Encore un jeu inspiré des Dark Souls, penseront certains… Ils auront raison : depuis un petit moment, pas une semaine ne passe sans qu’on ne cite la saga culte de FromSoftware. Dans le cas de Souldiers, la filiation est pleinement assumée par les développeurs. Sur la page Steam, on peut lire en introduction qu’il s’agit d’une aventure rétro articulée autour de « combats intenses rappelant la série des Souls ». Néanmoins, quand les RPG de FromSoftware sont en 3D, Souldiers est intégralement en 2D.
Après quelques heures passées dans l’univers de ce titre imaginé par Retro Forge, je suis en mesure d’affirmer que, oui, il y a bien une partie de l’essence des Souls qui contamine les affrontements. Toutefois, il semblerait que les développeurs soient allés un peu trop loin dans leur volonté de punir les joueuses et les joueurs. Dans Souldiers, tout est conçu pour vous faire mourir. Mais Retro Forge a oublié un point crucial pour qu’on accepte de se plonger dans une telle expérience masochiste : la notion d’équilibre, la garantie d’éviter la frustration.
Souldiers a oublié d’être équilibré
Disponibilité
Souldiers est disponible depuis le 2 juin sur PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S, Xbox Series X, Nintendo Switch et PC.
Souldiers reprend à son compte plusieurs ingrédients qui constituent le sel des Dark Souls, dans le sillage des points de passage qui permettent de se reposer (mais feront réapparaître certains ennemis battus). Il s’appuie aussi sur des ennemis qui font de très lourds dégâts, même quand on joue un soldat mieux protégé qu’un magicien. On comprend vite qu’on ne pourra pas se battre n’importe comment, en mesurant ses risques, en gérant bien les parades (attention, la jauge d’endurance se brise vite) et en utilisant les objets avec intelligence (notamment les potions de soin). Pour ne rien arranger, Retro Forge a pensé les différents niveaux comme des labyrinthes truffés de pièges, certains étant très bien cachés. De fait, on ne compte pas les game over.
Cette difficulté supérieure ne serait pas un problème si la progression était encourageante. Dans Souldiers, notre héros n’évolue que très peu. Non seulement les ennemis ne donnent pas beaucoup de points d’expérience, mais en prime, chaque niveau gagné ne permet pas vraiment d’augmenter sa puissance d’une manière palpable. On aimerait sentir une vraie montée à mesure que le défi se corse. On se retrouve plutôt avec une accumulation de portions cruelles à s’en arracher les cheveux (on maudit les créatures qui attaquent depuis les airs…). Autant être prévenu d’emblée : Souldiers en démotivera plus d’un, alors qu’il est pourtant pétri de qualités — son habillage visuel en tête.
Un rendu pixel art somptueux
Visuellement, Souldiers est une bénédiction de tous les instants : son rendu pixel art est exquis. On pourrait parler de référence pour cette direction artistique conçue pour rendre hommage aux jeux vidéo d’avant. On sent que le studio n’a pas eu la main légère sur le niveau de détails, qui côtoient des effets de lumière somptueux, donnant envie de contempler les décors. À plusieurs moments, j’ai eu envie de poser la manette pour admirer le travail sur le design, d’une richesse presque assommante. On apprécie par exemple les tous petits animaux qui peuplent les environnements, comme les oiseaux qui s’envolent et reviennent au rythme de nos pas. Le genre de soin qui donne beaucoup de vie à l’écran, auréolé d’une bande-son enivrante.
L’immense générosité dont fait preuve Retro Forge se répercute aussi sur la structure très variée du jeu, particulièrement la manière dont les donjons, immenses, sont agencés. Ils regorgent en effet d’embranchements, au point de devenir des lieux propices à l’exploration. À ce sujet, Souldiers lorgne volontiers du côté des Metroidvania, en poussant les aventuriers à revenir en arrière pour débloquer des passages autrefois fermés. Pour ce faire, on récupère des pouvoirs qui permettent d’avancer toujours plus loin. Ainsi, l’orbe de feu pourra servir à allumer des torches pour y voir clair ou à brûler une toile d’araignée cachant un coffre. Lesdits pouvoirs s’avèrent tout autant utiles dans les combats, histoire de tester la vulnérabilité des adversaires.
Outre son défi colossal (on peut passer en mode facile, au pire), Souldiers est pénalisé par un autre défaut : son ergonomie, qui peut s’avérer pénible en raison de certaines touches maladroitement attribuées. Concrètement, on ne comprend pas pourquoi prendre une porte réclame un coup de stick vers le haut, alors que le stick en question, de nature sensible, gère aussi les déplacements. Par conséquent, vous allez souvent entrer dans une pièce, puis en sortir illico sans le vouloir… Ce déficit ergonomique se retrouve enfin dans les menus, insuffisamment clairs. Bref, derrière l’habillage enchanteur, il y a une réalité très rebutante.
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