À qui s’adresse vraiment la Switch OLED ? C’est la question principale à laquelle les tests de la nouvelle console essayeront probablement de répondre.
La console de Nintendo, disponible à compter du 8 octobre au prix de 350 €, aurait pu avoir les grâces d’une officialisation dans le cadre de l’E3, mais la firme nippone aime être là où on ne l’attend pas : elle l’a officialisée dans une simple vidéo publiée sur YouTube, un mardi 6 juillet.
Les médias attendaient une Switch Pro, avec une grosse montée en gamme et des performances techniques bien au-dessus. Perdu : les rumeurs s’étaient trompées. La Switch OLED n’est pas cette Switch Pro plus puissante qui aurait donné de l’air à la suite de The Legend of Zelda: Breath of Wild. Elle n’est pas cette Switch qui aurait permis à Geralt de s’afficher sous un bien meilleur jour dans le portage — souffreteux mais courageux — de The Witcher 3: Wild Hunt. Elle n’est pas cette Switch qu’on devra acheter à tout prix pour avoir accès à des jeux exclusifs (comme c’est le cas pour la PS5 par exemple).
Finalement, la Switch OLED est une Switch (presque) comme les autres. Elle offre simplement à Nintendo l’opportunité de fragmenter un peu plus son catalogue, avec une référence légèrement plus haut de gamme.
Le premium… selon Nintendo
De loin, rien ne saurait distinguer une Switch d’une Switch OLED. C’est une question d’allure et de proportions : le design s’appuie sur les mêmes dimensions et la même philosophie. On a donc toujours affaire à une tablette sur laquelle viennent se greffer deux petites manettes détachables (astuce : vos anciens Joy-Con sont compatibles) (astuce pour Nintendo : pas besoin de fabriquer de nouveaux Joy-Con !).
Toutefois, la Switch OLED est bien plus sérieuse en matière de finitions, et ça fait du bien (c’est le minimum que l’on pourrait attendre, au vu de combien la première Switch peut faire « cheap » à certains endroits).
Tout est mieux sur la Switch OLED :
- le plastique de la coque légèrement granuleux est agréable sous la paume des mains,
- les boutons sont mieux fondus,
- l’écran, plus grand (il passe de 6,2 à 7 pouces), assume ses bords brillants plus valorisants
- la ridicule béquille arrière est remplacée par un support de table ajustable enfin à la hauteur des espérances.
À cela s’ajoutent des haut-parleurs qui ont gagné en puissance (plus besoin de pousser le volume à fond) pour améliorer tout ce qui constitue une bonne session de jeu, de l’image au son, en passant par l’ergonomie. À l’intérieur, on passe d’un espace de stockage de 32 à 64 Go pour pouvoir installer plus d’un (gros) jeu sans avoir besoin d’insérer une carte microSD.
Sur l’ergonomie, d’ailleurs, il faut quand même garder un point en tête : si la prise en main est meilleure grâce à ce soupçon de grip supplémentaire, les quelques 20 grammes de plus qu’elle affiche sur la balance pourront se faire sentir sur de longues sessions (420 grammes contre 398 grammes, avec les Joy-Con attachés). Aussi, on ne conseillera pas la Switch OLED à un public plus jeune en raison de ce critère (il y a la Switch Lite, après tout).
L’écran OLED permet à la Switch de briller
La Switch OLED n’est pas la première console OLED du marché. Sony avait déjà utilisé sa technologie pour sa PSVita, en 2011. Elle avait fini par la remplacer par… un écran LCD. Soit l’inverse de Nintendo.
L’écran OLED est le principal argument de la Switch OLED face aux autres références. Déjà, il est plus grand : ses 0,8 pouces supplémentaires par rapport à la Switch basique permettent de gagner en immersion, d’être plongé encore plus dans les univers imaginés par les studios. Sur le papier, ce n’est pas grand-chose. Mais, en réalité, c’est un gain appréciable en plus des qualités intrinsèque de la technologie OLED, articulée autour de pixels capables d’émettre leur propre lumière (là où le concurrent LCD s’appuie sur un rétroéclairage plus ou moins peaufiné). À côté d’une Switch classique, on préfèrera toujours la version OLED. À noter qu’il est possible de jouer sur le rendu des couleurs, grâce à une option (un peu) cachée.
Le gain en confort est indéniable
Alors, bien sûr, il vaut mieux le croire que le voir. On pourrait énoncer les nombreux apports de l’OLED : des noirs vraiment noirs (puisque les pixels peuvent s’éteindre complètement de manière individuelle), des contrastes plus fermes, des couleurs parfaites, des angles de vision ultra larges (un vrai plus pour le mode sur table en duo)… En résulte une image plus nette (merci pour la lisibilité des textes), confortable et chaleureuse. Les jeux n’affichent pas de meilleures performances, mais ils donnent l’illusion d’être plus beaux grâce à une technologie plus avancée.
