« Certains jeux sont impitoyablement conçus pour maximiser l’engagement, et voilà que, désormais, ils vous envoient un mail et vous harcèlent si vous arrêtez d’y jouer », déplore Brendan Sinclair, qui travaille pour le site GamesIndustry, dans un tweet publié le 26 octobre 2021. Il accompagne son message de capture d’écrans, montrant un mail envoyé par Ubisoft à propos de Far Cry 6. Visiblement, l’intéressé n’aurait pas suffisamment joué aux yeux de l’éditeur français.
« Vous pouvez sans doute faire mieux que ça », peut-on lire dans le mail, qui montre aussi le temps de jeu (3 heures, dans le cas de Brendan Sinclair). On pourrait penser que cette communication, au mieux maladroite, ne concerne que celles et ceux qui n’ont pas poussé très loin dans Far Cry 6, mais il n’en est rien. Dans un article publié le 26 octobre, Kotaku cite un joueur qui a reçu le mail, malgré ses 33 heures passées sur l’île fictive de Yara (pendant lesquelles il a tué plus de 2 000 fois).
Ubisoft veut vraiment qu’on joue à Far Cry 6
Pour mieux déguiser son stratagème, Ubisoft utilise le second degré. Ainsi, il fait parler le grand méchant de Far Cry 6 — un dictateur incarné par l’acteur Giancarlo Esposito, qu’il faut renverser dans la peau d’un guerrillero. « Bonjour, Rojas. Je tenais à te remercier de m’avoir laissé les rênes de Yara. Ne t’en fais pas, et sache que Yara est entre de bonnes mains » : avec cette phrase signée d’un personnage fictif, la multinationale joue sur le sentiment de culpabilité. Elle fait comprendre aux joueuses et aux joueurs qu’ils ont échoué — et abandonné Yara.
Bien sûr, ce petit message passerait sans doute un peu mieux, si Far Cry 6 n’était pas rempli de microtransactions souvent mises en avant quand on joue (heureusement qu’elles sont totalement indispensables) et s’il était très, très réussi. Ou, encore, s’il ne s’agissait pas d’un appel pour jouer plus, omettant totalement le problème que peut poser l’addiction (certains éditeurs préfèrent encourager à faire régulièrement des pauses). C’est très mal vu de la part d’Ubisoft, qui s’imagine cool, mais effraie. D’autant que cette campagne vise a priori celles et ceux qui ont arrêté de jouer : s’ils n’ont pas aimé, ils ne voudront pas recevoir un mail les invitant à s’y remettre.
Ce n’est pas la première fois qu’Ubisoft nous gratifie d’une communication ratée. Avant le lancement de The Division 2, l’entreprise avait invité la communauté à participer à une bêta avec le message suivant : « Venez voir à quoi ressemble vraiment un shutdown du gouvernement ». Il faisait écho à une situation dramatique qui était arrivée aux États-Unis à l’époque (des milliers de fonctionnaires au chômage à cause du gel partiel de certaines administrations). Ubisoft s’était vite excusé.
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