Développé par Tripod Studio, Lost Ark arrive en Occident, distribué par Amazon Games Studios. Le jeu vidéo, à mi-chemin entre un MMORPG et un A-RPG, est parfois considéré comme une sorte de Diablo. Voilà nos impressions.

Il devait sortir initialement à l’automne 2021, mais il avait été repoussé à début 2022, officiellement pour laisser du temps à l’équipe de développement afin qu’elle puisse mettre la dernière main au jeu, avant son lancement en Occident — et, officieusement, pour ne pas parasiter l’arrivée de New World, qui a fait ses débuts au même moment.

L’attente, enfin, s’achève.

C’est ce mardi 8 février que sort Lost Ark dans plusieurs régions du monde (le jeu est déjà disponible depuis des années en Corée du Sud, en Russie et au Japon, mais n’était pas encore proposé en Europe et en Amérique), pour celles et ceux qui ont acheté un accès anticipé (sinon il faut attendre le vendredi 11 février pour la sortie générale).

Lost Ark
Les débuts de notre héroïne. On ne croirait pas qu’elle est juste niveau 10 avec son équipement fort sophistiqué. // Source : Capture d’écran

Lost Ark, un jeu gratuit sur-coréen à la Diablo

Nous ne connaissions rien de Lost Ark avant l’année dernière. C’est à la faveur de vidéos YouTube, mais aussi de quelques parties retransmises en direct sur Twitch que nous avons découvert ce titre sud-coréen, gratuit, qui mélange les codes d’un RPG d’action (A-RPG) à la Diablo avec une touche de jeu de rôle massivement multijoueur (MMORPG) comme World of Wacraft.

Nous ne connaissions rien, mais nous avons appris. Appris en regardant ce qu’il se disait sur le net, mais en prenant aussi les commandes des personnages, grâce à une première phase de bêta-test cet automne, ainsi qu’en janvier avec la mise en place d’un serveur de test. Alors que le jeu ouvre donc enfin ses portes à l’Occident, voilà nos impressions.

Lost Ark vous plonge dans un univers médiéval-fantastique, Arkésia. Les enjeux sont classiques : une grande guerre, qui a eu lieu des centaines d’années auparavant, puis la paix, et maintenant les forces chaotiques qui reviennent. Les démons font leur retour, le monde est en danger et les braves du monde entier sont appelés à le défendre.

Lost Ark isométrique
Un exemple de vue isométrique, alors que l’on se trouve en ville pour une quête. Notez aussi les fenêtres pour vous aider en début d’aventure. // Source : Capture d’écran

Si Lost Ark est parfois comparé à Diablo, c’est pour une raison : vous avez à la fois un système de classes (paladin, sorcier, martialiste, etc.), qui peut rappeler ce que l’on trouve dans le titre de Blizzard, et une vue isométrique, c’est-à-dire une caméra en hauteur, en biais. Diablo n’est pas le premier ni ne seul jeu à opter pour cet affichage, mais il en est l’un des plus illustres représentants.

L’ambiance même du jeu, avec le retour de puissances démoniaques, évoque Diablo. Mais la comparaison s’arrête là : la direction artistique n’est pas la même d’un titre à l’autre. Tout est sale, sombre et purulent avec le jeu de Blizzard. Sur Lost Ark, c’est tout le contraire : ça scintille, ça chatoie et tout le monde est top modèle. Un biais courant dans l’industrie vidéoludique coréenne.

Vous avez donc accès à de nombreuses classes en jeu, mais à la différence de ce qui est généralement observé ailleurs, vous n’avez pas la possibilité de choisir à la fois le sexe et la classe de votre personnage : il y a un verrouillage, hormis quelques exceptions. Vous voulez jouer une femme ? Oubliez le paladin. Vous voulez diriger un homme ? Renoncez au sorcier.

Lost Ark personnalisation
Lost Ark offre une palette de personnalisation très poussée, mais quand il s’agit de combiner le sexe du personnage et la classe, on n’a aucune latitude. Agaçant. // Source : Capture d’écran

C’est sans doute l’une des premières frustrations quand on lance Lost Ark, qui est loin des standards du genre. D’habitude, dans ce genre de jeu, on peut choisir le profil de son héros (ou de son héroïne) dans les moindres détails. Mais ici, il est impossible de faire l’association de son choix. C’est d’autant plus curieux que le jeu laisse pourtant une très large place à la personnalisation.

Cette frustration surmontée, vous aurez le choix entre plusieurs classes — d’autres, pour l’instant disponibles que dans les régions du monde où le jeu est déjà sorti, comme la Corée, arriveront plus tard — avec leurs forces et leurs faiblesses. Nous ne les avons pas toutes testées, mais nous avons passé du temps avec la sorcière, le paladin, la sanguelame et la barde.

