Il était une fois un royaume où les rats règnent et subissent les assauts répétés des grenouilles. Amené à récupérer le trône, Redgi pensait vivre un jour de couronnement heureux, mais c’était sans compter une invasion de batraciens, qui, sous le commandement du vilain Greenwart, a laissé le château et les alentours sens dessus-dessous. Ce n’est pas la passation de pouvoir dont rêvait Redji, qui doit maintenant prendre les armes pour redorer le blason de son peuple au risque d’être fait… comme un rat.
Sorti en septembre 2021 sur Nintendo Switch, PC, PS4, PS5, Xbox Series et Xbox One (on s’attend à ce qu’il soit disponible tôt ou tard dans le Xbox Game Pass), Tails of Iron demande aux joueurs et aux joueuses de prendre part à « des combats brutaux, inspirés du genre Dark Souls, avec des esquives, des frappes défensives et des exécutions fatales ». Bref, le titre développé par Odd Bug Studio s’inscrit comme un héritier des jeux exigeants imaginés par le studio FromSoftware (qui se prépare à lancer le très attendu Elden Ring). Une envie de surfer sur la vague qui peut vite se transformer en épée de Damoclès si les qualités ne sont pas au rendez-vous. Heureusement pour lui, Tails of Iron évite les pièges.
Un Dark Souls en 2D, vraiment ?
La générosité incarnée
Preuve que les développeurs sont généreux ? Tails of Iron a été agrémenté d’une extension gratuite, quelques semaines après son lancement.
En citant ouvertement la saga phare de FromSoftware, Odd Bug Studio espère sans doute attirer un public d’experts, lesquels s’attendent à un défi de taille. Il est vrai que les affrontements, qui nourrissent une bonne partie de l’aventure Tails of Iron, tombent rarement dans la facilité. Il est nécessaire de bien maîtriser la palette de mouvements dont dispose Redji pour s’en sortir. À ce sujet, les premiers pas pourront paraître un peu lourds : le rongeur n’a rien de très gracieux et ses coups sont d’abord assez hésitants. Une habitude à prendre qui s’apparente à un petit obstacle à surmonter.
En résulte un gameplay davantage axé sur la défense, car articulé autour de l’obligation d’esquiver les coups forts adverses (symbolisés par une alerte rouge) et de parer les autres (pour mieux contre-attaquer). Malgré tout, n’allez pas croire que Tails of Iron propose autant de technicité et de profondeur que les Dark Souls. Il n’en a finalement la prétention que sur le papier, dans la mesure où il impose de ne pas faire n’importe quoi (les ennemis ont tendance à faire beaucoup de dégâts). Seuls quelques boss opposent un peu plus de résistance. Mais on aura vite fait de leur faire mordre la poussière, une fois leurs enchaînements appris.
Tout au long de ses pérégrinations dans des décors peuplés de dangers (spoiler : il y a même des rats zombies effrayants et récalcitrants !), Redji reçoit régulièrement de nouvelles pièces d’équipement. Elles sont rangées dans trois catégories (léger, moyen, lourd) et on ne peut modifier son attirail qu’à certains points de passage, en respectant une jauge de poids pouvant influer sur la manière dont bouge le héros. Il n’empêche, il est difficile de vraiment différencier une épée d’une hache ou d’une lance, étant donné que la palette de coups reste très réduite. De la même manière, Radji ne gagne aucune compétence au fil de la progression, et tout juste peut-il augmenter un peu sa santé en se remplissant la panse auprès du cuisinier.
Finalement, on accroche beaucoup à Tails of Iron grâce à son univers loufoque, voire absurde, animé par des dessins réalisés à la main. Charmante, la direction artistique fait vraiment penser à une bande dessinée où l’humour (les personnages qui parlent en sifflant) côtoierait l’horreur (c’est la guerre, dehors). Les artistes d’Odd Bug Studio font preuve d’un talent indéniable, avec un trait de crayon d’une finesse inouïe (il y a beaucoup de détails à l’écran, avec un découpage très précis des différents plans). En prime, la bande-son est particulièrement inspirée, notamment du côté de l’ambiance sonore. Par exemple, on n’oubliera jamais le bruit provoqué par la gourde qui se vide pour remplir notre jauge de vie. Ce qui arrive souvent quand il faut survivre à des « combats brutaux ».
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