Il y a des récompenses qui raisonnent vraiment plus comme des aveux d’échec et de la tristesse que comme de vrais moments de joie et de bonheur partagé. En ces temps moroses pour elle, l’industrie du disque là où elle peut les maigres consolations qu’elle arrive à fouiner dans ses livres de vente. Ainsi l’Association de l’industrie canadienne de l’enregistrement (CRIA), l’équivalent canadien du SNEP, a annoncé un nouveau programme de récompenses pour les sonneries qui se vendent le mieux.
Suivant l’exemple de la France qui a elle aussi ses sonneries d’or, la CRIA a annoncé que désormais les sonneries qui se vendraient à plus de 20.000 exemplaires seraient des « Sonneries d’Or ». S’agissant de prix organisés pour les maisons de disques, les récompenses se limitent aux « master ringtones », c’est-à-dire aux enregistrements originaux en studio qui sont téléchargés pour remplacer la sonnerie du téléphone. A 40.000 téléchargements, c’est sonnerie de platine. 400.000, et c’est la sonnerie de diamant.
La CRIA a ainsi remis 43 récompenses, dont 17 « sonneries d’or » et 15 « sonneries double platine ». Le lobby de l’industrie musicale au Canada indique par ailleurs que les « master ringtones », qui sont à l’art musical ce que la Vache qui rie est au fromage, comptent tout de même pour 45 % des ventes de musique numérique réalisées dans le pays en 2007. Et dans un plein exercice de style, le patron de la CRIA s’en félicite. « La reconnaissance des sonneries qui se vendent le mieux est un pas en avant de plus pour faire entrer les ventes de musique numérique chez le grand public« , explique Graham Henderson. « Le nouveau programme de récompenses célèbre non seulement les artistes derrière les sonneries les plus populaires, mais aussi le genre bourgeonnant de la musique mobile, et les fans qui le découvre« . Un vrai gastronome aux culottes courtes, ce M. Henderson.
En parallèle, puisque les disques ont de plus en plus de mal à séduire le public et que les vrais CD en vrai plastique industriel se transforment de plus en plus rarement en disques d’or, la CRIA a décidé de changer les règles. Maintenant, il ne faudra plus vendre 50.000 disques pour avoir un disque d’or, mais 40.000. Et plus que 80.000 CD pour qu’il se transforme en platine, contre 100.000 auparavant. C’est ce qui s’appelle valoriser le produit.
Qu’on se rassure, le SNEP a fait la même chose en France… il y a deux ans.
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