La pandémie de coronavirus semble connaître un reflux, en tout cas en France, depuis quelques semaines. La combinaison du maintien des gestes barrières (en particulier, le masque) et du développement de la couverture vaccinale a inévitablement joué un rôle, tout comme l’arrivée du pass sanitaire, devenu indispensable pour nombre de lieux ou d’activités dans la métropole et l’outre-mer.
La quatrième vague sera-t-elle alors la dernière ? Tout le monde l’espère et, si c’est le cas, alors s’ouvrira une séquence pour réfléchir à la manière dont cette catastrophe sanitaire a été gérée. Toutes les décisions ont-elles été justes ? Et prises à temps ? Qu’est-ce qui a manqué ? Qu’est-ce qui a été bien fait ? Quelles leçons peut-on tirer de cette crise pour une prochaine fois ?
Vous dirigez un pays et vous devez gérer la pandémie
En un an et demi d’alerte rouge virale, il n’y a sans doute pas une seule personne qui n’a pas jugé au moins une fois les décisions prises. Aurait-on fait différemment en étant aux responsabilités ? S’il est impossible de le vérifier, un site vous permet de le simuler : il s’agit de Pandemiceo, un mix entre la pandémie et le poste de PDG (CEO). Vous vous y retrouvez aux manettes d’un pays confronté à une pandémie.
Le but du jeu est simple : vous devez sauver votre population en atteignant un niveau suffisant d’immunité collective. Disponible en anglais, le jeu propose différents niveaux de difficulté (trois, de facile à difficile) selon le pays que vous choisissez : Canada, États-Unis, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Russie, Australie, Indonésie et France. La France, justement, offre une difficulté importante.
La France est jouable et son niveau de difficulté est estimé à : difficile
Une fois que vous avez choisi le pays à gouverner, vous devrez prendre une décision chaque semaine, parmi différentes propositions. Par exemple : vous venez d’apprendre qu’une crise sanitaire est en cours. Quel degré de financement souhaitez-vous accorder à la recherche d’un vaccin ? Évidemment, la tentation de revisiter l’histoire à l’aune de ce que l’on sait aujourd’hui est forte…
Chaque semaine, vous aurez aussi la possibilité de jouer avec des variables : la fermeture des frontières, le niveau de confinement, le volume de vaccins à acheter (au début, ils ne sont pas là, car la recherche n’a pas encore débuté), le degré de dépense publique ou les coups de pouce financiers. Chaque variable a une incidence sur l’humeur de la population, la situation économique et le système de santé.
À mesure de vos décisions, vous aurez des bilans hebdomadaires sur vos finances (rapport entre les revenus et les dépenses, la vente éventuelle de votre stock d’or) et sur l’état de l’épidémie (le taux de vaccination, la vitesse de propagation du virus, le nombre de morts, les nouveaux cas). Peut-être aurez-vous alors envie d’annuler vos précédentes décisions ? Ou allez-vous tenir bon ?
Comme tout jeu vidéo, la simulation présente une profondeur qui n’est pas suffisante pour imiter la réalité, mais l’outil a le mérite de montrer les conséquences des décisions, pour de faux — il faut alors imaginer ce que cela doit être de piloter une véritable crise, à l’image de tous les gouvernements du monde. L’idée est alors d’essayer d’aller le plus loin possible en limitant au maximum les pertes.
De fait, Pandemiceo pourrait se rapprocher des jeux sérieux (ou serious game) dans son principe. Il rappelle aussi Plague Inc, dont le but est au contraire d’essayer d’infecter le plus vite possible toute la population (il existe depuis un autre mode, pour faire l’inverse). Le jeu, qui existait avant le covid-19, avait reçu une relative attention début 2020, quand la Chine l’a banni et que son concepteur avait dû mettre les choses au point.
Disons-le tout net, notre première tentative en tant que CEO de la France a tourné court : nous avons tenu à peine 13 semaines avant de nous faire renverser par des manifestants. La fermeture des frontières très tôt a conduit les médias à nous accuser de dictature. La prospérité économique s’est également effondrée. Quant aux morts, ils s’élèvent à plus de 13 500 personnes.
Ne comptez donc pas sur nous en cas de Covid-21.
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