Armé d’un gameplay d’une efficacité redoutable et d’un contenu très riche, Dying Light 2 Stay Human se perd dans une structure d’un autre temps.

Sept ans après avoir sorti Dying Light premier du nom, un jeu de zombie mêlant Parkour (coucou les Yamakasi), artisanat, combat et survie avec un certain degré de réussite, Techland revient avec une suite pour le moins ambitieuse. Plus grand et plus complexe, Dying Light 2 Stay Human en a sous le capot, mais a-t-on vraiment envie de lui offrir 500 heures de notre temps ? Réponse dans ces quelques lignes.

Dying Light 2 Stay Human nous met dans les bottes d’Aiden, un jeune pèlerin perdu au beau milieu d’un monde postapocalyptique où les zombies rôdent. Ce messager agile et solitaire parcourt les toits en quête de réponses. Où peut bien se trouver sa sœur dont il a été séparé lorsqu’il était enfant ? Son premier objectif est de retrouver un scientifique dénommé Waltz qui a conduit des expériences sur de nombreux jeunes enfants, y compris Aiden et sa sœur. Ses recherches l’amènent tout droit à Villedor, une cité en proie à des luttes intestines, où plusieurs factions rivales se disputent le peu de ressources encore utilisables. Aiden va devoir trouver sa place et prendre des décisions qui impacteront directement le monde et ses habitants.

Dying Light 2 Stay Human // Source : Techland
Le vilain zombie pas beau // Source : Techland

Cachez ce Far Cry que je ne saurais voir

Avertissement :

Nous n’avons pas eu accès au mode coopératif dans le cadre de ce test.

Le pitch et les prémisses du scénario de Dying Light 2 Stay Human ne sont pas sans rappeler la licence Far Cry d’Ubisoft. Ce ne sont pas les seuls points communs qui les unissent, car comme cette dernière, Dying Light 2 Stay Human repose sur une formule de FPS en monde ouvert bien connue, voire trop connue. Aiden crapahute de mission en mission, trouve du butin plus ou moins rare, libère des zones, prend part à des activités secondaires, escalade des moulins rappelant les tours radios du FPS d’Ubisoft… Au fil de l’aventure, Aiden gagne en expérience et débloque de nouvelles capacités via un traditionnel arbre de compétences.

En jouant à Dying Light 2 Stay Human, on ne peut pas s’empêcher de penser que sa structure est terriblement datée et qu’il applique une recette qui a déjà été répétée ad nauseam par la concurrence et, bien sûr, par le premier opus de la franchise. On regrette un peu cette absence de prise de risque, mais cette formule que l’on connaît par cœur est franchement bien appliquée. Le sentiment de progression est bien présent et la montée en puissance de notre héros est très agréable. En accomplissant différents objectifs et en collectant des inhibiteurs, Aiden gagne progressivement en santé et en endurance. Ces statistiques sont importantes, car, en plus de permettre d’encaisser plus de coups et de faire des efforts plus longs, elles conditionnent l’acquisition de certaines améliorations.

Une recette qui a été répétée ad nauseam

Une fois un certain seuil de points de vie ou d’endurance atteint, le joueur peut dépenser ses points de compétences gagnés à la sueur de son front dans deux arbres distincts, un dédié au parkour et l’autre au combat. Si certaines capacités se résument à améliorer certains mouvements, la plupart permettent d’envisager différemment certaines situations. Débloquer la course murale redéfinit complètement les possibilités offertes par le système de parkour, le coup de pied sauté permet d’envoyer valser les ennemis trop insistants, les sprints et le long saut offrent de toutes nouvelles voies… Bref, bien qu’on soit rarement surpris en jouant à Dying Light 2 Stay Human, l’expérience est loin d’être désagréable — en partie grâce au gameplay particulièrement efficace. 

Dying Light 2 // Source : Techland
Il reste quelques humains quand même // Source : Techland

Des sensations grisantes malgré tout

Disponibilité

Dying Light 2 Stay Human est disponible sur PS4, PS5, PC, Xbox One, Xbox Series S et Xbox Series X à compter du 4 février. Un portage Switch est prévu pour plus tard (en cloud).

Tout comme son prédécesseur, Dying Light 2 Stay Human alterne entre combats et séquences de plateforme sur les toits de la ville. Les affrontements sont d’abord limités au corps au corps, puis de nouvelles options s’ajoutent au fil de l’aventure. Si Aiden se défend d’abord avec des tuyaux et autres machettes, il finit par mettre la main sur des armes à distance lui permettant d’appréhender différemment les affrontements. Les échauffourées fonctionnent comme dans le premier opus et se basent sur des esquives et des parades permettant d’ouvrir la garde adverse. Sans être particulièrement profond, ce système évolue via l’arbre de talents — ce qui évite la lassitude. Les combats sont violents, viscéraux et franchement amusants pour qui n’est pas effrayé par quelques gerbes de sang. 

