le joueur incarnant le coupable entre en scène. Ce dernier va brouiller les pistes en effaçant certaines cases de l’ardoise : cinq à la première manche, puis quatre, trois ensuite, et enfin plus que deux à la quatrième et dernière manche.
À chaque manche, les enquêteurs étudient les indices donnés par la victime, du moins ce qu’il en reste, puis accusent un suspect parmi tous les personnages. S’ils trouvent le bon, c’est une victoire. Dans le cas contraire, une nouvelle manche commence et la victime propose de nouveaux indices sur une nouvelle ardoise, en fonction de ce que les enquêteurs connaissent déjà et ont réussi à comprendre. Si, au bout de la quatrième manche, le coupable n’est toujours pas débusqué, c’est le joueur incarnant ce dernier qui l’emporte.
Pourquoi jouer à Last Message ?
De prime abord, Last Message rappelle évidemment MicroMacro Crime City. Des scènes qui fourmillent de détails, des personnages à ne plus savoir où donner de la tête, un jeu coopératif (semi-coopératif cette fois) d’observation et de déduction. C’est plutôt de bon augure, puisque MicroMacro est l’un de nos jeux préférés de l’année passée. Mais le plus récent des deux titres est-il suffisamment différent de son aîné pour se faire une place dans votre ludothèque ? Pour faire court : oui, un grand oui !
Last Message est certes un jeu d’ambiance, mais pas du genre à rire à gorge déployée. La victime bout intérieurement quand les enquêteurs s’évertuent à ne pas comprendre ses indices, tandis que le coupable jubile de son for intérieur de les voir pédaler dans la semoule grâce, ou à cause, des données qu’il a effacées.
LE jeu à emmener dans votre valise cet été
Et c’est là qu’on se rend compte de toute la subtilité et l’intelligence du jeu. Alors bien entendu, la première partie n’est pas évidente, surtout pour la victime. On tâtonne sur les indices à donner, sous quelle forme (écrite ou dessinée), on se perd sur la centaine de personnages présents et on essaye de cerner les détails propres au coupable qu’on a choisi. Puis rapidement, on comprend que la clé réside dans la multiplication des indices, dans la répétition du même indice, et surtout dans la possibilité de « dépasser » des cases, rendant ainsi le travail de sape du coupable plus compliqué.
Notons aussi l’excellent travail d’illustration qui a été opéré sur le jeu. Les différentes scènes fourmillent de détails, de petites scènes rigolotes, les personnages se ressemblent tous, mais ont pour la plupart un petit élément distinctif, tout comme l’environnement, dont on retrouve des points communs à différents emplacements de la scène, mais placés différemment, ou avec quelques subtilités.
Que ce soit en famille ou entre amis, Last Message est peut-être LE jeu à emmener dans votre valise cet été. Intelligent, subtil, joli, à la difficulté modulable, doté d’une rejouabilité énorme (infinie ?), grâce à ses six scènes différentes dotées de centaines de coupables potentiels, et aux trois rôles différents incarnés par les joueurs. Une très chouette surprise et un coup de cœur de la rédaction.
- Last Message est un jeu de Juhwa Lee et Giung Kim
- Illustré par Stéphane Escapa, Vincent Dutrait, Gus Morais et Nathan Hackett
- Édité par Iello
- Pour 3 à 8 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 15 minutes
- Au prix de 19,90 € chez Philibert
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