Je ne sais pas combien de guerriers romains, de pirates ou encore de bandits j’ai éliminés dans Astérix & Obélix : Baffez-les tous !, mais on peut vraiment affirmer que le jeu porte bien son nom, tant ils doivent se compter par centaines. Cette adaptation fidèle — et il faut insister sur le mot fidèle — est éditée par Microids et développée par le studio français Mr. Nutz Studio. Elle est disponible depuis le 2 décembre 2021 sur PS4, Xbox One ou encore Nintendo Switch (la version PC a été décalée au 7 du même mois).
Dans Astérix & Obélix : Baffez-les tous !, on incarne donc les deux célèbres héros créés par René Goscinny et Albert Uderzo, en solo ou en duo. Le jeu symbolise à merveille le combat mené par le village d’irréductibles Gaulois face à l’armée de Jules César : grâce à la potion magique, Astérix et Obélix distribuent des beignes en veux-tu en voilà, sans craindre le volume d’ennemis qui leur tombent dessus. Dans le jargon du jeu vidéo, on appelle cela un beat them all, soit, littéralement, « vainquez-les tous ». Qui devient alors baffez-les tous, sous l’égide de Mr. Nutz Studio.
René Goscinny et Albert Uderzo auraient été fiers d’Astérix & Obélix : Baffez-les tous !
Commençons par rendre à César ce qui appartient à César. Visuellement, Astérix & Obélix : Baffez-les tous ! est tout simplement magnifique. On a vraiment l’impression d’être plongé dans une bande dessinée, tellement les tableaux en 2D — conçus par l’illustrateur Philippe Dessoly — sont beaux à regarder. Non seulement le respect des modèles originaux est là, mais en prime, les niveaux sont garnis de détails qui font toute la différence. Vous vous acharnez sur un pauvre Romain ? Admirez ses dents qui s’échappent de sa mâchoire à mesure que les coups pleuvent. Si Astérix & Obélix : Baffez-les tous ! demande toujours d’avancer, il donne aussi envie de se poser pour contempler le travail d’orfèvre abattu par Philippe Dessoly (et bien évidemment validé par les ayants droit). Il est simplement dommage de ne pas bénéficier de jolies cinématiques — remplacées par des cases de BD.
Les niveaux sont garnis de détails qui font toute la différence
Le parallèle avec la bande dessinée se fait jusque dans la présence d’onomatopées. À chaque coup porté, des Bong!, des Aïe!, des Ouïe!, des Chlac!, des Paf!, des Poff!, des Bing! ou encore des Bang! inondent l’écran. On aurait presque de la compassion pour les ennemis qui ne peuvent résister à la puissance conférée par la potion magique du druide Panoramix. On a vraiment mal pour eux, du début à la fin de la copieuse aventure étalée sur six chapitres. Elle revisite plusieurs chapitres bien connus des fans, comme la petite virée chez Cléopâtre pour l’aider à construire un palais. On passera aussi faire un petit coucou aux Bretons ou encore aux Normands, entre autres passages par l’Hispanie ou encore la Corse. À chaque fois, les environnements sont suffisamment renouvelés pour éblouir, malgré une structure forcément plate (la verticalité s’exprime très peu).
Un beat them all nerveux, avec des batailles en masse
Attention, Astérix & Obélix : Baffez-les tous ! n’est pas un jeu de plateforme. C’est un pur jeu d’action dans lequel on peut enfiler le costume d’Astérix et/ou d’Obélix (on peut passer de l’un à l’autre pendant une partie si on joue seul). Hormis quelques niveaux annexes très anecdotiques pour laisser reposer ses pouces, l’objectif est toujours le même : se débarrasser de tout ce qu’on croise et obtenir le meilleur score possible. C’est une approche très arcade, avec un feeling old-school qui rappelle l’âge d’or des beat them all en 2D. C’est d’ailleurs l’une des premières limites de Astérix & Obélix : Baffez-les tous !, qui ne fait jamais évoluer le gameplay. Les deux Gaulois ont chacun leur palette d’attaques — simples ou spéciales — et ils ne progresseront jamais.
Astérix & Obélix : Baffez-les tous ! se distingue un peu de ses illustres ancêtres par sa propension à inonder l’écran d’ennemis. Ce sont parfois plusieurs dizaines de Romains qui ne demandent qu’à passer de vie à trépas. Et, par Toutatis, ce n’est pas toujours une mince affaire : il faudra alors faire preuve d’une bonne science du placement pour feinter et créer des paquets dont on pourra se débarrasser avec quelques ruées de coups. Il sera tout aussi nécessaire d’esquiver intelligemment les ripostes adverses. Bien que l’intelligence artificielle ne soit pas très développée, Astérix et Obélix n’ont pas une barre de vie infinie et auront vite fait de tomber définitivement (attention, l’élimination d’un seul Gaulois entraîne la chute du duo). En somme, derrière l’argument familial, Astérix & Obélix : Baffez-les tous ! cache un challenge susceptible d’être relevé (il y a plusieurs paliers de difficulté pour le jauger). Seuls les boss déçoivent.
Répétitif par essence, Astérix & Obélix : Baffez-les tous ! aurait peut-être gagné à élaguer un peu les différents actes qui le composent. On comprend l’envie de proposer une durée de vie suffisamment bonne pour justifier le prix (moins de 40 euros). En revanche, on apprécie un peu moins ce sentiment de redite qui émane de certaines séquences. La meilleure illustration tient dans les affrontements incessants avec les pirates, dès lors que les Gaulois partent en voyage.
Il y a une notion de running gag — comme dans la BD — mais on a très rapidement envie de maudire ce petit détour par un bateau, n’offrant pas une visibilité idéale quand il faut se battre. Mr. Nutz Studio aurait certainement dû concentrer un peu plus l’épopée pour la rendre plus digeste. Car, à force de taper frénétiquement sur des Romains, on peut frôler l’indigestion. Sauf à être gourmand comme Obélix, bien sûr.
Le verdict
Astérix & Obélix : Baffez-les tous !
On a aimé
- Une 2D magnifique
- Un immense respect pour la saga culte
- Contenu à la hauteur
On a moins aimé
- Quelques couacs de visibilité
- Gameplay qui n'évolue jamais
- Quelques séquences qui se répètent un peu trop
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