J’ai dû remporter neuf des dix affrontements que j’ai disputés dans MultiVersus, jeu vidéo édité par Warner Bros., pensé comme une expérience conviviale qui rappelle les Super Smash Bros. de Nintendo. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les puristes, puisque je n’ai jamais été très doué pour les jeux de combat. Ce sera peut-être un argument de taille pour celles et ceux qui cherchent à s’affronter avec du fun, rien que du fun, alors que la complexité cachée de Super Smash Bros. Ultimate peut rebuter.
MultiVersus est surtout un moyen de faire rayonner les multiples marques de Warner Bros.. C’est une façon de réunir Batman, Arya Stark (Game of Thrones), Bugs Bunny, Tom & Jerry ou encore Sammy (Scooby-Doo) dans une production qui rend hommage à toutes ces figures du petit et du grand écran, comme l’a fait le film Space Jam : Nouvelle Ère au cinéma. Visuellement, la direction artistique cartoon fait mouche, ce qui sera encore plus vrai auprès des plus jeunes. On sent que les développeurs ont soigné la forme pour ne pas ternir l’héritage des héroïnes et héros qu’on apprécie tant.
Les fans de Smash Bros. ne joueront pas à MultiVersus
Cross-play
MultiVersus est compatible avec la fonctionnalité cross-play, qui permet de réunir tous les joueurs, qu’importe la plateforme qu’ils possèdent.
Warner Bros. prend certainement un risque énorme en copiant le concept des Smash Bros., qui a atteint une forme d’apothéose avec l’opus Ultimate paru sur Nintendo Switch (en termes de contenu comme de gameplay). Mais Warner Bros. sait aussi qu’il n’y a aucun Smash Bros. ailleurs que chez Nintendo. En ce sens, il y a une place à prendre sur les autres plateformes. Astucieusement, MultiVersus ne sortira pas sur Switch. Seuls les propriétaires d’une PS4, d’une PS5, d’une Xbox One, d’une Xbox Series S, d’une Xbox Series X ou d’un PC pourront en profiter. C’est plutôt malin de la part de Warner Bros. — une sorte d’aveu de faiblesse également. Car si les joueurs Switch veulent un Smash Bros., ils joueront… à Smash Bros..
Dans MultiVersus, le principe est simple : jusqu’à quatre joueurs s’affrontent dans le but d’éjecter les autres du décor après les avoir rendus suffisamment vulnérables (spoiler : en les tapant). La fragilité des participants est symbolisée par un pourcentage : plus il est élevé, plus l’adversaire sera sur la sellette. Comme les décors sont très resserrés, il y a vite un sentiment de fouillis qui s’installe. Cela fait partie du charme — il arrive qu’on frappe sans savoir vraiment qui on frappe. Pour mieux s’y retrouver, les développeurs ont pensé à intégrer un contour aux personnages pour mieux voir dans quelle équipe ils se trouvent.
Warner Bros. vante l’agrément de coopération de MultiVersus, puisqu’il est possible de jouer à deux contre deux (le mode de base). Ainsi, les protagonistes disposeraient d’aptitudes spécifiques pour riposter plus facilement. En jouant avec un acolyte, j’ai davantage eu l’impression qu’on se battait chacun dans notre coin — ce qui ne nous a pas empêchés de triompher en martyrisant les touches de la manette (plutôt qu’en réfléchissant à mettre en place des combos). Dans le costume de Tom & Jerry ou de Batman, j’ai beaucoup gagné en me plaçant bien, moins en étudiant la palette de mouvements. Bien sûr, il y a une vraie différence entre Tom & Jerry et Batman, le super-héros étant par exemple bien plus vertical (donc à l’aise pour faire valser les opposants vers le haut).
MultiVersus donne parfois l’impression d’être plus technique qu’il ne l’est vraiment. En témoignent toutes les informations affichées sur l’écran de sélection des personnages. Il y a tellement d’éléments qu’on finit par choisir au hasard (ce fut mon cas pour Tom & Jerry, avant que je ne débloque Batman en dépensant quelques deniers durement facilement gagnés). Ce défaut complexifie une interface surchargée, tellement surchargée qu’elle rame un peu quand on sélectionne un onglet. Sur ce point, les finitions pourraient être un peu meilleures.
À noter que Warner Bros. a opté pour un business model dans l’air du temps : MultiVersus sera free-to-play et, à la façon de Fortnite, on pourra enrichir l’éditeur avec des Passes de combat (qui donnent accès à des récompenses supplémentaires). On retrouve autrement une progression très classique, avec des points d’expérience qui améliorent le niveau de maîtrise des différents personnages, susceptibles de recevoir des atouts pour être — un peu — plus forts. Là encore, mon Tom & Jerry niveau 3 n’a pas posé le genou à terre face à une Wonder Woman niveau 5 — signe que les bonus remportés ne changent pas fondamentalement la donne. Bref, on demande vraiment à voir sur la longueur.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !