Nous voilà en 2022 et le monde ressemble plus que jamais à de la science-fiction. Aucun film de SF n’avait très exactement prédit à quoi ressemblerait notre monde moderne. Nombre d’entre eux avaient toutefois cerné quelques aspects qui formaient déjà des enjeux à leur époque, et dont la présence s’est accentuée.
Le célèbre Blade Runner, par exemple, se situait en 2019 : cette année-là, point de robots intelligents (les IA sont bêtes), mais la fiction cyberpunk avait pourtant bien flairé la société technologique et consumériste qui allait advenir.
Une œuvre de SF toute autre, particulièrement culte, prend place en 2022 : Soleil Vert.
De quoi parle Soleil Vert ?
Ce film, réalisé en 1973 par Richard Fleischer, est l’adaptation du roman tout aussi important de Harry Harrisson. Là où l’action se déroule en 1999 dans l’ouvrage, le film prend l’année 2022 pour cadre afin de s’éloigner davantage de l’époque de diffusion.
Il s’agit d’un roman dystopique proche d’une forme de pré-apocalypse. La dystopie est environnementale : le réchauffement de la planète, dû aux émissions de gaz à effet de serre, est extrême. Cela provoque une canicule permanente, la mort des océans, l’épuisement des ressources naturelles. Dans un monde déjà surpeuplé, ces effets délétères du réchauffement ont de graves conséquences sociales — des pénuries, une forte pauvreté et une inégalité accrue.
Ces pénuries concernent à la fois l’eau et les aliments, conduisant à la fabrication d’aliments artificiels. Mais, dans le film, cette fabrication repose sur un secret très sombre — et, disons-le, plutôt glauque. C’est le décès d’un riche privilégié qui va mener un flic, Thorn, à s’approcher de cette vérité.
Les enjeux écologiques au cœur de cette décennie
Nous ne vivons clairement pas dans la dystopie de Soleil Vert, mais nous vivons dans une décennie où les enjeux écologiques incontestablement urgents. Le changement climatique provoque, de plus en plus souvent, des vagues de chaleur accrues et des anomalies climatiques. Et les océans ne sont clairement pas épargnés, tout comme la biodiversité qui y habite.
En matière d’inégalité sociale, il serait bien présomptueux de croire que le changement climatique n’a pas encore de conséquences : un rapport publié en 2020, par l’International Union for Conservation of Nature, montrait que le dérèglement climat est à l’origine de violences croissantes envers les femmes, ce à quoi il faut ajouter que nous ne sommes pas tous égaux face aux vagues de chaleur.
En clair, comme toute dystopie, Soleil Vert n’est là ni pour nous déprimer, ni pour décrire très exactement à la virgule près le monde qui nous attend. C’est une œuvre de fiction dédiée à l’ici et maintenant, et qui, plus que jamais, alerte sur des risques tantôt en gestation tantôt d’ores et déjà en train de s’accentuer.
Que Soleil Vert se déroule en 2022 ne doit être accentuer un sentiment anxiogène, mais plutôt rappeler justement ce que l’on veut éviter. Car les années 2020 sont celles des plus grands enjeux climatiques de notre histoire.
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