Alors que les illuminations commencent à orner nos rues, que les publicités pour jouets peuplent nos écrans et que les calendriers de l’Avent envahissent nos rayons, Netflix a pris son ticket pour participer à la fête, avec Christmas Flow, disponible depuis ce 17 novembre. Créée et écrite par Henri Debeurme (Missions), Victor Rodenbach (Les Grands) et la journaliste Marianne Levy, la mini-série française commence par un postulat assez actuel. Marcus est rappeur, lauréat de multiples récompenses musicales et auteur de textes sexistes revendiqués, condamnés par la justice.
La veille de Noël, dans un centre commercial parisien, il tombe sous le charme de Lila. Journaliste féministe et engagée, la trentenaire ne compte pas mettre ses convictions de côté pour un simple « crush ». Pendant trois épisodes, ils vont se chercher, céder au pouvoir de l’amour puis se détester, dans une valse amoureuse si classique qu’elle en devient ennuyeuse.
Les personnes de Christmas Flow n’ont pas le temps de s’épanouir
C’est tout le problème de Christmas Flow : la mini-série ne va jamais au bout de ses ambitions. #Metoo, les liens entre l’homme et l’artiste, les marques qui utilisent le féminisme comme argument marketing… Les sujets abordés sont multiples et pertinents, mais manquent clairement de profondeur. Certes, c’est une comédie romantique doudou, un peu guimauve, et qui doit donc conserver sa dose d’optimisme pour faire effet. Mais la série aurait pu utiliser tous ces éléments pour renouveler le genre et proposer un véritable message engagé.
Au lieu de ce propos social, Christmas Flow ne fait qu’effleurer ces problématiques, probablement par manque de temps. Tout est tellement condensé en trois épisodes de 50 minutes que les personnages et les situations n’ont pas le temps de s’épanouir à leur rythme.
Même constat sur la réalisation : elle manque d’un brin d’originalité et de folie, même pour un téléfilm de Noël revisité version 2021. D’autres séries sur les mêmes thématiques, comme Dash and Lily, bénéficiaient d’une esthétique plus enthousiasmante. La bande-son interroge également : le personnage central est rappeur, mais le spectateur doit se contenter de quelques minutes de freestyle et des mêmes musiques répétées en arrière-plan. Ajoutez à cela un ou deux titres féministes comme La Grenade de Clara Luciani, placé de façon assez incongrue, et le tour est joué. Bref, l’ensemble donne une impression de « vite fait, bien fait », qui manque clairement de saveur.
Un bingo des ingrédients de Noël
Pourtant, côté casting, Netflix a mis les petits plats dans les grands. Le duo de tête est incarné avec beaucoup de charme par Shirine Boutella, déjà impeccable dans Lupin, et par le chanteur Tayc, qui cartonne actuellement dans Danse avec les stars. Ils sont accompagnés par Camille Lou (Je te promets), Aloïse Sauvage (Stalk) ou encore Marion Séclin (Zérostérone). Mais ce casting jeune et d’une énergie communicative est malheureusement mis au service de personnages assez caricaturaux, qui manquent à nouveau de développement : l’influenceuse superficielle, la féministe lesbienne un peu énervée… Des clichés qui font douter du véritable engagement de la série, trop en surface pour être vraie.
Mais après tout, Christmas Flow reste une sucrerie dégoulinante de guimauve, destinée à nous faire croire en l’amour. Et si l’on s’en tient à cette mission, la série remplit bien son rôle. Tous les ingrédients de Noël sont de la partie : les familles envahissantes, les secrets révélés, les couples faits l’un pour l’autre et les différences surmontées sous une branche de gui. De ce point de vue, Netflix a réussi son coup : rendre sexy un scénario digne d’un téléfilm de Noël qui repasse chaque année depuis dix ans. Et au fond, que lui demander de plus que de réchauffer nos petits cœurs tout mous en hiver ? Dans un contexte de Covid et de crises mondiales, c’est peut-être déjà pas mal.
Le verdict
Christmas Flow
On a aimé
- Un casting impeccable
- Trois épisodes et c’est fini
- L’amour triomphe toujours
On a moins aimé
- Un scénario trop condensé
- Des personnages caricaturaux
- Donnez-nous du rap
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