Les Années folles, une époque d’élégance, d’extravagance et de flair artistique pendant laquelle les musées exposaient des tableaux célèbres à des foules enthousiastes : tel est le contexte de Museum Pictura. En tant que conservateur d’un tel musée, votre tâche est de constituer des collections d’art incomparables.
Chaque joueur incarne un conservateur à la tête de son propre musée, complètement vide en début de partie. On ne dispose que d’une maigre collection, représentée par cinq cartes de peinture dans sa main.
Chaque carte de peinture est caractérisée par plusieurs données. Des données purement décoratives et informatives (une reproduction du tableau en question, son nom, son lieu d’exposition, etc.), et d’autres utilisées en jeu : le nom de l’artiste (représenté par un numéro pour faciliter la lecture en pleine partie), la période artistique (associée à une couleur, là encore pour faciliter la lecture) parmi Renaissance, Baroque, Rococo, etc., et le genre (représenté par une icône) parmi la mythologie, l’histoire, les paysages, les natures mortes, etc.
Les joueurs jouent à tour de rôle, et son tour de jeu est divisé en deux phases.
On commence par piocher deux nouveaux tableaux à la phase d’acquisition, puis on échange une carte de sa main contre une carte d’un des musées internationaux. Grâce à un astucieux système de tendances (chaque musée international est demandeur d’un artiste, d’une période et d’un genre bien précis), on gagne, ou on perd, des points de prestige selon les tableaux que l’on échange.
Pendant la phase d’action, on choisit une action parmi trois possibles. L’action la plus courante consiste à exposer de nouvelles œuvres dans son musée. Pour chacune d’elle, il faut se défausser d’une carte de sa main (thématiquement parlant, on stocke le tableau dans son entrepôt), pour en exposer une autre dans sa galerie. Cette dernière peut venir soit de sa propre main, soit de l’entrepôt d’un autre joueur, en échange d’un point de prestige.
On peut également faire un inventaire, pour reprendre en main toute sa défausse, ou organiser une exposition temporaire d’une de ses collections. Une collection est une série d’au moins quatre tableaux adjacents de son musée, et appartenant soit au même genre, soit à la même période. Plus la collection est grande, plus elle rapporte de points. Attention à ne pas vous précipiter, une collection ne pouvant être exposée qu’une fois par chaque joueur. En plus de rapporter des points de prestige, les expositions temporaires apportent aussi un bonus immédiat ou de fin de partie.
Enfin, si vous remplissez les conditions requises (posséder deux œuvres de Rubens dans son musée par exemple), un mécène peut vous octroyer son aide une fois par tour.
La partie prend fin dès qu’un joueur atteint cinquante points de prestige, tous les autres jouent alors encore un dernier tour. En plus des points marqués en cours de partie, on en marque d’autres à la fin (selon ses collections, si son musée est complet, selon le nombre d’expositions temporaires réalisées, etc.), et on en perd en fonction du nombre de tableaux de son entrepôt. En fin de compte, le plus gros score l’emporte.
Pourquoi jouer à Museum Pictura ?
Museum Pictura est un pur jeu de collection : on collectionne des « trucs » (ici, des tableaux), pour marquer des points. Mais sa thématique originale (ça change des champs de bataille et autres jeux où il faut en faire baver à ses adversaires), et surtout sa forte adéquation avec les mécaniques, nous ont tout de suite conquis.
Visuellement, le jeu est très réussi, grâce aux reproductions des œuvres d’art sur chaque carte. Même si, au bout de quelques tours, on se concentre essentiellement sur les données mécaniques plus que sur les illustrations.
Toutes ces données d’ailleurs (les caractéristiques des tableaux, les prérequis des mécènes, les tendances, etc.) font vraiment la richesse du jeu, mais ont aussi tendance à quelque peu perdre les joueurs lors de la première partie. Vous allez forcément passer à côté de tel ou tel élément, mais dès la suivante vous ne ferez plus les mêmes erreurs.
L’interaction est légère, mais présente, notamment sur l’aspect « course » : être le premier à s’attirer les faveurs d’un mécène, à faire ses expositions temporaires pour récupérer le bonus, etc. Il en va de même pour le hasard, selon comment se suivent les tendances et la pioche des nouveaux tableaux.
En revanche, les cartes illustrées, au-delà du cachet qu’elles amènent, font que le jeu prend beaucoup de place. Pas de problème à deux, ça passe à trois, mais il faut une grande table pour y jouer à quatre. Ce qui finalement n’est pas trop un problème, car nous vous déconseillons cette dernière configuration, en raison du temps de jeux qui devient alors trop important pour rester plaisant.
Deux extensions sont déjà disponibles en boutique : Vernissage, dans laquelle vous organisez des fêtes privées luxueuses, et Crystal Palace, dans laquelle vous prenez le contrôle total de votre musée, et plus seulement de votre galerie d’art. Nous n’avons pas eu l’occasion de les essayer, mais elles permettront de renouveler vos parties après avoir fait le tour du jeu de base.
Avec ses jolies illustrations et son chouette matériel, sa thématique originale et en forte adéquation avec les mécaniques, Museum Pictura est un excellent jeu de collection, aux parties très agréables, à condition de ne pas dépasser trois joueurs. Un peu de hasard, un peu d’interaction, un peu de planification, pas mal de choses à gérer, mais il reste quand même suffisamment fluide pour plaire à un large public.
- Museum Pictura est un jeu d’Éric Dubus et Olivier Melison
- Illustré par Loïc Muzy et Ekaterina Varlamov
- Édité par Holy Grail Games et Synapses Games
- Pour 2 à 4 joueurs à partir de 14 ans
- Pour des parties d’environ 60 minutes
- Au prix de 44,90 € chez Philibert
Le verdict
Museum Pictura
Voir la ficheOn a aimé
- Très beau
- Un thème original et en adéquation avec la mécanique principale (collection)
On a moins aimé
- Il faut une grande table pour jouer
- Un peu (trop) long à 4 joueurs
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