Si vous avez entre 25 et 40 ans, il est probable que les nouveaux-nés soient partout autour de vous, à grand renfort de cris, d’adorables mimiques et de biberons à la chaîne. À 38 ans, Natasha est justement dans cette situation : toutes ses meilleures copines deviennent mères, les unes après les autres. Furieuse de ne plus pouvoir profiter de soirées tranquilles avec ses amies, cette cheffe cuisinière décide de prendre l’air dans une petite maison au bord de la mer.
Là-bas, un adorable bébé lui tombe littéralement dans les bras, du haut de la falaise surplombant la côte. Mais ce bambin semble posséder des pouvoirs inquiétants… Bienvenue dans l’univers déjanté de The Baby, diffusée chaque lundi sur OCS en US+24.
On vous prévient, cette série risque fort de vous décontenancer. La nouveauté de HBO pourrait même être la fiction la plus malaisante du moment.
L’horreur pour questionner la maternité
Avec sa musique hallucinée, sa réalisation presque sensorielle et son ton tragi-comique surréaliste, The Baby impose une originalité encore jamais vue à la télévision. La série évoque tout de même des œuvres aussi barrées qu’Utopia, The Third Day ou Servant. On décèle même un brin de Twin Peaks, ça et là. Un cocktail détonnant, aussi fascinant que déstabilisant.
Regarder The Baby est clairement une expérience peu conventionnelle. Si les épisodes sont inégaux, la série parvient tout de même à dérouler un propos déculpabilisant et féministe autour de la maternité. Les six épisodes que nous avons pu voir (sur huit en tout) développent ainsi une galerie de personnages féminins complexes, montrés dans leurs aspects les plus noirs, à l’opposé des représentations habituelles. Le cinquième épisode offre justement un terrible et bouleversant portrait de femme dans les années 1960, coincées entre conservatisme et libération sexuelle.
L’horreur et la comédie burlesque servent de prétexte pour questionner le fameux « instinct maternel », mais surtout la solitude liée à la maternité. The Baby explore ainsi pêle-mêle la dépression post-partum, les relations familiales, le désespoir et la colère qui s’installent face à des hurlements incessants et les regrets d’être mère qui peuvent pointer le bout de leur nez. Un parti-pris féministe qui fait du bien, même si la série semble parfois manquer de temps pour déployer entièrement toutes ses réflexions.
La révélation Michelle de Swarte
En plus d’être passionnante sur le fond, The Baby est également une petite bombe d’un point de vue formel : une bande originale entraînante, une réalisation singulière, un humour grinçant… Il faut dire que la série est portée par une équipe de grande qualité, à commencer par ses créatrices : Siân Robins-Grace, qui a travaillé sur Sex Education, et Lucy Gaymer, qui avait supervisé la musique de Fleabag.
Côté casting, Michelle de Swarte est clairement la révélation de cette production horrifique, dans le rôle de Natasha. Constamment à fleur de peau, la comédienne donne une crédibilité sans limite à ce personnage tiraillé entre ses fêlures et sa carapace acérée. Pour cette merveilleuse performance, elle a justement reçu le Prix d’interprétation féminine lors de la dernière édition du festival Séries Mania, à Lille. À ses côtés, Amber Grappy et Amira Ghazalla (Carnival Row) composent également des figures féminines aussi flippantes que touchantes.
Une série troublante
En terminant les six premiers épisodes de cette saison, il faut avouer qu’il est difficile de dire si The Baby nous a réellement plu. La série provoque assurément un sentiment d’étrangeté qui ne nous quitte pas après le visionnage et ce bébé manipulateur pourrait bien hanter nos prochains cauchemars.
Une chose est certaine, son atmosphère si particulière nous a marqués, à défaut de nous réjouir. Nous n’irons pas jusqu’à dire que regarder The Baby est un réel plaisir, mais ce n’est pas forcément une faiblesse. Après tout, on ne peut pas vraiment dire qu’Utopia était un bonheur de chaque instant, mais son ambiance excentrique a pourtant érigé cette production anglaise au rang de série culte. The Baby semble prendre le même chemin et nous espérons que cette première saison ne reste pas la seule. Préparez-vous : Natasha et son bébé tortionnaire vont assurément vous retourner le cerveau et vous glacer d’horreur.
L’abonnement OCS débute à 9,99 euros par mois, et il est aussi compris dans un pack OCS + Amazon Prime Video.
Le verdict
The Baby
Voir la ficheOn a aimé
- Un parti-pris original sur la maternité
- Une ambiance horrifique et comique singulière
- La merveilleuse actrice Michelle de Swarte
On a moins aimé
- Un ton si perturbant qu’on ne sait pas si on l’apprécie vraiment
- Des situations parfois trop barrées
- Vite, une deuxième saison !
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