Pour vous aider à choisir, le jeu vous propose une espèce d’arène spéciale, qui vous permet de tester les compétences et les habiletés de chaque classe afin de voir quel style de jeu vous correspond le mieux : corps à corps ou à distance, magie, armes à feu, armes blanches ou à mains nues, ou bien si la gestion des ressources propres à chaque classe vous est facile ou non.

Lost Ark sorts
Un aperçu des sorts pour la sorcière, avec des options très avancées pour affiner le fonctionnement des sorts. Il va vous falloir faire des choix, vous ne pourrez pas tout avoir au maximum. // Source : capture d’écran

Lost Ark offre une profondeur de jeu spectaculaire

Le jeu s’avère assez dynamique et vous demande d’être souvent mobile pour vous repositionner afin de lancer vos attaques sur les monstres ou pour affronter d’autres joueurs. Il vous faudra aussi être mobile pour échapper aux mécaniques de monstres plus puissants, ou des boss. Et il vous faudra aussi parfois réajuster vos talents selon vos adversaires.

Pour qui n’est pas familier des jeux coréens, prenez garde : le jeu présente une profondeur assez spectaculaire, que ce soit dans le livre de compétences pour chaque classe, mais aussi dans ce qu’il est possible de collectionner (par exemple les hauts faits ou bien les graines Mokoko), amasser ou découvrir. C’est là que la dimension MMORPG se révèle pleinement.

Lost Ark est clairement un jeu au long cours, qui s’avérera chronophage si vous avez le goût de l’achèvement des défis. Heureusement, vous trouverez des compagnons sur votre chemin et, comme le jeu existe déjà depuis plusieurs années en Asie, il y a déjà un corpus de ressources en ligne tout à fait fourni pour vous aider — en anglais et, de plus en plus, en français.

Lost Ark skin
À très haut niveau, c’est le genre de look que vous pourriez avoir, si vous êtes badass. Et à droite, un petit compagnon. // Source : Capture d’écran

Nous n’avons pas eu l’occasion de tester le end game, c’est-à-dire le moment où le personnage arrive au niveau maximal et va pouvoir commencer à optimiser son équipement avec des items de plus en plus puissants, afin d’attaquer les défis les plus exigeants du jeu, comme les donjons ou les raids, mais la partie de la progression s’est avérée plaisante et équilibrée.

Un modèle free to play

Si Lost Ark est gratuit de base, son modèle économique repose sur le principe du « F2P », pour free-to-play. Il est possible de dépenser de l’argent, mais en option, pour acquérir des items cosmétiques, des montures spéciales ou des compagnons. Ce modèle n’est pas inhabituel, mais avec Lost Ark, il existe un débat sur le risque que cela influe sur l’équilibre du jeu. C’est le risque du « P2W ».

Le « pay to win », ou « payer pour gagner », désigne ces jeux qui vendent des items qui ont une influence directe sur l’expérience en jeu, ce qui, de fait, risque de rompre l’égalité avec des joueurs et des joueuses qui ne dépensent rien, ou moins, parce qu’ils n’ont pas la même aisance financière. Le sujet a déjà donné lieu à bien des discussions, dont la conclusion reste à écrire.

Lost Ark menus
Le menu donne un bon aperçu de la diversité des activités. Et encore, il n’est pas question de PVP, de donjon, de raid ou d’exploration maritime ! // Source : Capture d’écran

Notre volume d’heures de jeu ne nous a pas permis de faire face à ce problème du « P2W » et il faudra sans doute poursuivre avec la sortie officielle du jeu pour voir dans quelle mesure le souci concernera l’Occident. En effet, la problématique pourrait ne pas se poser de la même façon qu’en Asie, où le rapport aux micro-transactions n’est pas tout à fait le même.

Ces impressions, partielles, demandent à être confirmées à long terme, mais on a été séduit par titre jeu qui puise à la fois dans des A-RPG à la Diablo tout en offrant une dimension communautaire avec des éléments de MMORPG. Le gameplay s’est montré rythmé. On prend plaisir à décimer des monstres et à surclasser les boss, une fois comprises leurs mécaniques.

Quel sera le succès pour Lost Ark ? Difficile à dire, mais il arrive à un moment qui peut lui être très profitable : New World n’a pas vraiment marché, World of Warcraft s’essouffle et Diablo IV n’est pas pour tout de suite. L’alignement des planètes est très favorable et il a pour lui d’être en plus gratuit. Rien n’interdit donc d’aller jeter un petit coup d’œil.

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