« Je sais ce que vous ressentez. J’ai survécu à une pandémie » : ce morceau de dialogue est tiré du jeu vidéo The Forgotten City, sorti le 28 juillet sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S, Xbox Series X et PC. Faisant référence à l’actualité, cet extrait révèle une écriture fine, qui porte une aventure volontairement axée sur la narration. La joueuse ou le joueur y est bloqué dans une boucle temporelle, centrée sur une cité figée à l’époque romaine et régie par une règle mystérieuse. Ainsi, quiconque l’enfreint par un méfait — vol, meurtre — condamne tous les habitants à être transformés en statue dorée.
À l’origine de The Forgotten City, on retrouve un mod de… Skyrim, jeu de rôle culte développé par Bethesda. « Quel voyage cela a été. Lorsque j’ai entrepris de créer un mod de meurtre et mystère narratif dans un RPG d’action il y a de nombreuses années, je n’aurais jamais imaginé qu’il serait téléchargé plus de 3,7 millions de fois et qu’il deviendrait un jeu à part entière », confie Nick Pearce, fondateur du studio Modern Storyteller, dans un communiqué. Apprécié par le public, le mod (c’est-à-dire un contenu créé par la communauté) a également été salué par un National Writers’ Guild — une belle preuve de reconnaissance.
Un jeu d’enquête malin et bien écrit
Nous n’avons pas eu l’occasion de tester le mod original, mais tout porte à croire qu’il n’a clairement pas volé ses éloges. En matière de dialogues, de rebondissements et de situations variées, The Forgotten City empile les qualités. Il ressemble vraiment à une vaste enquête qui donne envie d’être résolue, avec une pleine liberté accordée à celles et ceux qui voudront bien investiguer dans des environnements appartenant au passé. On adore déambuler dans cette cité antique, peuplée d’un casting rempli de personnalités bien travaillées : de la tenancière de bar vénale et séductrice, au soldat viril qui n’assume pas sa sexualité ; de l’homme politique qui se fait passer pour un autre, à l’admirateur secret d’une femme à qui l’amour est interdit ; sans oublier le magistrat qui cache un très, très lourd secret.
The Forgotten City empile les qualités
Le plaisir qu’on prend à jouer à The Forgotten City dépend bien évidemment de son appétence pour les longues discussions, lesquelles révèlent les failles des personnages et, bien sûr, des indices pour mener à bien des quêtes (qu’elles soient principales ou annexes). S’il y a un fil conducteur à suivre, on peut tout à fait vagabonder et prendre le temps de bien connaître les lieux. On peut aussi y aller plus franchement et couper court à l’aventure, puisque quatre fins sont possibles en fonction des différents objectifs qu’on a remplis. In fine, le but est de découvrir ces dénouements différents, qui récompenseront les plus explorateurs et les plus à l’écoute d’un univers à l’ambiance ô combien réussie. Car si la ville arbore ce côté paisible des décors isolés, on sent bien qu’il y a quelque chose de mauvais qui couve sous ces apparences de tranquillité.
On peut donc s’imaginer en train de discuter des heures durant dans The Forgotten City, en gardant à l’esprit que strictement rien n’oblige à prendre les armes, et que rien n’est vraiment punitif. Vous déclenchez la Règle d’Or par mégarde ? Pas de panique : la boucle temporelle va s’enclencher et vous remettre au tout début, non sans avoir gardé en mémoire les quelques progrès que vous auriez fait (y compris les objets ramassés). Cette mécanique est plutôt bien pensée et pardonne les erreurs, tout comme les mauvaises interprétations (froisser un personnage peut empêcher d’achever une quête). Cette opportunité de recommencer peut donner un caractère répétitif à The Forgotten City. Mais on y voit plutôt un moyen d’expérimenter, voire de truquer (par exemple, enchaîner les vols d’argent pour devenir riche et se rendre la tâche plus facile).
En termes de gameplay, on sent l’héritage Skyrim, notamment dans la lourdeur des déplacements et la rigidité de certaines animations (les puristes apprécieront davantage la référence aux nombreuses classes présentes dans le RPG, au moment de créer son héros). En revanche, sur PlayStation 5, The Forgotten City affiche des graphismes convaincants — sauf si on s’intéresse de trop près à la modélisation des visages. On sent aussi que Modern Storyteller n’a pas les ressources pour éviter quelques écueils, dans le sillage de ralentissements intempestifs ou de soucis de scripts liés aux boucles temporelles (ce qui occasionne des anomalies indésirables). On préfère ne pas en tenir rigueur aux développeurs, qui se montrent d’une générosité débordante dans tous les autres compartiments.
Le verdict
The Forgotten City
Voir la ficheOn a aimé
- La qualité d'écriture
- La mécanique des boucles temporelles
- Quatre fins à découvrir
On a moins aimé
- Quelques couacs techniques
- Il faut aimer les longs dialogues
- Concept nécessairement répétitif
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