« Nous pensons que tout le monde devrait pouvoir gagner et apprécier des parties en ligne », annonce EngineOwning sur la page d’accueil de son site, où l’entreprise allemande propose des outils pour tricher dans plusieurs jeux multijoueurs (comme Call of Duty). Si elle tente tant bien que mal de se faire passer pour un chevalier blanc, son ambition n’est pas du tout au goût d’Activision. La multinationale a fait de la lutte contre la triche une priorité et, par conséquent, a décidé de porter plainte contre EngineOwning — a repéré GamesIndustry dans un article publié le 5 janvier 2022.
Activision reproche beaucoup de choses à EngineOwning : « trafic de dispositifs de contournement », « ingérence intentionnelle dans les relations contractuelles » et « concurrence déloyale ». L’éditeur américain estime que les logiciels fournis portent atteinte à la communauté des jeux Call of Duty et peuvent carrément représenter un manque à gagner. Activision espère des « sanctions punitives et exemplaires ».
Pour lutter encore plus contre la triche, Activision s’attaque à la source
EngineOwning commercialise des outils de triche sous la forme de trois options qui dépendent du nombre de jours d’utilisation : 3,89 € pour 3 jours, 15,59 € pour 30 jours et 31,19 € pour 90 jours. Le catalogue de jeux concernés est assez varié : les Call of Duty (y compris le Battle Royale Warzone), les Battlefield, Halo Infinite ou encore Titanfall 2. À noter qu’il n’est actuellement pas possible de profiter des outils de triche dans Call of Duty: Vanguard, le dernier opus en date.
En s’attaquant à EngineOwning, Activision prend le problème à la source ou, plutôt, à l’une des sources. « Comme les jeux Call of Duty sont très populaires, des individus sans scrupule et des entreprises comme EngineOwning cherchent fréquemment des moyens de détourner nos jeux pour se faire de l’argent en revendant des outils de triche, des hacks, entre autres logiciels malveillants, en sachant qu’ils ruinent l’expérience des autres joueurs et qu’ils nuisent à Activision », peut-on lire dans le document judiciaire.
On comprend tout à fait la position d’Activision : la triche est un phénomène qui peut causer de lourds dégâts au sein d’une communauté. À force de perdre, des joueuses et des joueurs peuvent être tentés d’aller voir ailleurs — ce qui peut faire baisser les revenus d’Activision (puisque certains utilisateurs s’en vont). L’entreprise ne minimise pas ce risque dans sa plainte, au même titre que l’impact sur sa réputation et son image.
Activision est d’autant plus dans l’obligation d’agir qu’il assure une politique de tolérance zéro à l’encontre de celles et ceux qui seraient tentés de tricher. Et il est carrément prêt à s’armer de mesures polémiques — comme ce logiciel espion capable d’agir sur le noyau (qui gère les ressources du PC) — pour asseoir son positionnement. Parmi ses mesures, il cherche aussi à faire jouer les tricheurs ensemble. Sont-elles suffisantes ? Rien n’est moins sûr : dans un tweet publié le 22 décembre 2021, Activision a annoncé avoir banni près de 50 000 personnes en une seule journée.
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