Fin 2005, les joueuses et les joueurs du monde entier découvrent la Xbox 360, deuxième console de l’histoire de Microsoft. Le coup de foudre est immédiat et les premières semaines ressemblent à une idylle parfaite. À l’époque, la PlayStation 3 n’existe pas encore et l’avance de la firme de Redmond s’annonce cruciale dans son combat face à Sony. Et puis, l’histoire d’amour se transforme vite en cauchemar pour beaucoup de propriétaires, alors frappés du Red Ring of Death.
Par chance, le Red Ring of Death n’a pas tué la carrière commerciale de la Xbox 360, qui reste le plus gros succès commercial de Microsoft sur le marché du gaming (près de 85 millions d’exemplaires vendus). Aujourd’hui, le Red Ring of Death est de l’histoire ancienne. Pour preuve, Microsoft préfère en sourire en commercialisant, depuis le 13 décembre 2021, un poster à 24,99 $. Il rappellera peut-être de mauvais souvenirs à certains fans, mais, au moins, il aura permis à Microsoft de tirer des enseignements positifs qui font aujourd’hui de lui un acteur qui compte.
Le Red Ring of Death aurait pu tuer la marque Xbox
Le Red Ring of Death est un peu à la Xbox 360 ce qu’est le Blue Screen Of Death à Windows — en plus fatal encore. Sur la console de Microsoft, il se matérialisait par un cercle lumineux rempli de rouge aux trois quarts (il était vert, quand tout fonctionnait correctement). Il signifiait généralement la mort de l’unité défectueuse, puisqu’une Xbox 360 touchée par le Red Ring of Death devenait inutilisable. Le hic ? Il avait tendance à se répéter (vous connaissez peut-être quelqu’un qui a renvoyé 3 ou 4 fois sa Xbox 360 au SAV). Une étude parue en 2009 dans les colonnes de Game Informer (via VG247) est édifiante : le taux de panne de la Xbox 360 s’établissait à plus de 50 %.
Microsoft est donc passé d’un engouement énorme autour de sa nouvelle console à une situation désastreuse, avec une frustration grandissante chez les premiers propriétaires. « J’étais tellement en colère. Je me disais ‘Réparez-moi cette m**** ou je m’en vais’ », se rappelle Snoop Dogg dans un documentaire officiel diffusé dans le cadre des 20 ans de la marque Xbox. Cet épisode trouble a bien failli tuer les ambitions de l’entreprise sur le marché des consoles. Il a fallu que Peter Moore, ex-patron de la branche Xbox, demande un chèque de plus d’un milliard de dollars à Steve Ballmer, ex-CEO de Microsoft, pour rectifier le tir. Que se serait-il passé si l’intéressé avait arrêté d’y croire en préférant stopper les frais ? Nul ne le sait. Mais tout porte à croire que la marque Xbox n’y aurait pas survécu.
Quelle est l’origine du Red Ring of Death ? Un défaut de conception que Microsoft a mis du temps à identifier. Todd Holmdahl, à la tête du développement hardware de 1999 à 2014, a fini par mettre le doigt sur la faille : des connexions fragiles entre la carte mère et les composants. « Le problème était dû à une connexion rompue. La cause était thermique, mais ce n’était pas en raison d’une température élevée. En étant chaude puis froide, chaude puis froide, la carte mère fragilisait les connexions », explique Leo Del Castillo, employé du département de l’ingénierie hardware depuis 1999. Ce défaut de jeunesse est vraisemblablement lié à la volonté de Microsoft de lancer la Xbox 360 avant la PS3. « Nous voulions être le début de la génération », confie Peter Moore. Cette précipitation a coûté cher, au sens propre comme au figuré.
Réparez-moi cette m**** ou je m’en vais.
Snoop Dogg
Microsoft a donc dépensé plus d’un milliard de dollars pour en finir avec le Red Ring of Death. Les mesures ont été salvatrices : extension de la garantie d’un à trois ans, mise en place d’une politique SAV ultra rapide et, bien sûr, remplacement gratuit de toutes les unités défectueuses. Pour avoir été victime (une fois) du Red Ring of Death, je peux affirmer une chose : Microsoft a été très efficace. Sitôt les lumières rouges apparues et le SAV contacté, un camion UPS est venu chercher ma Xbox 360 et l’a ramenée une semaine plus tard. Je n’ai plus eu aucun souci ensuite.
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