Nintendo n’a pas habitué ses fans à segmenter ainsi ses consoles. Toutefois, historiquement, on pourrait presque affirmer que la Switch OLED est à la Switch ce que fut la Gameboy Color à la Gameboy (le surplus de puissance en moins). Le gain en confort est indéniable, quand bien même certaines personnes y seront moins sensibles — la faute aux graphismes qui, hélas, sont toujours les mêmes.
Seul hic : la luminosité est en retrait, ce qui est bénéfique pour les yeux (moins de fatigue, avec des blancs moins éclatants) mais un peu moins quand on joue dehors, dans des conditions très éclairées. C’est un souci qu’on trouve dans les autres produits équipés d’une dalle OLED, des télévisions au smartphone. Mais il ne s’agit pas d’un défaut rédhibitoire, sauf pour qui voudrait jouer à la Switch en plein soleil (ce que la luminosité du modèle de base ne permet pas non plus).
Ça tient combien de temps une Switch OLED ?
Malgré son écran de meilleure qualité, la console ne fait pas de miracles en ce qui concerne le rendu des jeux, toujours limités par le vieillissant processeur embarqué dans la tablette (qui était déjà à la traine en 2017). Pour Nintendo, il est a priori impératif de ne pas créer une scission entre les propriétaires d’une Switch OLED et les autres. C’était pourtant ce que le constructeur avait osé dans le passé avec la New 3DS et la New 3DS XL. Ces deux évolutions de la 3DS étaient indispensables pour profiter de certains jeux bénéficiant de leur puissance accrue. Nintendo ne retombe pas dans ce travers avec la Switch OLED — en attendant peut-être cette fameuse Switch Pro 4K qui continue de faire parler d’elle.
On continuera donc de jouer à des titres en 720p/1080p
Nintendo aurait quand même pu trouver une formule pour améliorer les performances, sans nécessairement forcer ce nouveau passage à la caisse. Microsoft et Sony y sont parvenus avec la génération précédente (Xbox One/Xbox One X, PS4/PS4 Pro), et on entrevoit déjà la commercialisation future d’une PlayStation 5 Pro. Avec cette Switch OLED, la multinationale ne fait que rappeler son aversion pour la course à la puissance. On continuera donc de jouer à des titres en 720p/1080p avec un framerate sous les 30 fps (hors exception). Chez Nintendo, le plaisir continue d’être ailleurs.
En termes d’autonomie, la fiche technique de la Switch OLED affiche les mêmes chiffres que ceux de la Switch normale (qui a reçu un petit boost depuis son lancement). On nous annonce entre 4h30 et 9h de jeu en une seule charge — durée qui dépend du jeu et des conditions (5h30 sur The Legend of Zelda: Breath of the Wild, le benchmark). D’après nos tests, la Switch OLED a tenu un peu plus de 5h45 sur Metroid Dread avec la luminosité à fond, le Wi-Fi activé et les haut-parleurs réglés à 50 %.
À qui s’adresse la Switch OLED ?
À qui s’adresse la Switch OLED ? On peut diviser la population en deux grandes catégories : les personnes qui ont déjà une Switch et celles qui n’en ont pas.
- On ne conseille pas la Switch OLED :
On n’orientera pas nécessairement les propriétaires actuels vers un changement, sauf si leur console fait partie de la toute première vague et qu’elle n’assure plus, aujourd’hui, des prestations décentes en termes d’autonomie.
Même chose s’ils jouent exclusivement — ou presque — en mode portable, car si vous branchez votre Switch OLED à la télévision, tous ses agréments de confort (écran, son, ergonomie) disparaissent. Pour les joueuses et les joueuses qui préfèrent le dock, la Switch OLED n’est vraiment pas un bon plan.
- On conseille la Switch OLED :
Pour celles et ceux qui n’auraient pas encore craquer pour une Switch, la réponse est moins évidente. Mais, finalement, les critères restent les mêmes. Envie d’une console basique simplement pour se balader à Hyrule de temps en temps ? La Switch Lite, vendue sous la barre des 200 € suffira largement. Vous avez des exigences élevées ? La Switch OLED paraît idéale. Vous ne jouez que sur votre téléviseur ? Ne payez pas plus pour un écran OLED. Quant à la Switch de base, qui disparaîtra peut-être à terme, elle représente cet entre-deux qui permet de faire quelques économies (une cinquantaine d’euros) par rapport au haut de gamme.
Bref, il y a une Switch pour tout le monde aujourd’hui.
Le verdict
Nintendo Switch OLED
On a aimé
- Écran OLED
- Des finitions en nette hausse
- La béquille aux oubliettes !
On a moins aimé
- On aurait aimé un petit boost de puissance
- Aucun intérêt pour le jeu sur TV
- 64 Go, de stockage, ça reste radin
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