Je me souviens encore de cette première balade dans Far Cry 6. Je grimpe sur le premier cheval croisé pour prendre un chemin niché dans des décors tropicaux — sans passer par un véhicule motorisé. Et puis là, c’est le drame : un tracteur me fonce dessus sans freiner une seule seconde. Par chance, j’en suis sorti indemne. Hélas, ma monture ne peut pas en dire autant : cette petite séquence qui devait être paisible s’est transformée en tragédie pour elle. Impitoyable.
Il y a beaucoup d’animaux dans Far Cry 6, qui s’est inspiré de Cuba pour imaginer des environnements davantage axés sur la nature. Des oiseaux, des crocodiles, des coqs, des félins, des poissons, des rongeurs… Toute cette faune vient peupler une carte dans laquelle on rencontre moins d’humains. S’il s’agit d’un gros plus, tant en termes d’authenticité que d’immersion, l’expérience imaginée par Ubisoft est un peu trop cruelle avec nos amis les bêtes. D’autant que les développeurs ont imaginé des tâches annexes qui renforcent ce constat, sans apporter un vrai plus au gameplay.
Si vous aimez beaucoup les animaux, Far Cry 6 va vous hérisser le poil
Les chevaux de guerre
Pendant vos pérégrinations, vous croiserez souvent des soldats sur des chevaux, vaquant à leurs occupations qui consistent à maintenir l’ordre sur l’île. Problème ? Ces chevaux peuvent vite devenir des victimes collatérales lors d’échanges de tirs — ce qui arrive très souvent quand on doit mener une révolution, dans le but de renverser un dictateur.
Votre fidèle compagnon, appelé Amigo
Dans Far Cry 6, on peut être accompagné d’un animal. On pourra le caresser, bien sûr, mais on aura surtout l’opportunité de l’envoyer en première ligne pour distraire ou tuer les gardes. Le fait est qu’on a davantage l’impression d’envoyer cet Amigo à l’abattoir, tant on passe notre temps à le ranimer. Pour ne rien arranger, Ubisoft tente de rendre cet élément plus amusant en introduisant des animaux atypiques, du crocodile thug arborant un croc en or (et qui devient plus fort… en mourant) au teckel attendrissant dépourvu de pattes arrières (remplacées par des roulettes).
Les quêtes qui exigent de tuer des animaux
Lors d’une quête, il m’a fallu courir après une belette avant de l’assassiner (car elle avait avalé une clé indispensable pour mener à bien ma mission). Une autre s’est transformée en mini génocide de crocodiles, encore une fois parce qu’un animal avait mangé quelque chose qu’il ne fallait pas. Cet étalage de violence, s’il est cohérent avec l’univers de Far Cry 6, pourrait davantage épargner la faune locale — qui n’a rien demandé.
La chasse (heureusement pas obligatoire)
La chasse fait partie des activités annexes proposées par la saga Far Cry. Elle permet généralement de récupérer des ressources intéressantes pour se faciliter la vie. Le sixième opus ne déroge pas à la règle, mais fort heureusement, la rend beaucoup plus facultative (la viande donne quand même accès à des éléments pour ses armes). Bref, on évitera d’aller embêter crocodiles, coyotes et autres poissons.
Les combats de coqs, ou le summum
On terminera ce tour d’horizon par ce que Far Cry 6 a à offrir de pire : les combats de coqs. Et il s’agit bien de participer aux combats, pas simplement d’y assister. Plus concrètement, on peut littéralement incarner un coq — après l’avoir capturé — dans une prise de bec avec un autre. Ubisoft a poussé le concept jusqu’à déguiser cette activité annexe dans un jeu de combat, qui rappelle Street Fighter ou Tekken en plus simpliste (avec des rounds, différents types de coups, des attaques spéciales…). Par chance, ces séquences gratuites — qui permettent de remporter quelques pesos — nous épargnent le sang qui gicle et la mort du perdant.
On vous laisse en juger en vidéo :
Pourquoi les combats de coqs ? Ubisoft les justifiera sans doute par un souhait d’authenticité, à l’égard du pays dont les développeurs se sont inspirés pour concevoir Far Cry 6. Ainsi, à Cuba, les combats de coqs font hélas partie de la culture, à tel point qu’ils sont toujours exclus de la loi sur le bien-être animal — rappelait Géo en avril 2021. Visiblement, Ubisoft préfère assumer la cruauté envers les animaux que le prisme politique… Si on peut comprendre cette recherche de la reproduction fidèle, rien n’oblige à accepter tous les travers de sa source d’inspiration.
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