Décembre 2020, CD Projekt Red a lancé le très attendu Cyberpunk 2077. Ce fut un désastre pour les propriétaires Xbox et PlayStation, lesquels sont tombés des nues en découvrant les performances désastreuses du RPG. Cette situation en a poussé plus d’un à prendre son mal en patience jusqu’à la mise à disposition des versions PlayStation 5 et Xbox Series X — deux consoles plus puissantes supposées offrir une expérience bien plus agréable. La mise à jour 1.5 est arrivée le mardi 15 février 2022, au terme d’une longue présentation durant laquelle le studio polonais a encore fait des promesses.
On a donc successivement allumé notre Xbox Series X et notre PlayStation 5 pour voir à quoi ressemble ce Cyberpunk 2077 nouvelle génération. CD Projekt Red évoque plusieurs améliorations techniques bienvenues, entre autres artifices plus dispensables (exemple : du ray tracing). Malheureusement, quelques minutes suffisent pour se faire un avis : en l’état, le RPG reste beaucoup trop malade pour que les consoles les plus récentes puissent faire un miracle. Quand bien même il y a du mieux.
Il faut faire le deuil de Cyberpunk 2077
Les portages PlayStation 5 et Xbox Series X de Cyberpunk 2077 proposent deux modes d’affichage : une option qui privilégie la fidélité visuelle, avec du ray tracing, et une autre axée sur la fluidité. Sur un écran fixe, bien malin sera celui qui verra une différence entre les deux. Et quand on bouge, le mode Performance révèle son principal argument : le confort est indéniable, grâce à un taux d’images par seconde deux fois plus élevé (60 contre 30). En somme, hormis quelques effets d’éclairage un peu mieux gérés, le mode ray tracing ne crée pas une rupture suffisamment convaincante pour qu’on le choisisse.
Finalement, les deux modes s’accordent sur un même constat. Oubliez la claque : Cyberpunk 2077 ne sera jamais cette vitrine technique appuyant la puissance des consoles. Il est même étonnant de voir à quel point le RPG peut tour à tour faire rêver (il y a des textures vraiment très jolies) et décevoir (ne regardez pas trop au loin). Cyberpunk 2077 souffle constamment le chaud et le froid. Certains décors intérieurs frôlent le respect, avec des effets de lumière à tomber et une ambiance futuriste effrayante parfaitement retranscrite. Puis, quand on se retrouve dehors, c’est la douche froide : les rues restent vides.
On comprend vite pourquoi CD Projekt se refuse à peupler la ville de Cyberpunk 2077. Il suffit de regarder quelques minutes les rares personnages croisés pour voir que quelque chose ne va pas. Ils ressemblent à des zombies qui errent sans but. Et quand ils interagissent ? Soit ils s’évitent de manière étrange, soit ils provoquent un bug visuel disgracieux. Et on vous passe le phénomène de clonage, qui consiste à remplir des environnements avec les mêmes modèles 3D. Plusieurs fois, on a pu voir que deux passants se ressemblaient comme des jumeaux, alors qu’il n’y avait pas foule à l’écran. L’ambition d’imaginer une mégalopole du futur surpeuplée d’habitants au comportement crédible n’a plus lieu d’être.
Il faudra donc faire le deuil du Cyberpunk 2077 que CD Projekt Red a tant vanté pendant des années. Aux yeux de la firme, le RPG est aujourd’hui dans un état « satisfaisant ». C’est vrai : le jeu est jouable et fluide sur PlayStation 5 et Xbox Series X. Mais « satisfaisant » est un état que ne saurait accepter le Cyberpunk 2077 fantasmé par des millions de joueuses et de joueurs.
Car, au-delà de l’aspect technique, le successeur du bien plus maîtrisé The Witcher 3: Wild Hunt s’appuie sur un gameplay loin d’être à la hauteur des espérances (structure scolaire, phases de tir qui manques de consistance). Bref, Cyberpunk 2077 demeure cette désillusion incroyable en raison d’un mal bien trop profond pour être corrigé par une succession de mises à jour.
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