Nous sommes en 2022. Toute l’Europe a désormais accès à Lost Ark, le jeu vidéo coréen qui est à mi-chemin entre le MMORPG et Diablo. Toute ? Non ! Un pays d’irréductibles résiste encore et toujours au titre développé par Tripod Studio, et distribué en Occident par Amazon Games Studios. Ce pays, c’est la Belgique. Et il n’est pas seul : avec lui se trouvent les Pays-Bas.
Lost Ark est effectivement lancé depuis le 8 février en Europe, en Amérique et dans quelques autres régions du monde, pour qui a acheté un « pack fondateur » donnant droit à un accès anticipé — la sortie officielle et gratuite du jeu est planifiée pour le 11 février. Mais il s’avère que deux pays en particulier n’ont pas droit d’y accéder. Et rien ne changera d’ici le 11 février.
Pas de Lost Ark en Belgique à cause des « loot boxes »
La cause de cette exclusion tient à la législation de ces deux pays : les jeux vidéo qui contiennent des mécanismes de jeux de hasard, comme les « loot boxes », n’ont pas le droit de sortir en Belgique et aux Pays-Bas. S’ils veulent quand même accéder à ces marchés, il faut retirer ces mécaniques aléatoires ou bien proposer un système alternatif aux « loot boxes ».
Le 7 février, le compte officiel de Lost Ark sur Twitter a confirmé l’existence de cet obstacle légal à des internautes qui s’en plaignaient : « Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de publier Lost Ark aux Pays-Bas/Belgique en raison de la réglementation concernant les articles payants contenant des récompenses RNG [générateur de nombres aléatoires, NDLR]. »
Les loot boxes sont parfois décrites comme des « pochettes surprises » payantes, car les joueurs et les joueuses qui les achètent n’ont jamais la certitude de ce qu’ils vont obtenir avec. Les loot boxes sont évidemment optionnelles, mais un jeu vidéo peut être construit de telle sorte qu’il incite à en acquérir, pour avoir un avantage direct en jeu ou pour des raisons cosmétiques.
En quelques années, les « loot boxes » sont devenues un levier économique notable pour les studios de jeux vidéo, via des micro-paiements. Cela a donné lieu à un autre modèle économique, le « F2P », ou « Free to Play ». Les jeux sont gratuits de base, mais se financent par des petites dépenses périphériques : acheter une monture ou bien de nouveaux vêtements pour son personnage.
Ce modèle économique pose toutefois deux questions : d’abord, le risque de fournir un avantage aux personnes qui ont les moyens d’investir dans le jeu, si jamais ce qui est acheté confère un avantage particulier en jeu (une arme plus puissante ou bien une montée en niveau plus rapide, par exemple). Ensuite, acclimater le public à ce qui s’apparente à un jeu de hasard.
En effet, il n’est pas certain de ce que l’on obtient avec des « loot boxes » : on paie quelques euros, on ouvre le paquet virtuel et on découvre ce qu’on a eu. Et si ça ne va pas, on peut être alors tenté de recommencer, jusqu’à ce que l’on tombe sur le bon tirage. Outre les risques de dépense excessive et d’addiction, il y a celui de l’exposition des mineurs aux jeux de hasard.
Ces mécanismes controversés ont déjà donné lieu à des discussions politiques, notamment en France, mais aucune régulation particulière n’a été décidée pour le moment. Ailleurs dans le monde, d’autres pays ont été plus fermes. La Belgique et les Pays-Bas ont choisi de les interdire. Un nouveau pictogramme d’avertissement a aussi été mis en place au niveau européen.
Lost Ark contient justement des mécaniques aléatoires, comme on peut le lire dans ces notes de lancement du 7 février sur le site officiel : « Certains produits acquis avec des cristaux ou des cristaux royaux qui peuvent être achetés dans la boutique contiennent des récompenses aléatoires. La répartition de chances de recevoir ces récompenses est publiée en ligne sur notre page de probabilités. »
Les objets concernés par cette utilisation du RNG sont les coffres de gemmes, les paquets de cartes et les coffres d’affinité. Par exemple, la gemme d’annihilation niveau 1 issue du coffre de gemmes P3 a 36,5 % de chances d’être là. Celle au niveau 2, 13,5 %. Plus l’objet est de qualité, plus le pourcentage est faible, ce qui incite à y revenir souvent.
Le studio avait déjà prévenu en novembre 2021 que la Belgique et les Pays-Bas ne seront pas concernés par l’arrivée de Lost Ark en Europe, du fait des législations sur les objets aléatoires en jeu. À moins d’un changement des textes, les Belges et les Néerlandais doivent donc faire une croix sur le jeu. Ou bien faire preuve d’habileté technique pour faire croire qu’ils se connectent depuis un autre pays.
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