C’est un film atypique que nous livre Sam Raimi avec Doctor Strange in the Multiverse of Madness, en salles depuis le mercredi 4 mai 2022. La suite des aventures de Stephen Strange est l’un des meilleurs longs-métrages estampillés Marvel. On le doit au réalisateur, au charisme de Benedict Cumberbatch, à la bonne surprise qu’est Xochitl Gomez, mais aussi grâce à Elizabeth Olsen — tant Wanda captive toute l’attention.
Doctor Strange 2 est construit dans la continuité de WandaVision, la série dans laquelle l’actrice avait déjà brillé. Mais dans le long-métrage de Sam Raimi, elle pousse la performance encore plus loin dans un rôle empreint d’une ambigüe obscurité.
Pourquoi le personnage est-il si envoûtant dans Doctor Strange 2 ? À grand renfort de spoilers, on rend hommage à l’interprétation livrée par Elizabeth Olsen.
Wanda est très différente des autres personnages Marvel
WandaVision était l’histoire d’un deuil impossible, et si charnellement inacceptable que Wanda a créé une fiction toute entière pour se protéger de la réalité. La fin de la série suggérait que Wanda avait fait le deuil de Vision, mais pas celui de ses deux enfants, qu’elle s’était inventé. On la retrouvait, lors d’une scène post-générique, en possession du Darkhold : un grimoire qui corrompt son possesseur en jouant sur ses désirs enfouis.
C’est donc une Wanda sombre et rongée par le désir de récupérer ses enfants que l’on retrouve, lorsque, au début de Doctor Strange 2, on apprend qu’elle utilise le Darkhold pour pourchasser America Chavez — et posséder son pouvoir de traverser le multivers. Son souhait : se rendre dans un monde parallèle où elle pourrait être avec ses enfants, et pouvoir utiliser le don d’accès au multivers afin de prendre soin d’eux.
Pour accomplir son dessein, Wanda est déchaînée. Devenue la Sorcière rouge, elle n’a littéralement aucune limite. De son propre aveu, elle cesse d’être « raisonnable ». Elizabeth Olsen ne surjoue jamais la rage — on assiste plutôt à une froide colère. Chacune de ses apparitions est alors forcément magnétique. Dans son écriture comme dans son interprétation, elle est d’ailleurs entièrement dénuée des moments humoristiques qui interviennent parfois pour la plupart des autres héros ou antihéros Marvel. Ce contraste sanctifie le personnage : elle n’a pas le même statut que les autres.
Wanda est tout à la fois calme et surpuissante. Les émotions débordent, mais sont contenues. C’est toute cette somme d’informations contradictoires et ambiguës qu’Elizabeth Olsen parvient à retranscrire. Couverte de sang après des meurtres de sang froid, Wanda est terrifiante de froideur. Mais face à une faille émotionnelle qui se creuse en présence de ses enfants, elle redevient touchante. C’est ce clair-obscur qui la caractérise, jusqu’à son tout dernier moment, avec son propre sacrifice, un choix lumineux après un enchaînement de décisions funestes.
On ne peut pas détester le personnage de Wanda Maximoff, que l’on aime profondément, tout comme on ne peut pas lui pardonner sa dérive meurtrière et égoïste. Elle peut aisément être érigée en antagoniste la plus complexe et humaine de tout le MCU — point de plan cosmique, de société secrète ou de machine incontrôlable. Son histoire est en fait relativement simple, mais poussée à son apogée : c’est souvent en tirant le fil jusqu’au bout que l’on parvient à raconter les récits les plus forts.
En tout cas, c’est bien la performance d’Elizabeth Olsen, en tant qu’actrice, qui vient sublimer ce rôle. Lequel est sans conteste l’un des meilleurs de tout le MCU. Bien que l’on aimerait la revoir, la conclusion n’appelle pas forcément de suite — à moins de faire intervenir d’éventuelles variantes de Wanda, puisque l’on a rencontré l’une d’entre elles.
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