Personne ne s’est levé le mardi 18 janvier 2022 en pensant que, quelques heures plus tard, Microsoft deviendrait un empire du jeu vidéo encore plus grand, en annonçant son opération sur Activision Blizzard (lui permettant ainsi de récupérer toute sa ribambelle de licences fortes).
Cette transaction retentissante, considérée à juste titre comme un séisme majeur dans l’industrie, ne dit finalement qu’une chose : rien n’est vraiment impossible sur le marché du jeu vidéo quand on est une entreprise qui a plusieurs dizaines de milliards de dollars à dépenser. Car la somme mobilisée est, à bien des égards, hors norme, même pour Microsoft.
Pour imaginer de futurs deals de cette magnitude, il faut se placer sur un terrain très hypothétique. Par conséquent, on s’est amusé à explorer quelques rapprochements improbables dont les effets pourraient aussi bouleverser la sphère vidéoludique. À ce stade, ils impliquent des multinationales et le fleuron de l’industrie vidéoludique.
Ces deals du jeu vidéo qui constitueraient aussi un séisme
GTA VI devient une exclusivité PlayStation
Exception faite de Minecraft, aucun jeu vidéo ne s’est mieux vendu que GTA V. Sorti en 2013, d’abord sur PlayStation 3 et Xbox 360, le blockbuster de Rockstar Games continue d’attirer les joueuses et les joueurs du monde entier. Récemment, il a franchi le cap des 155 millions d’exemplaires écoulés et ce volume devrait encore augmenter avec les portages PS5 et Xbox Series. Dès lors, il va sans dire que GTA VI, sa suite, est d’ores et déjà très attendu.
Et imaginez que ce GTA VI soit une exclusivité PlayStation 5 ? Imaginez cette éventualité consistant à acquérir obligatoirement la console de Sony pour profiter du futur jeu vidéo le plus vendu. Ce serait le sens de l’histoire : comme le révèle cette anecdote partagée dans une série de documentaires, GTA III a bien failli être une exclusivité Xbox avant de faire le bonheur de Sony et de la PlayStation 2 (exclusivité temporaire).
Pourquoi cela ne devrait pas arriver ? GTA est aujourd’hui devenu beaucoup trop puissant pour se satisfaire d’une seule plateforme. En devenant une exclusivité PS5, GTA VI pourrait difficilement se vendre autant que GTA V (il faudrait que la console atteigne un parc installé de plus de 150 millions d’unités et que tous les propriétaires achètent GTA VI). Il ne faudrait pas non plus oublier GTA Online, jeu en ligne qui a besoin de multiples communautés pour amasser beaucoup d’argent.
Apple rachète Nintendo
Apple est étrangement assez sage sur le marché du gaming, alors qu’il pourrait pourtant s’offrir n’importe qui. Hormis l’abonnement Apple Arcade (et son supposé casque de VR), la firme de Cupertino ne semble pas vouloir percer plus que cela sur un segment qui a pourtant beaucoup à offrir. Il lui suffirait d’une acquisition de renom pour se positionner une bonne fois pour toutes. On pense par exemple à Nintendo, qui pourrait fournir ses marques fortes qu’Apple sublimerait avec du hardware peaufiné (ce dont a besoin Nintendo) — oui, on aurait notre Switch Pro.
On rappelle d’ailleurs que Nintendo et Apple ont déjà été main dans la main, quand Shigeru Miyamoto, père de Mario, est venu annoncer Super Mario Run à l’occasion d’une conférence iPhone.
Pourquoi cela ne devrait pas arriver ? Ce serait un mariage a priori idéal (la puissance créative d’un côté, la maîtrise technologique de l’autre). Mais Nintendo se porte beaucoup trop bien aujourd’hui pour avoir besoin d’un sauveur, qui plus est américain. Il aurait fallu que la Switch soit un échec immense, le deuxième de suite pour Nintendo après la Wii U, pour que l’opportunité soit réelle.
Amazon ressuscite Sega avec une console
Voilà une acquisition qui pourrait faire bondir au plafond les fans de Sonic et les nostalgiques des consoles Sega (la Dreamcast en tête). La stratégie d’Amazon est claire : toucher un maximum de public. Sur le marché du jeu vidéo, le géant a déjà placé quelques billes avec une division dédiée au développement (qui a gagné en crédibilité avec le lancement du MMORPG New World) et une plateforme de cloud gaming (Luna). La prochaine étape pourrait être le lancement d’une console — et quoi de mieux qu’une illustre marque pour être légitime tout de suite ?
Pourquoi cela ne devrait pas arriver ? Sega est quelque peu tombé dans l’oubli aujourd’hui, et ne survit qu’avec certaines de ses licences fortes (exemple : Sonic). Qui plus est, lancer une console — physique — n’est plus vraiment d’actualité à l’heure où le cloud gaming est partout (une technologie que maîtrise Amazon). Bref, il faudra rêver d’une autre madeleine de Proust.
Facebook s’offre Valve pour son métaverse
Comme Amazon, Facebook — oui, on a du mal à écrire Meta — a déjà ses entrées sur le marché du gaming. Il y a quelques années, la multinationale a racheté Oculus pour devenir un acteur de la réalité virtuelle. Elle pourrait poursuivre dans cette voie en s’intéressant, cette fois, à un plus gros poisson — comme Valve. L’entreprise de Gabe Newell aurait beaucoup à apporter à Facebook et, surtout, au métaverse. Half-Life, Portal… autant d’univers attractifs qui seraient accessibles depuis la plateforme immersive à venir. Sans oublier l’opportunité commerciale, qui prendrait la forme d’un simple bouton Steam sur Facebook (pour acheter n’importe quoi en un seul clic).
Pourquoi cela ne devrait pas arriver ? Aux dernières nouvelles, Valve n’est pas à vendre. Sa plateforme Steam ne cesse de battre des records de fréquentation et la firme s’apprête à lancer sa première console (le Steam Deck). Après, Activision Blizzard n’était pas vraiment à vendre non plus…
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