L’Histoire ne retient que les vainqueurs. Pour une fois, jouez avec une civilisation oubliée, faites-la prospérer, jusqu’à en faire un empire… à condition d’être chanceux aux dés !
Dans First Empires, chaque joueur ou joueuse prend en main le destin d’une nation antique (ayant existé, mais tombée dans l’oubli). Chacune d’elle occupe sa position de départ, avec une ville et trois ou quatre citoyens, sur la mappemonde représentée sur le plateau de jeu. Ce dernier est découpé en plusieurs territoires colorés.
Chaque joueur ou joueuse dispose également d’un plateau individuel, représentant les attributs, et les évolutions possibles de sa civilisation. Il est découpé en cinq colonnes colorées, les mêmes couleurs que celles des territoires, désignant chacune une caractéristique : le nombre de dés à lancer, les relances possibles, les déplacements des armées, les cartes à piocher, et la population. On commence la partie tout en bas de chaque colonne.
À son tour, on commence par lancer autant de dés qu’indiqués par la colonne correspondante de son plateau. Deux ou trois en début de partie selon les civilisations. On peut éventuellement les relancer, si l’on n’est pas satisfait, autant de fois que permis par la colonne adéquate.
Puis on peut déplacer ses soldats, toujours selon les possibilités indiquées par son plateau personnel. On peut traverser les mers et les océans, mais on ne peut pas s’y arrêter. On ne peut pas non plus passer par un territoire occupé par un adversaire. On peut le conquérir en revanche. Il faut pour cela y amener plus de soldats que lui. Les éventuelles faces de dés avec des épées peuvent nous aider. L’ennemi vaincu ne perd pas ses troupes, elles se replient simplement vers un de ses territoires. Les villes sont détruites en revanche, pour rapporter des points de victoire en fin de partie.
On peut ensuite faire progresser sa civilisation, pour monter d’un ou plusieurs crans dans les colonnes de notre plateau personnel. Chaque progression nécessite d’avoir une face de dé de la couleur adéquate et d’occuper une région de cette même couleur.
En plus d’améliorer les possibilités de notre civilisation, monter dans chaque colonne rapporte plus de points de victoire en fin de partie. Chacune d’elles permet aussi, à un certain niveau, de placer une nouvelle ville. Elles aussi rapportent des points si elles sont toujours là en fin de partie. En revanche, si elles se font capturer par un adversaire, c’est lui qui marque les points.
Enfin, les cartes permettent de marquer des points de victoire si on respecte la condition indiquée (occuper la région de départ d’un rival, occuper trois régions adjacentes, etc.). Mais elles peuvent aussi être défaussées pour changer la face d’un dé, permettant ainsi de lisser le hasard.
La partie s’arrête après sept ou huit tours, selon le nombre de joueurs, et le plus gros score l’emporte.
Pourquoi jouer à First Empires ?
Les jeux de civilisation ont beau être des jeux emblématiques et passionnants, ils souffrent malheureusement des défauts de leurs qualités : pour être aussi riches, ils sont (très) complexes et (très) longs. First Empires se positionne sur un segment à l’exact opposé, puisqu’il est très accessible, tant par ses règles que par la durée des parties.
Nécessairement, il propose moins de possibilités que ses grands frères. On oublie l’arbre technologique complet, les unités différentes, l’évolution au fil des siècles, et toutes ces mécaniques propres à cette famille de jeux. Mais pourquoi le proposer dans notre sélection alors ?
Tout simplement, car il s’adresse à un public différent : la famille et les joueurs novices. Ne tenez pas compte des 14 ans indiqués par la boîte (sans doute là pour des raisons légales), le jeu est suffisamment facile à comprendre pour être pratiqué dès 10 ans. À titre de comparaison, on pourrait le rapprocher du Risk, mais en nettement moins long, plus varié, et beaucoup moins sujet au seul hasard des dés.
Et même si c’est un jeu de civilisation « light », ça n’en reste pas moins un très bon jeu. Il mélange habilement hasard (évidemment, avec les dés), stratégie, développement, conquête, le tout avec des tours de jeu rapides et fluides. Il est jouable de deux à cinq joueurs. Forcément, plus on est, moins on a de contrôle sur ce qui se passe. À deux, on perd par contre l’aspect négociation, alliance et trahison, qu’on aime tant dans ce type de jeu. C’est donc à trois ou quatre qu’il révèle tout son potentiel.
Le matériel n’est pas en reste, avec de très belles illustrations, des pions en bois de forme différente pour chaque peuple, des petites boîtes en carton pour tout bien ranger. On aurait simplement aimé avoir un plateau et des pions un peu plus grands, à manipuler plus facilement avec nos gros doigts, mais cela aurait eu un impact sur le prix, sans finalement apporter de vraie plus-value.
First Empire réussit donc son pari de proposer un jeu de civilisation, de développement et d’affrontement, à un autre public, familial ou novice, grâce à des règles simples, des tours fluides, mais une profondeur et un intérêt bien présents. Et, cerise sur le gâteau, il est joliment illustré et est doté d’un très chouette matériel. Enfin, des petits espaces de rangement dans la boîte laissent augurer une future extension en cas de succès du jeu, ce qui semble plutôt en bonne voie.
- First Empires est un jeu d’Eric B. Vogel
- Illustré par Jérémie Fleury
- Édité par Sand Castle Games
- Pour 2 à 5 joueurs à partir de 14 ans
- Pour des parties d’environ 45 à 60 minutes
- Au prix de 35,90 € chez Philibert
Le verdict
First Empires
Voir la ficheOn a aimé
- Règles simples
- Tours fluides
- Joliment illustré
- Chouette matériel
On a moins aimé
- Un peu trop chaotique à cinq joueurs
- Certains aspects sont absents à deux joueurs
- On aurait aimé un plateau et des pions un peu plus grands
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