Mais ce qui différencie réellement Dying Light de ses concurrents, c’est avant tout son système de Parkour. Aiden court, saute et escalade avec aisance. Cela donne lieu à des séquences de poursuite nocturnes très plaisantes, car c’est dans ces moments que les zombies sont tout à la fois plus dangereux et plus mobiles. Le gameplay de plateforme du premier épisode était déjà très solide, mais gagne encore en profondeur, notamment grâce à un grappin et un parapente

On peste toutefois de temps en temps contre le système d’escalade. Le level design est très vertical et permet d’accéder à un même endroit de plusieurs façons différentes, mais les phases d’ascension sont parfois trop approximatives. Atteindre le sommet d’un moulin ou d’une tour peut parfois être frustrant avec un héros qui ne sait pas toujours où s’accrocher. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de franchir des gouffres ou de s’élancer à toute vitesse, le système de déplacement est rarement pris en défaut.

Finalement, hormis quelques petites approximations, le cœur du gameplay de Dying Light Stay Human est une réussite et parviendra certainement à vous tenir en haleine durant les 25 heures nécessaires pour boucler la trame principale. Toutefois, le gameplay orienté action n’est pas le seul argument de Dying Light 2 Stay Human. Tout au long de sa campagne promotionnelle, Techland a également mis l’accent sur la narration et le scénario de son FPS en monde ouvert.

Dying Light 2 Stay Human // Source : Techland
Habillé pour l’hiver // Source : Techland

Une traduction française à revoir

Malheureusement, Dying Light 2 Stay Human ne parvient pas à s’extirper des poncifs du genre. On a déjà vu et joué le jeune homme en quête d’un proche dont il a été séparé par un évènement tragique. Aiden manque d’épaisseur et ne parvient jamais à gagner la sympathie du joueur. Et s’il rencontre différents protagonistes au potentiel certain, rares sont ceux qui parviennent à impressionner par leur charisme. L’actrice Rosario Dawson campe une héroïne intéressante, tandis que d’autres personnages secondaires attirent la sympathie, mais Dying Light 2 Stay Human multiplie trop les protagonistes pour créer une réelle empathie.

En effet, Aiden a la bougeotte et tente de trouver sa place au milieu de conflits politiques qui le dépassent. En voguant entre les factions et en rencontrant continuellement de nouvelles personnes, on a bien du mal à focaliser notre attention sur ces antihéros trop nombreux pour qu’on ait le temps de s’y attacher. La traduction française parfois catastrophique n’aide pas.

Pour dire qu’une boisson ne pétille plus, Aiden s’exclame : « C’est tombé à plat ». Une cachette (ou « hiding place » en anglais) est traduite « cacher la zone ». Ces approximations et ces erreurs de traduction sont malheureusement bien trop fréquentes et vont jusqu’à gâcher certains dialogues. Les équipes de Techland ont également mis un point d’honneur à faire des choix du joueur un pivot important dans l’aventure Dying Light 2 Stay Human. La plupart des dialogues du titre offrent différentes options et il est tout à fait possible d’orienter les évènements dans la direction voulue. Est-ce que la trame narrative en est complètement chamboulée ? Pas vraiment. Mais cela donne au joueur ou à la joueuse le sentiment de participer aux évènements qui prennent place et de mieux s’immerger dans le monde qui l’entoure.

Aider certaines personnes équivaut à se mettre à dos une autre et peut mener à la mort d’un des participants. D’autres décisions plus importantes vont directement impacter Villedor. Par exemple, donner le contrôle d’un château d’eau à une faction provoquera l’installation de tyroliennes à différents lieux clés, ce qui pourra influer sur la navigation du joueur. Bref, sans changer drastiquement le déroulé de l’aventure, les choix du joueur l’intègrent davantage à l’univers — ce qui est toujours bon à prendre. 

Dying Light 2 Stay Human // Source : Techland
‘Téma’ la taille de ma lame // Source : Techland

Il y a en revanche un aspect de Dying Light 2 Stay Human qui fera probablement l’unanimité : sa bande originale absolument fantastique. Olivier Derivière, le compositeur français derrière A Plague Tale: Innocence notamment, signe une partition sublime qui use de synthétiseurs dissonants pour tenir le joueur en haleine. Cette B.O. évolutive accompagne avec brio l’intégralité des mouvements du joueur. Que ce soit lors des phases de Parkour, pendant les combats ou lors des cinématiques, les nappes musicales s’adaptent en continu et semblent toujours à propos. Le travail d’Olivier Derivière ne manque jamais de sublimer un panorama ou de faire monter la tension quand il le faut. 

Pour finir, il est important de noter que nous avons eu affaire à nombre de bugs. Certaines répliques de PNJ ne se déclenchent pas, quelques collisions sont hasardeuses, des ennemis se téléportent… C’est dommage et on espère que les couacs les plus problématiques seront réglés, car, en l’état, ces problèmes techniques nuisent quelque peu à l’immersion. Précisons toutefois que nous n’avons rencontré aucun bug bloquant et empêchant la progression.

Le verdict

Dying Light 2 n’entend clairement pas réinventer la roue. Toutefois, si vous êtes prêt à faire fi de sa structure vue et revue, vous pourrez profiter d’un jeu d’action généreux qui alterne efficacement entre voltige et combat. Portée par un gameplay efficace et une bande originale dantesque, cette aventure parvient à engager le joueur, malgré un scénario convenu et une traduction française qui laisse à désirer.
Reste à savoir dans quelle mesure la coopération enrichit l’expérience, car il n’est pas impossible que le potentiel de Dying Light 2 soit décuplé une fois accompagné de quelques comparses.

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